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    Shang-Chi : retour sur les origines du héros Marvel et de son pire ennemi dans les comic books

    Côté gentils : Shang-Chi, héros méconnu de Marvel. Côté méchants : le Mandarin que la Maison des Idées avait déjà utilisé dans "Iron Man 3" dans une version très revue et très corrigée. Rappel historique des deux personnages.

    Le 1er septembre en France, la Phase IV du Marvel Cinematic Universe se poursuit sur grand écran avec un nouveau visage : celui de Shang-Chi. Spécialiste des arts martiaux, le personnage incarné par Simu Liu n'est pas le plus connu du catalogue de la Maison des Idées, loin de là.

    Alors qu'il se lance à l'assaut des salles obscures, quelques présentations s'imposent. Avec Shang-Chi mais également le Mandarin, déjà mis en scène dans Iron Man 3 et qui change ici de visage et d'origine.

    Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux
    Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux
    Sortie : 1 septembre 2021 | 2h 12min
    De Destin Daniel Cretton
    Avec Simu Liu, Tony Leung Chiu-Wai, Awkwafina
    Presse
    3,3
    Spectateurs
    3,8
    Voir sur Disney+

    Sur les traces de Bruce Lee

    Shang-Chi apparaît pour la première fois en 1973 dans "Special Marvel Edition" #15. Créé par Steve Englehart, il a pour but de surfer sur la vague de films d’arts martiaux popularisés par Bruce Lee, la série Kung Fu mais également d’offrir un pendant plus oriental (et nerveux) à Doctor Strange, comme l’indique l’auteur dans "Marvel Comics The Untold Story" : "Doctor Strange incarnait la philosophie mystique occidentale et je considérais vraiment Shang-Chi comme une opportunité d’aborder l’orientale avec une série plus orientée action."

    Chose rare à l’époque, il acquiert rapidement sa propre série "The Hand of Shang-Chi : Master of Kung Fu", 125 numéros (jusqu'en juin 1983), éditée en France chez Héritage. Une jolie course qui ne fut jamais réimprimée pour une question de droits. En effet, le méchant principal (et père du héros) n’est autre que le personnage culte qui a fait les grandes heures du pulp : Fu Manchu. Créé par Sax Rohmer (de même que l'agent anglais Denis Nayland Smith que l'on retrouve dans les comics), le terrible vilain voit ses droits tomber dans le domaine public, rendant impossible pour Marvel d'exploiter cette figure maléfique. Il sera alors rebaptisé Zheng Zhu.

    Après son run, Shang-Chi apparaît dans des team-up, ces numéros ponctuels où un héros de premier plan fait équipe avec un autre plus discret et confidentiel. Spider-Man ("Giant-Size Spider-Man" #2, 1974 et "Marvel Team-Up" #84-85, 1979) ou encore la Chose ("Marvel-Two-in-One" #29, 1977) ont ainsi marché à ses côtés.

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    Un super-héros sur le retour

    Il retrouve un peu de lumière et de mini-séries solo. En 2003 il reprend du service avec le MI6 dans "Master of Kung Fu : Hellfire Apocalypse" #1-6 (publié en France dans "Shang-Chi, maître du Kung Fu"). En 2006, il fait parti des nouveaux Héros à Louer, dirigés par Misty Knight dans un arc dérivé de l’event "Civil War" ("Heroes for Hire" vol. 2 #1).

    En 2010, on le retrouve dans le grand crossover consacré à Daredevil : "Shadowland". Puis il rejoint les Secrets Avengers de Steve Rogers l’année suivante dans l'arc "Eyes of the Dragon" ("Secret Avengers" #6 à #10, 2010-2011). Il y tient une place de choix puisque le conseil de l’ombre qu’affrontent les héros tente de ressusciter son père.

    Le personnage profite du grand relaunch Marvel Now pour prendre du galon. Invité par Iron man et Captain America, Shang-Chi deviendra un membre des Avengers dans une aventure scénarisée par Jonathan Hickman ("Avengers" vol. 5 #1, 2012). Il sera à l’honneur d’une mini-série solo ("Deadly Hands of Kung-Fu" vol. 2 #1 à #4, 2014) avant de rejoindre les Protecteurs, groupe de super-héros asiatiques dans "Totally Awesome Hulk" #16, en 2017.

    Il fera ensuite des apparitions dans de grands crossovers comme "Secret Empire" où un Captain America à la tête de l’Hydra dirige les États-Unis. Ou encore l'un des derniers en date, "War of the Realms" dans lequel Malekith (grand méchant de Thor 2) envahit les royaumes d’Yggdrasil (dont la Terre).

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    Depuis quelques années, on remarque que Marvel s'est appliqué à utiliser le personnage dans différentes configurations. S'il a beaucoup vadrouillé de groupes en groupes, transporté selon les désirs des scénaristes en place, il a quasi toujours figuré dans une série depuis le début des années 2000.

    Si les plans de Kevin Feige concernant le héros sont encore un peu troubles, il pourrait servir à lancer un groupe de super-héros plus terre-à-terre (sans trop de pouvoirs), menant des actions d'espionnage au service du S.H.I.E.L.D. En mettant l'organisation terroriste des Dix Anneaux au premier plan, Marvel va peut-être ainsi réactiver des méchants moins cosmiques que Thanos.

    Dans le crossover "Secret Wars" (2015), la Terre-616 (l'univers classique tel que nous le connaissons) et la Terre-1610 (l'univers des Ultimates, branche créée au début des années 2000 pour offrir une porte d'entrée aux jeunes lecteurs, et qui retravaillait les origines mieux ancrées dans notre quotidien - Peter Parker n'était alors plus mordu par une araignée radioactive mais génétiquement modifiée) se percutent, créant des morceaux d'univers alternatifs où reviennent d'anciennes incarnations (Old Man Logan, les Marvel Zombies, Age of Apocalypse).

    Une sorte de "Crisis on Infinite Earths" de DC mais en mode best-of. À cette occasion, dans l'une des intrigues parallèles, Shang-Chi affronte son père Zheng Zhu dans un combat à mort. Il sort victorieux de la bataille et devient l'empereur de K'un-L'un et le maître des Dix Anneaux.

    Avec l'annonce du Mandarin comme vilain, on pouvait penser que les Dix Anneaux du titre, que l'on sait être le nom de l'organisation terroriste à l'origine de l'enlèvement de Tony Stark dans le premier Iron Man, pouvait également renvoyer à la technologie extra-terrestre qu'use le Mandarin pour affronter l'homme à l'armure dans les comic books. Mais "Secret Wars" ajoute une autre mention en le liant à son père. Et les liens de parenté unissant Shang-Chi et le Mandarin ont été confirmés dès la bande-annonce du film de Destin Daniel Cretton.

    Pour en savoir plus sur Shang-Chi, voici ce qu'il faut avoir lu :

    • "Les Mains de Shang-Chi, Maître du Kung-Fu" (édition Héritages)
    • "Shang-Chi, Maître du Kung-Fu : Opération feu du ciel"
    • "Avengers" (Marvel Now) #1 à #6
    • "Secret Wars"
    • "Secret Empire"

    Objectif : conquérir le monde

    Tout comme Black Widow, le Mandarin puise ses origines du côté de James Bond. Dans le ton comme dans la forme, difficile de ne pas voir des influences du Dr No chez le vilain. Il est même présenté, lors de sa première apparition ("Tales of Suspense" #50, 1964) comme "L’Oriental le plus craint de tous les temps". Et effectivement, l'accoutrement ne laisse aucune place au doute quant aux origines du personnage : petite barbichette et costume traditionnel. Si son passé reste encore obscur, les intentions sont évidentes : conquérir le monde.

    Le Mandarin traduit les peurs américaines de l’époque : la montée d’une Chine communiste, le traumatisme de Pearl Harbor, la guerre de Corée... Autant d’éléments qui font du continent asiatique la source de toutes les peurs (avec les russes), quitte à faire dans l’amalgame disgracieux. Le fameux "Péril jaune", où les auteurs se donnent à coeur joie de multiplier les commentaires racistes.

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    Un vilain au service des vilains

    Ses origines sont mouvantes selon les époques et auteurs. Dans un premier temps, Stan Lee fait de lui un immortel. Puis, à partir de "Tales of Suspense" #62, le vilain assure qu’il est un descendant de Genghis Khan. Pourtant issu d’une famille aisée, il perd toute sa fortune après les morts successives de ses parents et se retrouve obligé de travailler dans les champs pour survivre. C’est là qu’il trouvera les restes d’un vaisseau extra-terrestre dans lequel il récupère les célèbres dix anneaux qui lui donnent ses pouvoirs.

    Par la suite, le personnage monte en grade. Il devient une sorte de concepteur d’armes pour vilains et se lance dans la construction d’un robot géant (en réalité, il récupère d’autres vestiges extraterrestres) pour affronter les Avengers. Seulement, le personnage entretient toujours des stéréotypes raciaux (il affronte Captain America au Vietnam dans "Captain America" Vol 1 #125, 1970 ; son alter égo Gene Khan possède un côté folklorique très appuyé) qui finit par mettre mal à l’aise les auteurs, préférant le mettre au placard au lieu de le réécrire de façon plus acceptable.

    Il faudra attendre le grand crossover pour voir le personnage retrouver le devant de la scène (un peu avant, le Mandarin était revenu sous un nouveau pseudo, Zhang Tong, mais souffrait d’amnésie). Dans "Acts of Vengeance", Marvel décide de jouer au jeu des chaises musicales avec les méchants. Voyant qu’ils n’arrivent pas à battre leurs super-héros respectifs, les principaux antagonistes s’échangent les adversaires. Le Mandarin débarque alors chez les X-Men ("Uncanny X-Men" #256 à #258, 1989).

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    Une nouvelle origine

    Il faudra attendre quelques années pour que, sous l’impulsion de Matt Fraction, le personnage retrouve son aura maléfique et des origines plus sordides : il n’est plus le fils d’un riche Chinois mais d’une prostituée accro à l’opium et morte d’une overdose. Il aurait alors utilisé les anneaux pour modifier sa mémoire et s’inventer de nouveaux souvenirs ("Invincible Iron Man Annual" Vol 1 #1, 2010). Le personnage n'aura pas non plus été épargné par les auteurs : il perd ses mains dans "Iron Man" vol. 1 #275, 1991 ; est tué à deux reprises par Ezekiel Stane ("Invincible Iron Man" vol. 1 #526, 2012) puis par Frank Castle ("Punisher" vol. 12 #1, 2018).

    Le traitement du Mandarin ayant refroidi plus d’un fan dans Iron Man 3, Marvel a produit un court-métrage (le cinquième Marvel One-Shot) dans lequel le vilain était réhabilité. On y mentionnait alors qu’il n’était pas très heureux de la version de Trevor Slattery (Ben Kingsley). Depuis, on a pu voir l’organisation terroriste des Dix Anneaux citée dans Ant-Man.

    Preuve que si le Mal ne se révèle pas trop, il n’est pas bien loin. La preuve avec Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux, où il est incarné par Tony Leung Chiu-Wai.

    Pour en savoir plus sur le Mandarin, voici ce qu'il faut avoir lu :

    • Iron Man l’intégrale 1963-1964
    • Iron Man l’intégrale 1964 -1966
    • Actes de Vengeance
    • Invincible Iron Man #5 : Démon
    • Invincible Iron Man #6 : Le Futur
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