En cette seconde semaine d’exploitation post-confinement, Warner Bros. France sort - pour la première fois en salles – dix pépites de la période dite du " Pré-Code ". Les longs métrages avaient déjà fait l’objet d’une édition DVD en 2012. L'an passé, l'Institut Lumière de Lyon, organisateur du Festival Lumière - et l'éditeur se sont associés afin de rendre visible la rétrospective sur grand écran. Aujourd’hui, le distributeur sort la collection " Forbidden Hollywood " au niveau national. L’occasion de découvrir des trésors en noir et blanc de la filmographie hollywoodienne, quand la " Machine à rêves " rimait avec " Machine à vices ". En effet, le début du siècle dernier a vu l’émergence des gros studios. L’univers clos d’Hollywood s’apparentait à celui de Babylone. Quand l’affaire Roscoe Arbuckle dit " Fatty " éclata en 1921 (l’acteur/réalisateur est accusé du viol et de la mort de la starlette Virginia Rappe), c’en fut trop pour les ligues de vertu qui demandèrent aux majors de revoir les valeurs véhiculées par leurs productions sous peine du boycott des salles. Cela a pris 13 ans avant l’instauration du Code Hays – du nom du sénateur William Hays – mais la censure s’est abattue alors jusqu’en 1967.
Avant la mise en place de cet ordre moral à l'écran (les représentations du sexe, de la violence, de l’homosexualité, de la toxicomanie… sont interdites), Hollywood a connu une parenthèse enchantée entre 1929 et 1934, la fameuse ère du " Pré-Code ". A travers dix films sortis entre 1931 et 1933, Warner Bros. France donne à voir un aperçu de la liberté de ton et d’ode à l’insoumission dans le contexte de la Grande Dépression. Les films fonctionnent comme un instantané de l’Amérique car ils abordent des thèmes d’actualité : le chômage, la précarité financière… Comme le montre la bande-annonce, les femmes sont blondes peroxydées, entreprenantes et potentiellement vénéneuses, elles sont les descendantes de l’émancipation féminine post-Première Guerre mondiale, elles sont des héroïnes d’un genre nouveau. Par ailleurs, c’est également, l’occasion de revoir les débuts d’acteurs de renom comme John Wayne, Clark Gable, James Cagney, Jean Harlow, Barbara Stanwyck ou encore Joan Blondell. Le 1er juillet, venez célébrer cette forme d’insubordination oubliée dans les salles obscures.
Liste des 10 films de la collection " Forbidden Hollywood " :
- Blonde Crazy de Roy Del Ruth (1931)
- Ames Libres de Clarence Brown (1931)
- L'Ange blanc de William A. Wellman (1931)
- Jewel Robbery de William Dieterle (1932)
- Red-Headed Woman de Jack Conway (1932)
- La Belle de Saïgon de Victor Fleming (1932)
- Female de William Dieterle et Michael Curtiz (1933)
- Baby Face d'Alfred E. Green (1933)
- Employees' Entrance de Roy Del Ruth (1933)
- The Mind Reader de Roy Del Ruth (1933)