DE QUOI ÇA PARLE ?
D'après l'histoire vraie d'Eli Cohen, un agent israélien ayant infiltré les plus hauts niveaux militaires et politiques de la Syrie dans les années 1960. Il aura mené plusieurs missions en Égypte et en Syrie pour rapporter des informations aux services d'espionnage d'Israël. Alors qu'il tente de devenir Président de la Syrie, son passé remonte à la surface à la suite d'une investigation des services de contre-espionnage égyptiens.
The Spy de Gideon Raff. Avec Sacha Baron Cohen, Noah Emmerich, Hadar Ratzon Rotem, Alexander Siddig, Waleed Zuaiter et Alona Tal.
ÇA RESSEMBLE À QUOI ?
Disponible depuis le 7 septembre sur OCS en France.
ÇA VAUT LE COUP D’ŒIL ?
Grand habitué de la comédie, Sacha Baron Cohen a déjà prouvé maintes fois son talent avec des rôles parodiques hauts en couleur tels que le rappeur gangsta Ali G, le journaliste kazakh Borat, le journaliste de mode Brüno ou l'amiral Hafez Aladeen (The Dictator). Capable de se glisser dans la peau de n'importe quel personnage, l'acteur britannique a fait de ce don sa marque de fabrique. L'été dernier, Sacha Baron Cohen est revenu en force avec la série mockumentaire satirique Who Is America ? diffusée sur Canal+ chez nous. Il y incarnait différentes personnalités caricaturales qui lui ont permis de dénoncer la politique américaine avec une justesse aussi hilarante que déconcertante.
Mais avec The Spy, le comédien s'illustre cette année dans un registre plus dramatique. Dans cette série créée par Gideon Raff (Hatufim, Homeland, Tyrant) et basée sur le livre "L'espion qui venait d'Israël" d'Uri Dan et Yeshayahu Ben Porat, Sacha Baron Cohen prête ses traits au célèbre espion israélien Eli Cohen, ayant servi le Mossad de 1961 à 1965 afin d'infiltrer le gouvernement syrien. Oubliez l'expert anti-terrorisme Erran Morad qu'il incarnait dans Who Is America ?, l'acteur utilise sa qualité de transformiste de manière plus subtile et parvient parfaitement à interpréter ce héros de guerre vulnérable mais prêt à tout pour défendre sa patrie.
Les capacités hors du commun d'Eli Cohen feront de lui un agent hors pair qui deviendra même conseiller du ministre de la Défense syrien avant d'être démasqué et pendu sur la place publique. Impossible de ne pas s'attacher à Eli Cohen, figure de l'espionnage passionnante, dont la vie bascule à partir du moment où il accepte son double Kamel Amin Thaabeth, businessman syrien. Cet alter ego lui permettra de s'infiltrer dans les hautes sphères politiques et militaires en Syrie et d'aider Israël à gagner la Guerre des Six Jours.
Le rôle d'Eli Cohen/Kamel Amin Thaabeth, qui va comme un gant à Sacha Baron Cohen, semble résonner en lui et être un parfait miroir de sa carrière d'acteur adepte du travestissement. Grâce à une sensibilité insoupçonnée, le comédien apporte de la fraîcheur et un certain naturel à ce personnage de civil ingénu et patriote devenu un espion ultra entraîné qui désire faire ses preuves coûte que coûte. Inversement, son côté burlesque lui permet d'incarner facilement sa couverture de businessman extravagant. L'acteur arrive à jouer sur les deux tableaux et trouve le juste équilibre d'interprétation alors que le personnage perd pied entre ses deux identités.
Dans la lignée de The Americans et Homeland, The Spy est une série d'espionnage réussie qui bénéficie de l'expertise de son créateur Gideon Raff, un des maîtres en la matière. Tous les ingrédients y sont réunis : réalisation léchée, écriture soignée, personnages bien construits, interprétations brillantes et une certaine fidélité historique appréciable. En six épisodes, Sacha Baron Cohen brille et prouve que le registre dramatique est aussi fait pour lui.