Il y a des films qui laissent des souvenirs impérissables et ce, malgré les années qui passent. C'est le cas de Virgin Suicides, sorti en France il y a vingt ans ce 27 septembre 2020. Du premier film de Sofia Coppola - qui avait vingt-huit ans à cette époque -, personne n'a oublié les cheveux dorés des sœurs Lisbon, l'allure du tombeur Trip Fontaine, joué par Josh Hartnett, ou encore la bande-originale composée par le groupe français Air. Pour fêter l'anniversaire de ce film culte, retour sur cinq histoires liées à la conception du long métrage :
Changement de plan
Adapté du roman éponyme de Jeffrey Eugenides, publié en 1993, Virgin Suicides devait initialement être réalisé par un autre cinéaste, dont le nom reste inconnu. Les mois passent et finalement le projet circule entre plusieurs mains. Très attachée au livre, Sofia Coppola prend connaissance des difficultés rencontrées par les producteurs pour trouver le bon metteur en scène et le bon scénario, alors elle décide de s'en charger elle-même. "J'étais vraiment motivée pour faire ce film, alors je les ai rencontrés [les producteurs] pour qu'ils jettent un œil à ma version, explique-t-elle à Entertainment Weekly. J'avais entendu que l'autre réalisateur faisait quelque chose de très sombre, et je voulais apporter de la lumière, c'est ce que j'imaginais en lisant le livre... Et puis, ils m'ont donné ma chance !"
De petits moyens
Le film s'est tourné en moins d'un mois - vingt-sept jours plus exactement. Pourtant, rien n'était gagné. Une semaine avant le premier clap, le financement tombe à l'eau. Loin de se laisser abattre, Sofia Coppola et son équipe ont pu trouver de nouvelles ressources. Avec un budget de six millions de dollars seulement, le réalisatrice raconte, dans une entrevue avec The Guardian, que l'un des plus grands challenges était de créer un film d'époque avec si peu d'argent. "Heureusement, j'avais le soutien d'acteurs expérimentés et respectés comme James Woods et Kathleen Turner", relativise-t-elle.
Le soutien d'un père
Fille du grand Francis Ford Coppola, la cinéaste pouvait compter sur la bienveillance et les conseils de son père pour l'épauler. Virgin Suicides a d'ailleurs été produit par la compagnie familiale American Zoetrope, créée en 1969 pour le film Les Gens de la pluie. Lorsque le metteur en scène est venu rendre visite à sa protégée sur le tournage, il lui conseillait de dire "Action !" plus fort pour que tout le monde sache qu'elle était aux commandes. Ce à quoi Sofia Coppola lui a répondu : "Papa, laisse-moi le faire à ma façon."
Sortie américaine confidentielle
Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, en 1999, le long métrage séduit de nombreux spectateurs et reçoit les louanges de la critique. Dans les cinémas français, il cumule pas moins de 480 536 entrées en fin d'exploitation. D'excellents chiffres pour un premier film, qui plus est indépendant. Seulement, aux États-Unis, c'est une autre histoire. "Malgré cet accueil, presque personne ne l'a vu en Amérique. Il a eu une sortie lamentable, et puis il a disparu des salles." Sur le sol américain, Virgin Suicides récolte moins de cinq millions de dollars. Un score peu réjouissant. Pourtant, peu de temps après sa sortie en vidéo, le film s'offre une seconde vie et vingt ans plus tard, il bénéficie d'un statut - mérité - de film culte.
Naissance d'une amitié
Outre sa première expérience en tant que réalisatrice et scénariste, Sofia Coppola signe, avec le film, le début d'une belle et grande amitié avec l'actrice Kirsten Dunst, qui interprète l'héroïne principale, Lux Lisbon. La cinéaste en fait sa comédienne fétiche et collabore avec elle à de nombreuses reprises par la suite : Marie Antoinette, dans lequel la star joue le rôle-titre, The Beguiled, ou encore The Bling Ring, le temps d'un petit caméo.
(Re)découvrez la bande-annonce du film... :
... et sa bande originale :