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    Terminator : Sarah Connor / Linda Hamilton, portrait d'une icône badass de la SF
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Au sommet avec "Terminator 2" , Linda Hamilton n'a pas eu autant de succès par la suite; entre choix artistique hasardeux et vie de famille avant tout. Alors qu'elle reprend son rôle mythique tenu il y a 28 ans, focus sur une comédienne attachante.

    STARMAX / BESTIMAGE

    En 1991, la sortie sur les écrans du monde entier de Terminator 2 a achevé de transformer l'actrice Linda Hamilton en icône Badass de la SF, une femme guerrière, fière héritière d'une Ellen Ripley qui posa le premier jalon avec Alien en 1979. Il est déjà loin le temps où, dans le premier Terminator, elle n'était qu'une femme vulnérable protégée par Kyle Reese contre le cyborg qui la traquait sans répis pour la tuer. 

    Payée un million de dollars pour reprendre son rôle cultissime de Sarah Connor dans T2, on peut également ajouter que ce rôle / film constitue tout à la fois le sommet de sa carrière, en tout cas en terme de popularité incontestable, mais aussi dans le même temps le début d'une pente déclinante pour sa carrière à venir, jalonnée de choix parfois discutables.

    À l’époque de Terminator 2, elle explique à un journaliste, qui lui demande pourquoi son statut de star ne s'est pas accru après le premier Terminator, que c’était dû à un choix personnel et par crainte d'être cataloguée : "Si je l’avais vraiment voulu, j’aurais pu prendre des rôles similaires. Je ne le voulais pas". Avant de mettre sa carrière entre parenthèses pendant trois ans, Linda fait une dernière apparition dans l'émission Saturday Night Live.

    C'est aussi sur le tournage de Terminator 2 qu'elle entamera une liaison avec James Cameron. En février 1993, ils ont une petite fille, Joséphine Archer. Leur mariage attendra 1997, et ne durera que deux ans. Elle découvre en effet en 1998 les infidélités de James avec l'actrice Suzy Amis, alors que le réalisateur est en plein tournage de Titanic. Le divorce, prononcé en 1999-2000, a coûté cher à Cameron : elle obtiendra ainsi près de 50 millions de dollars de dommages et intérêts. Quand on divorce à Hollywood, mieux vaut avoir un compte en banque bien garni...

    C'est en 1994 que Linda Hamilton retrouve les chemins des plateaux avec un Thriller, Silent Fall, dans lequel elle donne la réplique à Richard Dreyfus. On retiendra surtout un beau téléfilm réalisé en 1995, Le Combat pour la vie, où elle interprète une femme découvrant sa séropositivité après la mort de son mari. Refusant d’abord de l’admettre, elle tourne peu après son attention sur le problème de ce qui arrivera à son fils après sa mort.

    Après un autre Thriller, Haute trahison en 1997, dans lequel elle a pour partenaire Charlie Sheen, Linda incarne une femme maire dans le raté Pic de Dante, tandis que Pierce Brosnan incarne un volcanologue pas franchement crédible. Le film sortira vainqueur de sa lutte avec un autre film catastrophe ayant le même thème, Volcano, et récoltera 178 millions de $ de recettes dans le monde. Pas franchement un triomphe non plus, compte-tenu de l'enveloppe très conséquente du film (environ 115 millions).

    Des rôles au compte-gouttes

    Les années qui suivent se ressemblent : elle tourne peu, essentiellement dans des téléfilms inédits chez nous, ou des direct to video. En 2003, elle rejette la proposition qui lui est faite de rempiler dans Terminator 3. Outre le fait que l'opus n'est pas réalisé par James Cameron, elle trouve que l'arc narratif autour de son personnage a déjà été bouclé dans les deux premiers volets, au point qu'elle juge son apparition dans le 3e opus totalement négligeable. Elle devait d'ailleurs mourir au milieu du film. En 2009, elle acceptera de reprendre son rôle de Sarah Connor dans Terminator Renaissance, mais uniquement en tant que voix off.

    Si son profil surnage dans quelques productions pas inintéressantes comme Missing in America où elle a pour partenaire Danny Glover et David Strathairn, elle rebondit en fait davantage dans l'univers des séries dans lesquelles elle effectue régulièrement des apparitions; souvent le temps de quelques épisodes. Citons à ce titre la série Chuck, où elle incarne la mère disparue de Zachary Levi; la mini série Thief; la série Defiance; ou encore Lost Girl.

    Après un film inédit chez nous (A Sunday Horse), elle fait carrément une incursion dans l'univers nanardesque des productions Asylum avec Bermuda Tentacles. Une manière aussi de souligner que, au fond, sa carrière d'actrice n'a jamais été, ou plutôt n'est plus une priorité pour elle. Car ce que Linda aime le plus, c’est passer du temps avec ses enfants : "J’aime être à la maison avec eux. C’est agréable d’être pleinement présente. Avant tout, je les ai éloignés autant que possible de Hollywood. Je pense que les enfants ont besoin de parents normaux, ils ne veulent pas de célébrités ou de parents importants. Ils ne les veulent pas différents des autres". A 63 ans, Linda Hamilton est désormais sereine et en paix avec elle-même; elle qui a lutté pendant des années contre des troubles bipolaires qu'elle refusait de soigner, et dont elle parlera publiquement en 2005.

    Dans cette optique, convaincre la comédienne de sortir de sa semi-retraite pour camper à nouveau Sarah Connor 28 ans après T2 n'a pas été chose aisée pour le réalisateur Tim Miller, réalisateur de Terminator : Dark Fate. "Elle se fiche de tous les ornements liés à la célébrité ; à dire vrai, elle semble ne pas en vouloir du tout. L'une des choses les plus dures pour elle dans le fait de revenir dans la peau de ce personnage était de savoir qu'elle devrait retourner dans la lumière des projecteurs encore une fois", confie le cinéaste. "C'était mon hésitation : est-ce que je veux échanger cette vie charmante et authentique en échange de ça ? Je ne voulais pas que mes voisins me regardent différemment. Nous sommes voisins par rapport à ce que nous sommes, et pas ce que nous faisons, et je ne veux pas que ça s'insinue dans ma vie de nouveau", ajoutait la comédienne, qui a fini par accepter d'endosser à nouveau le costume de Sarah Connor.

    Qu'importe au fond que la carrière de la comédienne soit en dents de scie, qu'il y ait plus de bas que de hauts. Elle a offert aux spectateurs un personnage iconique du cinéma, dont l'aura et l'influence n'est pas prêt de s'éteindre, et continue même à inspirer toute une génération d'actrices, confirmées ou non. Rien que pour cela, on peut lui dire merci.

    Ci-dessous, la bande-annonce de "Terminator : Dark Fate", en salle depuis ce mercredi...

     

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