Il ne fait décidément pas bon d'être cinéaste au pays des Mollahs, qui persécute régulièrement ses réalisateurs. Témoin l'exemple emblématique du multi récompensé Jafar Panahi, assigné à résidence dans son pays après avoir été condamné pour "activités contre la sécurité nationale et propagande contre le régime", interdit de filmer et de quitter le territoire iranien jusqu'en 2030.
On apprend aujourd'hui que son confrère Mohammad Rasoulof, autre figure du cinéma indépendant iranien, vient d'écoper d’une interdiction de voyager à l’étranger. Le 22 juillet, il a en effet été condamné à un an de prison et à deux ans d’interdiction de quitter le territoire iranien. La charge retenue contre lui est “propagande contre la République islamique d’Iran”, soit à peu près la même que celle qui fut utilisée contre Panahi, selon les informations rapportées par le site iranien Kalemeh.
C'est l'intéressé lui-même qui a annoncé la nouvelle le 22 juillet sur les ondes de radio Farda, une chaîne de radio basée à Prague qui diffuse vers l’Iran en persan. Le réalisateur a précisé qu’il avait également écopé d’une interdiction, durant deux ans, d’adhérer à un quelconque parti politique ou organisation. En 2017, son passeport fut d'ailleurs confisqué par les Autorités de Téhéran, alors qu'il rentrait d'un séjour à l'étranger - et notamment au Festival de Cannes- pour y présenter son dernier film, Un homme intègre, qui critiquait courageusement la corruption régnant dans son pays. Un message qui avait fortement déplu aux ultras conservateurs du pays...
Ci-dessous, la bande-annonce de son dernier film, "Un homme intègre", prix "Un certain regard" au Festival de Cannes 2017.