Son rôle dans la seconde partie de The OA est nimbé de mystère. A l'occasion du festival Séries Mania se déroulant à Lille du 22 au 30 mars, Irène Jacob est venue présenter les deux premiers épisodes, diffusé sur grand écran. A cet occasion, elle explique un peu son personnage et comment elle a perçu le travail si singulier des créateurs de la série Brit Marling et Zal Batmanglij.
A propos de son personnage
« Brit Marling et Zal Batmanglij ont pensé à La Double Vie De Véronique et Rouge de Krzysztof Kieślowski durant l’écriture de la série et pour eux, il y avait forcément du sens à me proposer le rôle parce que les personnages que j’ai pu jouer ont nourri leur imagination. Je viens aider les personnages principaux. On ne la perçoit pas avec psychologie car c’est un personnage très étonnant qui demande à se laisser un peu aller à la fantaisie. Malgré cela, il est davantage dans le sens que dans l’émotion, puisqu’il aide les autres à avancer, même pour certain qui ne lui veut absolument pas de bien, puisqu’elle rencontre Jason Isaac, qui ne pense qu’à la tuer. Mais elle va quand même l’aider car les frontières sont chamboulées dans cette saison, que ce soit dans les notions d’espace et de temps ; de bien et de mal.
Il y a des scènes qu’on a tourné qui n’ont pas été retenu au montage final mais qui m’ont aidé à entrer dans mon personnage. Des moments, notamment une grande scène de danse, où je ne suis pas en train de délivrer des informations, de raconter des choses mais où on voit qui elle peut être pour elle-même. Je suis arrivé avec des idées sur mon personnage mais finalement, l'explication que je pouvais donner de lui n'avait pas beaucoup d'incidence. L'idée était surtout de trouver la réalité de chaque moment ».
A propos de la série
« Quand on arrive dans la seconde saison d’une telle série, on se demande comment y entrer. Quand j’ai vu la première partie, j’ai remarqué combien l’univers était libre, inventif, surprenant. On se demande comment on a pu écrire une telle oeuvre et comment elle parvient à toucher les gens ensuite. Il y a une émotion qui tient à travers les épisodes qui est très forte. Et bien que ce soit une série très métaphysique, on reste en prise avec la réalité. Après la projection [lundi soir, au festival Séries Mania], quand on est sorti de la salle, une fois dans la rue cela ne m’a pas paru étrange. La série nous parle d’aujourd’hui, un monde qui est entre virtualité et réalité. Il y a ces gamers qui essaient de percer un jeu vidéo, il y a cette fabrique de rêve ».
A propos des créateurs de The OA, Brit Marling et Zal Batmanglij
« Ils ont une grande amitié l’un pour l’autre depuis longtemps, une grande complicité aussi. Ils ont fait deux longs métrages magnifiques ensemble. Ils possèdent une grande confiance l’un dans l’autre, une grande admiration mutuelle, un respect permanent. Brit Marling et Zal Batmanglij sont très forts avec cette force à deux. Ils n’ont pas du tout envie de plier aux demandes extérieures. Ils ont pris beaucoup de temps pour écrire et monter cette partie deux ; ils prendront du temps pour la partie trois. Il y a une façon chez eux d’échapper aux formatages, jusque dans la façon de raconter une histoire. On accepte des choses qui nous paraissent abracadabrantes et en même temps, on sent que c’est parfaitement maîtrisé. On accepte de ne pas comprendre et on accepte de se faire attraper. Ils possèdent un grand talent ».
On se demande comment on a pu écrire une telle oeuvre et comment elle parvient à toucher les gens ensuite.
A propos de ses rôles dans des séries
« En faisant des séries, je découvre un plaisir différent. Celui de ne pas savoir où mon personnage va aller, de ne pas savoir si je serai dans la saison deux, si je joue dans tel ou tel épisode. Il y a toujours une inconnue, donc on essaie de trouver la meilleure façon de jouer sur le moment et de trouver une réalité, sans vraiment maîtriser ce qui se passe. J’adore toujours le cinéma et je ne me suis jamais dit que j’allais désormais privilégier les séries. Ces dernières années, j’ai fait énormément de théâtre, je suis en train de jouer une pièce avec Thomas Ostermeier, j’ai également travaillé avec Pascal Thomas. Je choisis toujours les personnes avec qui j’ai envie de travailler, peu importe si c’est une série, un film ou une pièce. La nature de l’oeuvre importe moins que la personne qui l’a fait ».
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