The last of us
Dès les 10 premières minutes, absolument tétanisantes, The Last of Us harponnait le joueur, pour ne plus jamais le lâcher, jusqu'à l'ultime dénouement à double lecture, aussi poignant que douloureux. Gorgé de moments de pure terreur et de tensions, qui laissaient place avec une fluidité déconcertante à des plages de mélancolie et de poésie au milieu d'un paysage de désolation aussi grandiose que terrible, c'est peu dire que The Last of Us est un joyau, un sublime chant du cygne d'une console (PS3) en fin de vie. Tout en soulignant à la fois la maitrise absolue de l'équipe de Naughty Dog, non seulement d'un point de vue technique pour la machine, mais aussi pour la narration, la caractérisation des personnages, et la mise en scène. The Last of Us, un brillant exemple du pouvoir supérieur des jeux vidéo sur le cinéma, le seul medium capable d'offrir des expériences aussi immersives, aussi intenses et sur une durée aussi longue.
Du coup, au regard du concert d'éloges ci-dessus, une adaptation du jeu au cinéma risquerait d'amoindrir forcément l'impact, au-delà du fait que The Last of Us se nourrissait déjà au passage d'influences ciné comme l'incontournable La Route, pour ne citer que celui-ci. Un pari qui ne semblait en tout cas pas rebuter Neil Druckmann, Creative Director et scénariste du jeu, qui reprenait du service à l'annonce du développement d'un long métrage en mars 2014, sous la tutelle de Sam raimi, en tant que producteur.
Deux ans plus tard, silence radio : le projet est au point mort. Interrogé par le site IGN sur l’adaptation, Neil Druckmann se montrait moins confiant et rassurant qu’auparavant : "Je sais que j’ai dit, il y a quelque temps, que nous avions fait une lecture, que le scénario était bien avancé mais le développement du projet a viré au cauchemar, comme c’est parfois le cas. Nous n’avons pas du tout avancé depuis un an et demi."
En novembre 2016, c'est au tour de Sam Raimi de monter au créneau : "Lorsque nous sommes allés voir Neil avec Ghost House Pictures [NDR : sa société de production], nous espérions avoir les droits [du film] comme pour tous nos autres projets, puis on aurait tourné, on l'aurait vendu, et nous en aurions contrôlé les droits. Or Neil est arrivé chez Sony -firme avec laquelle je m'entends bien- mais ils avaient leurs propres plans et je crois que les plans de Neil -je n'essaye pas d'être politique- n'étaient pas en accord avec ceux de Sony." Raimi poursuit : "Et parce que ma boîte de production ne possède pas les droits, je ne peux pas trop l'aider. Même en étant l'un des producteurs, il a vendu les droits à Sony (...), et je ne peux pas lui rendre ces droits. Je ne suis pas décisionnaire, et je ne peux pas vous dire ce que Sony et Neil vont décider. Et s'ils poursuivent leur collaboration, je serais heureux de les aider."
Il faut croire que les relations entre Neil druckmann et Sony ne sont pas tout à fait allé dans le sens voulu. Au contraire même, si l'on en juge les récents propos de l'intéressé au mois de février 2018. "J'ai travaillé sur le script du film The Last of us, qui pour le coup était directement une adaptation. Et maintenant que je suis détaché de ça, je regarde en arrière et je me dit : "je n'ai pas envie que ce film se fasse. Mais il y a peut être quelque chose à faire sur l'univers du jeu, en se concentrant sur d'autres personnages ou à un autre moment. Mais je sais que pour moi, ainsi que pour de nombreux fans de Naughty Dog, Nolan North EST nathan Drake, Ashley Johnson EST Ellie, Troy Baker EST Joel. Et ca serait très perturbant de voir quelqu'un d'autre dans ces rôles".
Ci-dessous, le Story Trailer du jeu...
D'ici à ce que l'éventualité d'un film TLOU se concrétise, vous aurez largement de rincer The Last of us Part II, désormais attendu pour le 29 mai prochain. En septembre dernier, Naughty Dog dévoilait d'ailleurs un nouveau trailer, absolument glaçant, qui confirmait que le nouvel opus serait d'une noirceur absolue, sans doute plus encore que le premier volet.