Attention, cet article contient des spoilers sur la saison 1 de Mindhunter !
Après avoir assisté impuissant au suicide d'un homme qui séquestrait sa famille sans avoir réussi à désamorcer la situation, l'agent Holden Ford (Jonathan Groff ) pense qu'il aurait pu faire mieux. Sa hiérarchie au sein du FBI ne lui en tient pas rigueur et le félicite pour son professionnalisme malgré son jeune âge. Il est mis en contact avec l'agent Bill Tench (Holt McCallany) un vieux briscard qui parcourt le pays pour effectuer des formations de sensibilisation des policiers sur les tueurs en série. Pour lui, un sale type est un sale type, pas besoin d'aller plus loin que ça. A une époque où les meurtriers de masse comme Charles Manson sont en pleine recrudescence, Holden est convaincu que la folie n'est pas innée, elle peut être détectée dès l'enfance - et compte bien appuyer sa théorie sur des faits. Il s'associe avec Tench dans son parcours afin de se rapprocher de potentiels tueurs en série non identifiés, appelés en renfort sur divers meurtres sordides de femmes à travers le pays.
En parallèle de leurs enquêtes, Holden fait la rencontre de Debbie (Hannah Gross), une étudiante en psychologie qui va le bousculer dans son éducation rigoriste de jeune premier, en l'initiant à la contre culture, au sexe, mais aussi au fait de lâcher prise - et d'accepter l'idée que sa partenaire puisse être plus expérimentée que lui. Un apprentissage qu'il va inconsciemment mettre au service de ses interrogatoires. Plus le jeune agent semble s'épanouir dans son intimité, plus les tueurs en série sur lesquels Holden et Bill sont amenés à enquêter sont violents, inhibés, et ont un rapport à la féminité totalement perverti, Ed Kemper (Cameron Britton) en tête. Chacun d'entre eux, issus de milieux précaires et défavorisés, ancrent l'origine de leur rapport perverti à la féminité dans leur enfance, où ils ont été maltraités ou humiliés par leur mère et souffert d'un sous-développement affectif. Ce qu'Holden apprend et absorbe au fil des épisodes au contact de Debbie, Kemper et les autres l'ont rejeté car vu comme une menace ou un rabaissement de leur masculinité.
Tandis que Holden et Bill enquêtent sur différents profils de meurtriers successifs, leur travail les amène à rencontrer l'universitaire Wendy Carr (Anna Torv). Intéressée par leurs progrets, elle décide de collaborer avec eux, leur demandant d'effectuer un véritable travail de recherche scientifique auprès des tueurs qu'ils interrogent. Pour cela, ils enregistrent leurs entretiens afin d'analyser leur modus operandi - le tout, sans autorisation officielle du FBI, pour qui ils continuent officiellement de mener leurs formations à travers les commissariats du pays. L'arrestation d'un coupable grâce à leurs avancées leur permet d'obtenir un fonds d'aide du Bureau reconnaissant.
Mais l'ego de Holden est peu à peu gonflé par leur mission, et son intimité insidieusement contaminée par les récits morbides des tueurs qu'ils profilent, pervertissant sa relation avec Debbie. La connivence qu'il semble développer avec Ed Kemper, qui se confie de plus en plus à lui, va le faire basculer sur le plan moral. En se frottant de trop près à la psychologie des criminels les plus dangereux du pays, il est gagné par un sentiment de toute-puissance lors des entretiens, persuadé d'être devenu un expert en psychologie criminelle. Il en vient ainsi à effacer le contenu de certains entretiens enregistrés sur des cassettes après avoir eu recours à de la manipulation psychologique et tenu de propos choquants pour faire avouer un suspect plus facilement. Cet acte a pour conséquence de leur coûter son autonomie au groupe : le FBI suspend leurs recherches.
Holden finit par commettre une erreur, en accusant le principal d'une école de pédophilie sans preuves clairement établies. Tandis que Bill voit son partenaire sombrer dans l'obsession sans pouvoir y remédier car il lutte de son côté pour sauver sa vie de famille, Holden néglige peu à peu Debbie, qu'il peine à dissocier des violentes images décrites par les tueurs qu'il rencontre. Rebutée par son tempérament obsessif et sa jalousie naissante, Debbie prend ses distances avec lui et décide de mettre un terme à leur relation. Désarçonné, Holden est physiquement menacé par Kemper lors d'un dernier entretien, ce qui le ramène brutalement à la réalité. La frayeur qu'il refoulait derrière un voile de fascination pour les cas psychologiques qu'ils étudient sans relâche depuis des mois finit par le rattraper : il s'effondre sur le sol de l'hôpital psychiatrique, victime d'une violente crise de tétanie...
Sachant d'ores et déjà que cette saison 2 abordera de nouveaux tueurs en série tristement célèbres (dont Charles Manson, qui était seulement mentionné en saison 1, et Wayne Williams), nous pouvons nous attendre à ce que Holden et Bill reprennent du service. Vont-ils mettre en place de nouvelles méthodes d'approche, au risque que Holden y laisse sa santé mentale ? Vous le saurez en découvrant la saison 2 de Mindhunter, toujours produite par David Fincher (qui réalisera à nouveau les premier et dernier épisode de la saison), le 16 août sur Netflix !