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MINORITY REPORT (2002)
Un an seulement après A.I., relecture de Pinocchio initiée par Stanley Kubrick à laquelle il a donné vie, Steven Spielberg reste dans la SF et s'attaque à un monument : Philip K. Dick, dont il adapte "Rapport minoritaire", nouvelle de 1956 qui se déroule dans un monde futuriste où il est possible d'arrêter les criminels avant qu'ils ne commettent leur méfait. Jusqu'au jour où le policier star de cette unité se retrouve accusé d'un meurtre qu'il n'a pas encore commis… Épaulé par Tom Cruise, le metteur en scène s'inscrit dans l'après-11-Septembre et s'appuie sur des technologies existantes ou en cours de création, pour concevoir un futur qui se révèle de plus en plus crédible au fil des années. En mélangeant enquête policière et critique de la politique sécuritaire américaine, à grands renforts de scènes mémorables (la manipulation des images, le plan-séquence dans l'immeuble insalubre…), le cinéaste signe l'un de ses opus les plus marquants et sombres. Surtout qu'il existe une manière pessimiste de voir la fin de Minority Report…
TOTAL RECALL (1990)
Avant Steven Spielberg (et après Ridley Scott avec Blade Runner), c'est Paul Verhœven qui s'emparait de Philip K. Dick, le temps d'un long métrage qui fête ses 30 ans en 2020. Et s'il a pris quelques petites rides esthétiques, Total Recall n'a rien perdu de la puissance qui traverse cette histoire de quête de mémoire, où la violence typique du réalisateur hollandais s'accorde avec la paranoïa qui imbibe l'œuvre du romancier américain. Au gré de la progression du personnage incarné par Arnold Schwarzenegger, qui ajoute un bijou SF supplémentaire à sa filmographie, le spectacteur se voit contraint de remettre ses convictions en question d'une séquence à l'autre. Alors que la conquête de Mars revient régulièrement dans l'actualité, l'aura du long métrage est intacte, et l'éche du remake sorti en 2012 n'a fait que confirmer son statut.
LA CITÉ DES ENFANTS PERDUS (1995)
De l'anticipation à la française. Un projet colossal qui a mis près de quinze ans à voir le jour et qui, fort d'un budget de 90 millions de francs, ne ressemble à aucun autre avec son allure de conte angoissant sur fond d'histoire de clones. On pense parfois à Tim Burton devant ce film, qui détenait le record du nombre de plan agrémentés d'images de synthèse à l'écran au moment de sa sortie, mais ce serait oublier l'imaginaire foisonnant de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro, découverts avec Delicatessen au début des année 90, et qui ont ensuite creusé leurs obsessions respectives chacun de leur côté. Présenté en ouverture du Festival de Cannes 1995, où il a concouru en Compétition, La Cité des enfants perdus a remporté le César des Meilleurs Décors l'année suivante, et reste un bel exemple de l'ambition dont peut faire preuve le cinéma hexagonal.
DARK CITY (1998)
La fin des années 90 était synonyme de bonne santé pour la science-fiction, comme l'ont notamment prouvé Matrix et Bienvenue à Gattaca. Ou encore Dark City, troisième long métrage d'Alex Proyas après Spirits of the Air et surtout The Crow. Sortie en France quelques semaines après le film d'Andrew Niccol porté par Ethan Hawke et Uma Thurman, dans la foulée de sa présentation hors-compétition au Festival de Cannes, cette histoire d'un amnésique accusé de meurtres s'est révélée être un échec cuisant, tant en France qu'aux États-Unis. Mais le temps a réparé cette erreur et un petit culte s'est développé autour de cette œuvre à qui les Wachowski ont emprunté des morceaux de décors pour les besoins de la séquence d'ouverture de Matrix, lorsque Trinity tente d'échapper aux agents sur les toits. A mi-chemin entre l'anticipation et le film noir, ce petit bijou mérite d'être (re)découvert.
DISTRICT 9 (2009)
Les amateurs de courts métrages l'avaient déjà remarqué, grâce notamment à Alive in Joburg, qui a servi de base à District 9, le film qui a révélé Neill Blomkamp auprès du grand public. Protégé de Peter Jackson, qui lui avait alors confié une adaptation du jeu vidéo Halo qui n'a jamais vu le jour, le cinéaste sud-africain nous plonge dans une histoire d'extra-terrestres réfugiés sur Terre tournée comme un faux-documentaire, où il utilise des éléments de science-fiction pour ausculter les cicatrices de l'Apartheid sur son pays natal. Aussi original sur la forme que pertinent sur le fond, le long métrage est un coup d'essai aux allures de coup de maître pour le metteur en scène, qui nous a également fait connaître son acteur fétiche Sharlto Copley, mais qu'il peine depuis à transformer, entre projets avortés (Alien 5, Robocop 2) et œuvres moins réussies (Elysium, Chappie). Raison de plus pour revoir celle par qui tout a commencé, et qui n'a rien perdu de sa puissane évocatrice. En attendant une suite dont il est régulièrement question ?
STAR TREK II : LA COLERE DE KHAN (1982)
Née en 1966 sous forme de série, alors que la conquête spatiale ne faisait que débuter, la saga Star Trek n'a jamais disparu des écrans, petits comme grands, où elle a fait l'objet de treize longs métrages. Dont cette Colère de Khan, deuxième opus ciné de la franchise qui reste, aujourd'hui encore, considéré comme l'un des meilleurs. Si ce n'est le plus réussi et mémorable, ce que J.J. Abrams n'a fait que confirmer en revisitant son intrigue dans Into Darkness. Face à William Shatner et Leonard Nimoy, Ricardo Montalban campe un antagoniste particulièrement redoutable, immédiatement entré au panthéon des méchants de l'œuvre de Gene Roddenberry. Mis en scène par Nicholas Meyer, qui rempilera sur le sixième épisode en 1991, le long métrage reste le premier à avoir crée une séquence à partir d'images de synthèse, et il est disponible dans sa version Director's Cut sur Amazon Prime Video. Soient trois minutes supplémentaires, et des scènes proposées dans leur montage d'origine, avant les modifications en vue d'un passage à la télévision américaine. Pour les connaisseurs, il s'agit là d'un joli bonus. Et pour les novices, d'une belle porte d'entrée, surtout que les films avec le Capitaine Kirk (du 1 au 6 inclus) sont également disponible sur la plateforme, à l'heure où l'exploration de la galaxie se poursuit.
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