Lancée en 2016 sur Netflix et saluée par la critique pour son jeu d’acteurs, sa photographie et sa précision historique, The Crown est sans conteste l’une des meilleures séries du géant américain. Il faut dire aussi que le pari est osé : celui de raconter, par décennie, le règne en dents de scie de la Reine Elisabeth II. Un parti pris qui nécessite donc de changer de casting tous les deux ans. C’est ce qui arrive donc, en saison 3, dans laquelle la couronne change de tête. Exit Claire Foy, la nouvelle tête couronnée se prénomme Olivia Colman. Une (grande) actrice britannique, oscarisée l’an dernier, qui a la lourde tâche de faire passer ce changement en douceur.
Pour répondre à la question : non il n’est pas nécessaire d’avoir vu les saisons précédentes pour déguster cette saison 3 (bien qu’on vous le conseille fortement !). L’action se déroule une dizaine d’années après la saison 2. La Reine que nous avons devant nous n’a rien de celle que l’on connaît : Elisabeth II est désormais quadragénaire et s’apprête à fêter ses 25 ans au pouvoir. Elle est plus froide, fatiguée par le pouvoir, et ne cesse de se remettre en question face à ses défaites politiques. Elle connaît très bien la géopolitique du monde actuel et sait quelle est sa place. "Il est toujours bon de savoir d’où vient la Reine et pourquoi elle est comme ça. Mais oui, on peut commencer à la saison 3. Au moins je ne souffrirais pas de la comparaison avec Claire Foy !" nous a glissé, espiègle, Olivia Colman.
Sophie Mutevelian/Netflix
La saison 3 de The Crown instaure donc une dynamique différente : nous découvrons ainsi les relations tendues qu’a entretenues le Prince Charles avec sa famille (notamment ce qui touche à sa relation avec Camilla Shand), les divers événements historiques qui ont secoué la Grande Bretagne (de la coulée de boue au Pays de Galles en passant par la grève des mineurs), ainsi que les déboires amoureux de la Princesse Margaret (jouée par une Helena Bonham Carter remarquable).
Evidemment, ceux qui ont vu les deux premières saisons remarqueront par-ci par-là quelques allusions cachées (notamment sur la possible relation entre la Reine et le directeur de l’écurie de course – rumeurs qui ont été démenties depuis par son ancien conseiller), mais le travail d’écriture et la mise en scène suffisent pour nous immerger complétement dans les coulisses de Buckingham Palace.
