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    Prodigal Son sur TF1 : que vaut la série policière entre Hannibal et Following ?
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Passionné de séries en tous genres, mais aussi d'horreur et de teen movies, Jérémie Dunand a été biberonné aux séries ados et aux slashers des années 90, de Buffy à Scream, en passant par Dawson. Chef de rubrique télé, il écrit aujourd'hui principalement sur les séries et unitaires français.

    TF1 lance ce soir "Prodigal Son", avec Michael Sheen et Tom Payne ("The Walking Dead") dans la peau d'un serial killer et de son fils criminologue qui collaborent pour résoudre des crimes. Qu'a-t-on pensé de cette série policière ? Voilà notre avis.

    Mark Seliger/Warner Bros. Television

    De quoi ça parle ?

    Malcolm Bright est un criminologue reconnu, qui connaît la façon de penser des tueurs et comprend le fonctionnement de leur esprit. Pourquoi ? Parce que son père est l'un des pires tueurs en série : Le Chirurgien, qui a fait une vingtaine de victimes dans les années 90. Grâce à son génie tordu, Malcolm va prêter main forte à la police de New York pour résoudre les crimes les plus sordides, aidé dans l'ombre par son serial killer de père.

    Tous les mardis à 21h sur TF1 à partir du 10 mars

    À quoi ça ressemble ?

    C'est avec qui ?

    Pour incarner Martin Whitly, le tueur en série plus connu sous le nom du Chirurgien qui purge une peine de prison depuis plus de vingt ans pour les horribles meurtres qu'il a commis, le choix de la production s'est porté sur Michael Sheen (Frost/Nixon, The Queen) qui trouve ici son premier rôle régulier dans une série de network, après avoir goûté à l'univers télévisuel avec Masters of Sex et plus récemment Good Omens. Face à lui, c'est Tom Payne, le Jesus de The Walking Dead, qui hérite du rôle de son fils, Malcolm Bright, un brillant "profiler" qui parvient à imaginer les crimes sous l'angle des tueurs et qui, après s'être fait renvoyer par le FBI qui craignait qu'il ait hérité des troubles psychotiques de son père, est approché par une vieille connaissance de la police de New York afin qu'il collabore avec lui sur une enquête épineuse : la traque d'un "copycat" qui reproduit le mode opératoire de Martin.

    Le flic en question, Gil Arroyo, est incarné par Lou Diamond Phillips, un visage bien connu du grand et du petit écran, vu notamment dans Young Guns, La Bamba, ou la série Longmire. Et il n'est pas le seul comédien de Prodigal Son que les sériephiles reconnaîtront sans peine puisque Bellamy Young, la génalie Mellie Grant de Scandal, prête ses traits à Jessica Whitly, la mère un brin intrusive de Malcolm, et accessoirement ex-femme de Martin. Quant au reste du casting principal il est notamment composé d'Halston Sage (The Last Summer, You Get Me) dans le rôle de la soeur de Malcolm, et de Keiko Agena, la Lane de Gilmore Girls, que l'on retrouve dans la peau d'un médecin légiste pas vraiment insensible aux charmes du jeune profiler.

    Fox

    Ça vaut le coup d'oeil ?

    À chaque saison télévisuelle américaine (ou presque) sa nouvelle série procédurale centrée sur un consultant atypique qui vient en aide à la police. Après Mentalist, Castle, Lucifer, Forever, ou encore tout récemment Instinct, place cette année à Prodigal Son, qui arrive ce soir en France sur TF1, quelques mois seulement après son lancement outre-Atlantique sur Fox en septembre dernier. Et s'il faut bien avouer que cette formule devient, à force, un peu répétitive et lassante, cette nouvelle proposition teintée d'humour noir a au moins le mérite de nous offrir un twist assez inédit puisque Malcolm Bright n'est pas un consultant comme les autres. S'il aide la police c'est parce qu'il est le fils d'un des plus grands tueurs en séries de ces vingt dernières années. Et c'est bien là l'un des forces de la série puisque, en plus de nous offrir des séquences en prison entre le fils profiler et le père serial killer qui renvoient forcément au Silence des Agneaux et à la relation Clarice Starling-Hannibal Lecter (le lien de parenté en plus), la relation qui unit les deux héros de Prodigal Son offre toute sa compléxité au personnage de Malcolm et pose une question importante : est-il le plus apte à entrer dans la tête des tueurs parce que son père en est lui-même un ou parce qu'il est lui aussi sur le fil, prêt à sombrer à son tour dans la folie (meurtrière) à tout moment ?

    Si cette question nous tient en haleine, tout comme les mystères liés à l'enfance de Malcolm et aux nombreux secrets qui semblent exister au sein de sa famille hautement dysfonctionnelle, tout ça ne constitue évidemment que le fil rouge de Prodigal Son qui reste avant tout une série procédurale, avec à chaque épisode son enquête bouclée. Heureusement, le créateur Chris Fedak (Chuck, Cameron Black : l'illusionniste) et son armée de scénaristes ont eu la bonne idée de faire preuve de créativité pour nous proposer des meurtres et des enquêtes plutôt originaux et bien pensés. Loin d'être révolutionnaire, la série s'impose en tout cas comme une bonne surprise et parvient à sortir du lot des séries policières vues et revues grâce à un mélange de noirceur et d'humour bienvenu et à un casting quatre étoiles. Dans la peau de ce "fils prodigue" qui a permis l'arrestation de son père et qui reste hanté par des terreurs nocturnes qui le font peu à peu vaciller, Tom Payne offre une prestation solide et parvient sans mal à composer un personnage constamment à cran qui ne manque néanmoins pas de charme et d'esprit. De son côté, Michael Sheen, dont le rôle est à mi-chemin entre Hannibal Lecter et Joe Carroll de Following, semble beaucoup s'amuser dans la peau de Martin Whitly et vaut à lui tout seul qu'on donne sa chance au produit. Et cerise sur le gâteau, Bellamy Young en fait des tonnes dans la peau de la mère du héros et on en redemande !

    David Giesbrecht/FOX

    Produite par Greg Berlanti (Riverdale, Arrow, Blindspot), qui en connaît un rayon en matière de télévision, Prodigal Son semble avoir été pensée pour combler le vide laissé par les annulations d'Hannibal et de Castle et navigue jouissivement entre un registre assez sombre et des moments de comédie rafraîchissants. On aurait évidemment aimé un résultat plus feuilletonnant, et moins "cas de la semaine", dans la veine de ce qu'était Following à ses débuts (avant qu'elle ne vire au grand n'importe quoi), mais en l'état Prodigal Son est un procedural fun et angoissant qui devrait sans peine plaire aux amateurs du genre. Et si la série arrive à maintenir la tension très intéressante qui existe entre Malcolm et son père et à ne pas étirer inutilement ses mystères (dont celui de la femme dans la malle), alors elle pourrait bien nous donner envie de revenir en saison 2. Une deuxième salve d'épisodes qui n'a pas encore été commandée à l'heure actuelle (la diffusion de la première est toujours en cours aux États-Unis) mais qui a de bonnes chances de l'être.

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