Avant de révéler Sophie Marceau en 1980 avec La Boum, Claude Pinoteau dirige en 1974 une jeune actrice, qui deviendra une figure majeure du cinéma français : Isabelle Adjani. À 19 ans, elle tient son premier grand rôle au cinéma. Dans La Gifle, elle incarne la fille de Lino Ventura, qui joue un professeur de géographie pour qui tout va mal : il démissionne après avoir frappé deux policiers, sa femme l'a plaqué il y a huit ans et sa maîtresse est sur le point de le faire. Sa fille veut abandonner ses études et échoue à ses examens. Suite à cette nouvelle, il la gifle...
Cette fameuse scène de gifle est devenue culte. Certains racontent que Lino Ventura frappe vraiment sa partenaire de jeu sans mesurer sa force. Cette dernière, surprise et sous le choc, ne feindrait pas ses larmes devant la caméra. Mais Claude Pinoteau, dans son livre Merci la vie !, édité en 2005 chez Le Cherche Midi, donne une autre version des faits.
En réalité, la scène où la jeune fille pleure seule dans sa chambre est tournée avant la scène de la gifle, pour des raisons de planning. Pour cette séquence, l'actrice, d'après le réalisateur, n'arrive pas à se mettre en condition. Le metteur en scène décide alors de la prendre à part pour l'aider à atteindre la bonne émotion. Isabelle Adjani lui explique que recevoir une gifle avant de tourner l'aiderait. Ni une, ni deux, Pinoteau s'exécute : « Elle en reçut une aussitôt. Mon geste était parti comme un réflexe, sans préméditation, je le jure ! Je la pris immédiatement dans mes bras en m'excusant de cette réaction instantanée. Elle répondit que ça allait, qu'elle pouvait tourner ».
Lorsque le tournage reprend, la performance de l'actrice est parfaite. Quant à la scène de la gifle, elle s'est faite sans contact selon Claude Pinoteau.