Après les films de guerre, les films d'horreur et les dix westerns qu'il faut avoir vu dans sa vie, place à la quatrième édition : les dix thrillers qu'il faut avoir vus dans sa vie. Vous vous en doutez, vu le nombre, la sélection / écrémage a été drastique, ce qui n'a pas été sans poser quelques cas de conscience... Quoi qu'il en soit, voici notre sélection !
Se7en (1995)
Pour conclure sa carrière, l'inspecteur Somerset, vieux flic blasé, tombe à sept jours de la retraite sur un criminel peu ordinaire. John Doe, c'est ainsi que se fait appeler l'assassin, a decidé de nettoyer la societé des maux qui la rongent en commettant sept meurtres basés sur les sept pechés capitaux: la gourmandise, l'avarice, la paresse, l'orgueil, la luxure, l'envie et la colère.
David Fincher, roi du thriller contemporain, a signé avec Se7en son premier chef d'oeuvre à lui (puis il y en a eu d'autres). Il a fait date dans l'histoire du film de serial-killer et a remporté un large succès. Extrêmement sombre, étouffant, le film s'amuse à suggérer la violence plutôt qu'à la montrer. Surtout, la mise en scène est virtuose, montrant déjà une vision désanchantée du monde contemporain dont il a fait sa marque de fabrique par la suite.
Mais ce que l'on retient plus que tout du long-métrage, c'est sa fin. Osée, elle a bien failli ne pas être gardée. Mais Fincher et Brad Pitt se sont démenés auprès du studio, chantage à l'appui, pour qu'elle soit conservée telle quelle. Il ne serait probablement pas entré dans la légende sans...
Le film est disponible en DVD et Blu-ray. Voir toutes les offres.
Les Diaboliques (1955)
Dans une institution destinée à l'éducation des jeunes garçons, Christina et Nicole, respectivement épouse et maîtresse du directeur Michel Delasalle, s'associent afin d'assassiner l'homme qu'ells ont fini par haïr. Mais quelques jours après leur méfait, le corps de Michel disparaît...
Le thriller à la française est dignement représenté dans notre sélection par Les Diaboliques de Henri-Georges Clouzot et surtout, résistez à la tentation de regarder plutôt son remake américain de 1996 avec Sharon Stone et Isabelle Adjani, qui est une horreur. Osez le noir et blanc, vous ne le regretterez pas !
Chef d'oeuvre intemporel, dont l'une des forces réside dans l'absence totale de musique tout du long, ce film avec Simone Signoret et Vera Clouzot est terrifiant grâce à une maîtrise totale du suspense, une ambiance inquiétante, des personnages machiavéliques... A l'époque, les spectateurs hurlaient d'angoisse parait-il ! Aujourd'hui, on frissonne beaucoup. Et c'est déjà pas mal.
Le film est disponible en VOD. Voir toutes les offres.
No Country For Old Men (2008)
A la frontière qui sépare le Texas du Mexique, les trafiquants de drogue ont depuis longtemps remplacé les voleurs de bétail. Lorsque Llewelyn Moss tombe sur une camionnette abandonnée, cernée de cadavres ensanglantés, il ne sait rien de ce qui a conduit à ce drame. Et quand il prend les deux millions de dollars qu'il découvre à l'intérieur du véhicule, il n'a pas la moindre idée de ce que cela va provoquer...
Moss a déclenché une réaction en chaîne d'une violence inouïe que le shérif Bell, un homme vieillissant et sans illusions, ne parviendra pas à contenir...
Adapté du roman éponyme de Cormac McCarthy (également auteur de La Route), No Country For Old Men est entré dès sa sortie dans le panthéon des oeuvres cultes des frères Coen. Peut-être parce qu'elle en est la quintessence : on y retrouve la brutalité, la noirceur, l'humour, l'ironie, la mélancolie, la poésie aussi, qui ont fait leur succès et leur style inimitable. Les paysages immenses de l'Ouest américain y sont d'une beauté à couper le souffle. Le western se mue en bijou de suspense, d'angoisse et de jubilation. S'il ne fallait rester qu'un seul film des Coen, ce serait peut-être celui-là...
Le film est disponible sur Amazon Prime, ainsi qu'en VOD. Voir toutes les offres VOD ici.
Fenêtre sur cour (1954)
Lorsque J.B. « Jeff » Jeffries, photographe professionnel, se retrouve dans un fauteuil roulant avec une jambe cassée, il devient obnubilé par la vie privée de ses voisins d’en face. Suspectant un représentant de commerce d’avoir assassiné sa mégère de femme, Jeffries demande à sa petite amie, jeune femme très chic de la haute société, de l’aider à enquêter sur une série d’événements très suspects…
De Hitchcock, on aurait pu retenir Sueurs Froides, L'Ombre d'un Doute, Les Oiseaux... et tant d'autres ! Honnêtement, le plus important est que vous en ayez vu au moins un dans votre vie, pour comprendre pourquoi cet homme est encore des années et des années plus tard une référence indémodable et indépassable. Mais pour vous causer de Fenêtre sur Cour deux minutes, laissons la parole au maître lui-même, qui suggéra pour slogan du film la phrase suivante : "Si vous n'éprouvez pas ce sentiment de douce frayeur en voyant ce film, pincez-vous - vous êtes très probablement mort".
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Le Silence des agneaux (1990)
Clarice Starling, une jeune recrue du FBI, doit enquêter sur Buffalo Bill, un tueur psychopathe qui scalpe ses victimes. Pour avancer dans son enquête, Clarice doit solliciter l’aide d’Hannibal Lecter, le plus dangereux serial killer de tous les temps. Psychopathe redoutablement intelligent et porté sur le cannibalisme, Lecter est capable de lui fournir des informations concernant Buffalo Bill ainsi que son portrait psychologique. Mais il n'accepte de l'aider qu'en échange d'informations sur la vie privée de la jeune femme. Entre eux s'établit un lien de fascination et de répulsion.
Le Silence des Agneaux est un des rares films à avoir remporté les 5 oscars majeurs : meilleur film, meilleur réalisateur (Jonathan Demme), meilleur acteur (Anthony Hopkins), meilleure actrice (Jodie Foster) et meilleure adaptation (Ted Tally) ! En théorie, cela devrait suffire à vous convaincre. Au cas où, ajoutons quand même que Hannibal Lecter entre sans difficultés dans le top 3 des plus grands méchants de l'histoire du cinéma. Qu'il va vous donner une leçon de manipulation effarante. Le long-métrage est redoutable d'efficacité, intelligent, fin, dérangeant... Il fait partie de l'incontournable des incontournables.
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Black Swan (2011)
Rivalités dans la troupe du New York City Ballet. Nina est prête à tout pour obtenir le rôle principal du Lac des cygnesque dirige l’ambigu Thomas. Mais elle se trouve bientôt confrontée à la belle et sensuelle nouvelle recrue, Lily...
Thriller psychologique aux limites du fantastique, Black Swan n'est pas, contrairement à ce que l'on aurait pu imaginer, un "simple" drame dans le milieu de la danse classique. Darren Aronofsky transcende et sublime les genres au coeur d'une histoire incroyablement sombre et passionnante qui prend évidemment sa source dans le chef d'oeuvre musical de Tchaïkovski. La mise en scène est classieuse, les chorégraphies majestueuses, quand elles ne deviennent pas psychédéliques. Le conte de fée tourne lentement au cauchemar, à mesure que l'angoisse monte.
Evidemment, Black Swan n'atteindrait pas la perfection sans la prestation de Natalie Portman, qui touche au sublime. Et ses collègues féminines ne sont pas en reste, que ce soit Winona Ryder, que l'on prend plaisir à retrouver, Mila Kunis, que l'on découvre dans un nouveau registre, et Barbara Hershey, terrifiante. L'interprétation de Vincent Cassel est, elle aussi, remarquable.
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Memento (2000)
Leonard Shelby n’a qu’un objectif : retrouver l’homme qui a violé et assassiné sa femme pour se venger. Mais il souffre surtout d’une forme rare et incurable d’amnésie qui l’empêche de se souvenir du quart d’heure précédent. Pour parvenir à ses fins, il doit réussir à distinguer le passé du présent. Il met alors au point un système de fiches, de notes, de photos et de tatouages sur son corps pour ne plus « oublier »…
Christopher Nolan enchaîne les grands films (The Dark Knight Rises, Inception, Interstellar, c'est aussi lui), et dans le genre du thriller il a proposé avec Memento autre chose : les rebondissements et les retournements de situation sont là et nous comblent, mais le plus important réside dans la réponse au "Pourquoi ?". Pourquoi Leonard a-t-il tué ? Et pour le comprendre, le réalisateur nécessite la plus grande concentration du spectateur. C'est ainsi que l'identification s'enclenche avec une grande efficacité.
Memento déboussole, épuise, anéantit. Sa narration relève du génie ! La mise en scène est à la hauteur, le casting aussi (Guy Pearce et Carrie-Anne Moss ont rarement été aussi bien servis). Il est de ces films qui font aimer le cinéma, sans doute parce que Nolan l'aime éperdument et sais comme personne transmettre sa passion.
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La Nuit du chasseur (1956)
Un pasteur élégant et séduisant, dont les phalanges sont sinistrement tatouées des mots « haine » et « amour », erre dans la campagne semant sur sa route la bonne parole et… la mort. Pour le révérend H. Powell, le travail du Seigneur n’est pas de sauver les âmes, mais de les condamner. À présent, Powell est prêt à tout pour récupérer un magot de 10 000 dollars caché dans une ferme. Sur son chemin : deux enfants, seuls à savoir où se trouve l’argent…
Ce long-métrage fut un échec, qui a brisé son réalisateur Charles Laughton, qui ne refera jamais d'autres films, mais c'est surtout un chef d'oeuvre, que tout bon cinéphile se doit d'avoir vu, tous genres et toutes époques confondus. Il fait partie de ces pépites devenues incontournables avec le temps. Hollywood a voulu tuer ce monstre d'originalité, fascinant, mystérieux, et c'est le public qui lui a redonné vie. Une belle histoire un peu triste.
Empruntant au conte, aux peurs enfantines, La nuit du chasseur est d'une noirceur extrême, rarement égalée. Un cauchemar dans une Amérique rurale hors du temps et un thriller qui peut être interprété de multiples façons, chacun pouvant lui donner la signification qu'il souhaite. Robert Mitchum, pas encore une grande star, y est déjà hypnotique.
Le film est disponible sur Canal VOD. Voir l'offre ici.
Usual Suspects (1995)
Suspect numéro 1 dans une étrange affaire de hold-up, Verbal Kint est soumis à un interrogatoire par des agents fédéraux. Très vite, il dévoile aux policiers que le véritable cerveau de cette affaire n’est autre que le redoutable criminel Keyser Soze, un être machiavélique possédant une intelligence hors du commun. Peu à peu, le suspect va dresser un portrait effrayant de ce criminel que personne n’a jamais vu…
Deuxième long-métrage et premier coup de maître pour Bryan Singer, qui s'est ensuite illustré avec la saga X-Men, entre autres, d'après un scénario de Christopher McQuarrie. Lequel a remporté l'Oscar en 1996. Le tout avec un petit budget et un temps de tournage limité (35 jours). Et ça ne soit pas du tout à l'écran, soyez rassurés !
Usual Suspects est un film brillant parce qu'il rend paranoïaque, joue avec les codes du thriller policier pour mieux le réinventer grâce à un montage inventif, pousse le spectateur à être proactif en échaffaudand tout un tas d'hypothèses sur l'identité du meurtrier tout en tremblant. Il est riche, référencé, insolent. Il possède un casting très convaincant, à commencer par Kevin Spacey, Gabriel Byrne et Benicio del Toro. Il possède une fin incroyable. Il est unique en son genre, en somme. Et puis le personnage de Keyser Söze est devenu mythique.
Le film est disponible en streaming sur Amazon Prime, ainsi qu'en VOD.
Misery (1990)
Pris dans une terrible tempête de neige en regagnant New York, le célèbre écrivain Paul Sheldon s’écrase dans un ravin avec sa voiture. Grièvement blessé, il est sauvé par une étrange infirmière, Annie Wilkes qui le ramène dans sa maison isolée de tout. C’est une fan de Misery, l’héroïne des romans de Paul Sheldon, à laquelle elle s’est totalement identifiée. Elle va découvrir le nouveau manuscrit de l’écrivain… et l’horreur commence pour lui. Sa seule chance de survie : écrire, écrire, écrire, pour la monstrueuse, pour l’insatiable Annie…
Stephen King, roi du thriller et de l'horreur, avait forcément sa place dans ce classement, par principe bien sûr, mais pas seulement. Toutes ses adaptations ciné et télé ne sont pas bonnes, très loin de là, mais Shining et bien sûr Misery, thriller psychologique pervers en huis clos, sortent indéniablement du lot.
Si Misery vaut plus que le coup d'oeil, c'est avant pour son héroïne psychopathe Anna Wilkes, inspirée de véritables meurtrières, fascinante, mystérieuse, qui a valu à l'incroyable Kathy Bates une double récompense : le Golden Globe ET l'Oscar de la Meilleure Actrice en 1991. Sa performance est effectivement magistrale parce que franchement flippante !
Avec ses airs Hitchockiens, le film maîtrise son suspense à la perfection, ne tombe pas dans une surrenchère de violence pure et dure, qui ferait beaucoup moins d'effet. Elle contient toutefois quelques scènes de torture cultes ! Angoissant et passionnant de bout en bout.
Le film est disponible en VOD. Voir toutes les offres ici.