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    Coronavirus et sexe au cinéma : un guide officiel pour les tournages britanniques
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    L'association des réalisateurs britanniques vient de mettre à jour son guide de tournage en période de COVID-19 et recommande de s'inspirer des classiques du cinéma et notamment des films ayant subi le code de censure Hays.

    Netflix

    Directors U.K., l'association britannique des professionnels du cinéma a mis à jour son guide des tournages en période de pandémie, en particulier sur le sujet des scènes sexuelles. Ces nouvelles recommandations listent des solutions possibles afin de maintenir la sexualité et la proximité dans leurs intrigues, malgré des conditions de tournage difficiles (via Variety) :

    • faire que les personnages se parlent l'un et l'autre de ce qu'ils vont se faire (via sextos, appels coquins et appels vidéo, par exemple) plutôt que de le montrer.
    • montrer les corps bougeant sous les draps.
    • une porte de chambre à coucher qui se ferme laissant l'imagination du spectateur galoper.
    • des plans à la première personne ne montrant qu'un des deux partenaires.
    • du split screen.
    • une voix-off sur un écran noir.
    • faire tourner les acteurs ensemble puis les placer en quarantaine pendant deux semaines.
    • etc,.

    Par ailleurs, pour le tournage de ces moment intimes, les réalisateurs sont incités à "trouver l'inspiration dans des films classiques comme New-York Miami (1934) ou Casablanca (1943) - certaines des plus grandes romances du grand écran ont été faites et filmées sous l'ère du code Hays, qui prohibait la représentation du sexe à l'écran".

    Mais c'est quoi le code Hays ?

    Le code Hays auquel il est ici fait référence était un code de censure instauré en 1930 qui non seulement prohibait le type de scènes précitées, mais a incité Hollywood à par exemple privilégier de montrer les couples faisant lit à part ou les couples hétérosexuels. Il fut en vigueur jusqu'en 1968 mais largement délaissé dès la fin des années 50. Il a cependant fait la loi à Hollywood pendant près de 30 ans. Le code était extrêmement court, limité à des principes généraux et à une liste de cas particuliers classés par thèmes et largement laissés à l'interprétation du comité de censure.

    D.R.

    Concernant la sexualité, le code listait 9 interdictions liées au sexe en général parmi lesquelles les "scènes de passion" qui ne devaient être introduites que lorsqu'elles étaient "essentielles à l'intrigue (...) et traitée de façon à ne pas stimuler ses éléments les plus bas et les plus basiques." Par ailleurs, la séduction et le viol ne devaient "jamais être plus que suggérés et seulement s'ils [étaient] essentiels à l'intrigue et dans tous les cas, jamais explicitement montrés". Retrouvez l'intégralité du code Hays par ici.

    Ces solutions ne sont que des propositions et les films qui en ont les moyens sont invités par exemple à recourir à la performance capture ou au fond vert pour réaliser les scènes d'amour avec l'aide des effets spéciaux. Les tournages reprennent avec ces contraintes s'ajoutant à beaucoup d'autres, afin que l'industrie audiovisuelle puisse reprendre le travail et ses employés retrouver un salaire. Pour l'instant, toutes les salles de cinéma n'ont pas rouvert dans le monde, contrairement à celles de France, qui accueillent déjà à nouveau les spectateurs. Port du masque et respect de la distanciation y sont cependant obligatoires, dans le cinéma et durant la séance.

    Les souvenirs de cinéma d'Alexandra Lamy, actuellement en salles avec la comédie "Belle-fille" :

     

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