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    Les Quatre cents coups : un chef-d'oeuvre sur l'enfance signé François Truffaut
    Thomas Desroches
    Thomas Desroches
    -Journaliste
    Les yeux rivés sur l’écran et la tête dans les magazines, Thomas Desroches se nourrit de films en tout genre dès son plus jeune âge. Il aime le cinéma engagé, extrême, horrifique, les documentaires et partage sa passion sur le podcast d'AlloCiné.

    Dans son premier long métrage, "Les Quatre cents coups", François Truffaut raconte l'histoire d'un jeune écolier turbulent et maladroit en guerre contre tous. Un portrait sur l'enfance qui a marqué l'histoire du cinéma, à partager avec vos enfants.

    D.R.

    Disponible sur Netflix

    Conseillé à partir de 10 ans

    Il était une fois : Antoine Doinel, 12 ans, vit avec ses parents dans un petit appartement situé au centre de Paris. S'il ressemble à n'importe quel écolier de son âge, le jeune garçon mène une vie houleuse, qui n'a rien d'un jeu d'enfant. Face à une mère distante et un père naïf, il ne parvient pas à trouver sa place dans un environnement où il ne se sent pas désiré. Sur les bancs de l'école, c'est la même rengaine. Antoine devient l'élément perturbateur de sa classe et multiplie les punitions et les blâmes de ses professeurs intransigeants. Heureusement, il peut toujours compter sur son fidèle camarade, René, qui le suit dans toutes ses mésaventures. Très vite, les deux amis vont s'enliser dans des mensonges de plus en plus gros. Ils vont voler ou encore manquer l'école pour aller s'amuser à la fête foraine. Commence alors une chute libre pour Antoine, qui va devoir faire face aux conséquences de ses actes et au désamour de ses parents.

    Ce qu'ils vont adorer : Dans le paysage du cinéma de patrimoine français, Les Quatre cents coups est une œuvre majeure. Bien qu'elle continue d'inspirer des adultes de tous âges, elle parlera aussi et surtout aux plus jeunes. C'est d'ailleurs le sujet de ce film : l'enfance. On reconnaît ses avantages, comme l'insouciance, la joie de vivre qui émane des cours de récré, mais aussi ses inconvenients, comme l'incompréhension et l'impuissance face au monde des adultes. Filles ou garçons, sages ou plus dissipés, les cinéphiles en herbe se reconnaîtront dans le personnage d'Antoine Doinel qui, même s'il accumule les bêtises, demeure un héros bouleversant, qui tente de bien faire. La magie opère grâce au talent et au charisme de Jean-Pierre Léaud, qui n'avait que 14 ans au moment du tournage. À l'écran, l'acteur réussit à créer une belle alchimie avec Patrick Auffay, qui joue le rôle de René. Les deux comédiens incarnent deux têtes brûlées crédibles, touchantes, auxquelles il est facile de s'identifier. Les Quatre cents coups c'est aussi l'occasion de découvrir une autre époque, une autre façon de vivre, de bouger et de parler, avec, en prime, de belles images d'un Paris des années cinquante.

    D.R.

    Ce qui peut les inquiéter : Le film de François Truffaut est sorti il y a plus de soixante ans au cinéma. Même s'il ne date pas d'hier, il n'en reste pas moins pertinent et moderne dans sa manière d'aborder ses thèmes. Les enfants peuvent être, en revanche, dérangés par le noir et blanc ou encore les mœurs d'un temps qu'ils n'ont pas connu. Les Quatre cents coups reste également une histoire difficile, qui s'attaque à un sujet redouté de tous : l'indifférence de ses propres parents. S'il représente un véritable cauchemar pour beaucoup, ce sentiment d'abandon est hélas une réalité pour certains. Les parents du héros ne correspondent à l'image que l'on pourrait se faire d'une famille habituelle et leurs comportements pourraient choquer les jeunes spectateurs. Par exemple, Antoine doit dormir dans le couloir face à la porte d'entrée et n'a qu'un sac de couchage pour se réchauffer. Une manière pour François Truffaut de pointer le manque d'attention subit par son personnage. La dernière partie du film montre aussi, qu'au cinéma, certaines fins ne sont pas aussi joyeuses que l'on pourrait l'espérer. 

    Ce qu'ils vont garder au fond d'eux : Les Quatre cents coups marquera l'esprit des spectateurs pour sa beauté qui, contrairement aux décors et aux costumes des personnages, reste indémodable. En réalisant ici son tout premier long métrage, François Truffaut insuffle de la poésie, de la tendresse et du rire dans un récit pour le moins cruel. De nombreuses séquences ne manqueront pas d'impressionner les plus jeunes, comme la scène dans la centrifugeuse ou le célèbre plan-séquence final sur la plage. S'il n'est pas un exemple à suivre, Antoine Doinel reste aussi l'un des plus grands héros rebelles et marquants du cinéma. Sa vie se poursuivra bien après Les Quatre cents coups, puisque François Truffaut réutilisera ce même personnage pour le faire grandir et le suivre à travers différentes époques. Ainsi, il apparaît dans L'Amour à vingt ans, Baisers volésDomicile conjugal et L'Amour en fuite. Un concept rare au cinéma et grâce auquel les jeunes cinéphiles continueront de s'identifier au personnage lorsqu'ils grandiront.

    Les 400 coups
    Les 400 coups
    Sortie : 3 juin 1959 | 1h 40min
    De François Truffaut
    Avec Jean-Pierre Léaud, Claire Maurier, Albert Rémy
    Presse
    4,5
    Spectateurs
    4,1
    Voir sur france.tv

    Disponible en DVD, Blu-ray et VOD.

    Découvrez la bande-annonce du film "Les Quatre cents coups" :

     

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