Ce mercredi 12 février est sorti en salle Sonic, le film. Une adaptation de l'une des licences vidéoludiques les plus cultes des jeux vidéo : celle de Sonic le hérisson, propriété de la firme nippone Sega. Créé par les designers Naoto Ōshima, Hirokazu Yasuhara et le programmeur Yuji Naka, le premier jeu vidéo Sonic, Sonic the Hedgehog, est sorti le 23 juin 1991, dans le but de doter Sega d'une mascotte qui puisse rivaliser avec celle de leur concurrent Nintendo, le légendaire plombier Mario. Depuis, Sonic est devenu l'un des personnages de jeu vidéo les plus connus au monde, avec des jeux qui se sont vendus à plus de 70 millions d'exemplaires. La licence est d'ailleurs tellement forte qu'elle a été largement déclinée en série animée, comics, un OAV en deux parties, sous forme de flipper, etc...
Pour l'adaptation sur grand écran signée par Jeff Fowler, Sega ne s'est pas contenté, comme la plupart des éditeurs de jeux vidéo auparavant, et exception faite d'Ubisoft ayant son propre département dédié baptisé Ubisoft Motion Pictures, de vendre les droits de sa licence à une Major. La firme est coproductrice du film; son logo, plutôt classe, apparaissant au début, sur fond de son catalogue de licences.
Sega, c'est (toujours ?) plus fort que toi
Les nouvelles ambitions de Sega quant à l'exploitation de ses licences au cinéma remontent à fin 2014. En décembre de cette année, L'ex constructeur dans les années 80/90 des consoles Master System, Mega Drive et Dreamcast, a nommé Evan J. Cholfin à la tête d'un département spécialement tourné vers le développement des adaptations de ses jeux sous formes de films live, séries, animation.
Parmi les licences privilégiées et passées à la loupe par Cholfin, épaulé dans sa tâche par une société du nom de Stories International et la société de production Circle of Confusion (responsable de la production de Fear The Walking Dead entre-autre), figurent des titres dont les genres ratissent large. A la lecture de leurs "pitchs" respectifs et vu leur pedigree, on se dit aussi que ca risque quand même d'être un peu compliqué de sortir certaines adaptations en salles, mais gagneraient en revanche certainement à atterrir directement sur des plateformes type Netflix. Avec, pourquoi pas, de très bons retours potentiels si c'est bien fait, comme pour la série animée Castlevania, adaptée d'une série culte de jeux de plateformes / action.
Altered Beast : jeu vidéo d'action de type beat them all développé et édité par Sega, sorti en 1988 sur borne d'arcade. Dans ce titre culte, le joueur dirigeait un personnage qui, au fur et à mesure de son avancée dans les niveaux composant le jeu, ramassait des pastilles qui le faisaient se transformer. La transformation passait par plusieurs phases et changeait à chaque niveau, successivement un loup-garou, un dragon, un ours, un homme-tigre et enfin un loup-garou doré.
Altered Beast, c'était ca...
Shinobi : autre licence culte d'abord née sur borne d'arcade en 1987, dans laquelle le joueur contrôlait un ninja pouvant sauter, s'abaisser et lancer des shuriken. Répondant au nom de Joe Musashi, ce ninja devait parcourir 5 niveaux avec un boss de fin à chaque fois, pour erradiquer une organisation criminelle appelée "Zeed" qui kidnappe les élèves de son clan de ninja. Un pitch qui fleurait bon la série B voire Z, comme ces films de ninjas qui envahissaient les linéaires des vidéoclubs dans les années 1980..
Le gameplay de Shinobi version arcade...
Rise of Nightmares : jeu vidéo de type survival horror développé et édité par Sega pour la console Xbox 360, sorti en 2011, Rise of Nightmares avait été conçu pour être joué avec l'accessoire et détecteur de mouvements Kinect. Son pitch ? Il tenait sur le coin d'une nappe : un savant fou avait enlevé la dulcinée du héros principal dans son manoir rempli de la cave au grenier de créatures plus immondes les unes que les autres. L'idée étant évidemment d'aller la chercher en faisant au passage le ménage dans les rangs des créatures... Le jeu avait d'ailleurs été sabré dans les grandes largeurs par nos confrères de jeuxvideo.com... A noter par ailleurs que, pour rester exactement dans la même thématique, figure également à l'étude une nouvelle adaptation d'un autre jeu culte, le rail shooter House of The Dead, dont le premier volet est sorti en 1996 sur borne d'arcade. Enrichi de trois suites directes, la licence a déjà été adaptée (massacrée plutôt...) au cinéma sous la houlette de Uwe Boll, puis une seconde fois en 2005, cette fois-ci sous les malheureux auspices de Michael Hurst.
Ci-dessous, la bande-annonce de Rise of Nightmares...
Crazy Taxi : fameuse série de jeux débutée en 1999, le joueur y incarnait un chauffeur de taxi parmi quatre disponibles, chacun ayant un taxi propre et des caractéristiques différentes en accélération, vitesse, collisions. Il devait, dans un temps limité, amener des clients à leur destination en choisissant les itinéraires les plus courts. L'enjeu consistait à accumuler le maximum de gains possible. Car, en plus des frais de la course, le client donnait un pourboire à chaque fois que le taxi exécutait des figures spectaculaires, comme un saut, un dérapage ou une queue de poisson. Une sorte de version light ou bon enfant de la saga cinématographique Taxi dirons-nous...
Ci-dessous, un extrait du gameplay du jeu Crazy Taxi...
Golden Axe : autre licence culte et de type beat them all / hack 'n' slash en scrolling horizontal développé et édité par Sega, le jeu est d'abord sorti en 1989 sur borne d'arcade. Il se déroule dans un univers médiéval-fantastique traditionnel réunissant des éléments classiques du genre (des barbares, des dragons, des nains, de la magie...). Son pitch ? Autrefois, une terrible guerre fit rage entre les Dieux, créateurs du monde, et les Titans. Ces derniers furent vaincus grâce à une arme surpuissante forgée par les Dieux, nommée "Golden Axe". Grâce à elle, les Titans furent bannis, et les Dieux léguèrent la Terre aux humains. Cependant, un Titan avait survécu : Death Adder. Il s'empara de la Golden Axe et s'en servit pour mettre le monde à feu et à sang. Il enleva le roi de Yuria et sa fille, et menaça de les exécuter si les habitants ne se soumettaient pas sans condition. Trois héros, décidés à se venger de Death Adder, partent à sa recherche...
Sega a noué un partenariat avec Universal Studios pour développer un projet d'animation en film et série autour de la licence. Reste à savoir si cela tiendra plus de Conan le barbare (produit par Universal d'ailleurs...), pour rester dans le ton, ou bien lorgnera vers le nanardesque Barbarian. En spéculant, on pourrait aussi imaginer une production lorgnant vers une approche visuelle comme celle de Tygra, la glace et le feu. Mais il s'agit là d'un film d'animation estampillé "pour adulte". Loin, très loin de l'univers enfantin des Minions et autres Moi, moche et méchant, produits par Universal...
Ci-dessous, un extrait du jeu en version arcade...
Street of Rage : beat them all sorti en 1991 sur Mega Drive, Street of Rage constitue au final une trilogie (même si un 4e opus est attendu cette année, 23 ans après le 3e volet !) et compte parmi les plus célèbres licences de la mythique console de Sega. Le pitch du premier jeu fleurait bon le scénario passe-partout des Action Movies des 80's qui peuplaient les rayons des vidéoclubs. Trois jeunes, nommés Adam Hunter, Axel Stone et Blaze Fielding, décident de laisser tomber leur carrière dans la police et de sauver leur ville tombée entre les mains d'un syndicat du crime. Bien qu'ils n'aient pas d'armes, ils excellent dans les arts martiaux.
Ci-dessous, un extrait de gameplay du jeu...
Virtua Fighter : série de jeux de combats en versus, précurseur du genre en 3D, la saga vidéoludique Virtua Fighter a d'abord débutée sur borne d'arcade en 1993. Ce premier volet est d'ailleurs considéré comme le premier jeu de combat à base de polygones. On a beau être plein de nostalgie pour la licence, on imagine quand même mal ce que Sega pourrait faire au cinéma ou en série TV avec cette licence. Il faut dire aussi qu'il y a un lourd passif en matière d'adaptations de licences vidéoludiques de jeux de combats en versus, entre un Dead or Alive de triste mémoire, King of Fighters, ou même Street Fighter...
Ci-dessous, un extrait de gameplay d'un jeu qui a 28 ans...