Mai 1992. Michael Jackson tombe en panne au volant de sa voiture dans une rue de Los Angeles. Se rendant à pied chez un garagiste du coin pour se faire dépanner, il tombe sur l'employé du garage, David Schwartz. Ce dernier n'en croit pas ses yeux : il a devant lui le roi de la Pop en personne. Fébrilement, il prévient sa femme, qui arrive peu de temps après, accompagnée de ses deux enfants issus d'un précédent mariage. L'un d'eux est un adolescent de 13 ans, Jordan Chandler, qui déclare au chanteur être un de ses plus grands fans, et lui raconte qu'il lui avait envoyé un dessin lors de son accident survenu durant le tournage d'une pub de Pepsi en 1984. Une première rencontre et le début d'une relation qui sonnera, même s'il ne le sait pas encore, le début des ennuis judiciaires à venir pour le chanteur...
Victime du syndrôme de Peter Pan, sans cesse à la recherche d'une enfance qu'il n'a jamais vraiment connue, le chanteur est toujours régulièrement entouré d'enfants. Il ne manque jamais, même lors de ses tournées musicales, de rendre visites aux orphelinats et autres bonnes oeuvres, qu'il arrose à coups de millions de dollars. Il est aussi connu pour régulièrement faire venir des enfants défavorisés dans son gigantesque ranch de Neverland, aménagé comme un parc d'attraction. Des contacts réguliers avec les enfants donc, qui ne troublent pas la famille de Jordan. Au contraire. En février 1993, Michael invite l'adolescent et sa famille à passer un week-end dans son ranch de Neverland, et dans les mois qui suivent, Jordan, sa demi-sœur et sa mère accompagnent Michael Jackson dans de nombreux déplacements, notamment à Monaco pour les World Music Awards en mai 1993, ou encore, un peu auparavant, à Las Vegas, alors que le king de la Pop doit chanter lors des Soul Train Music Awards.
1993, l'affaire Chandler : le séisme et l'humiliation
C'est là qu'entre en scène Evan Chandler. Père biologique de l'adolescent, dentiste jouissant d'une certaine renommée à Hollywood mais aussi semble-t-il aspirant scénariste frustré par une voie de carrière qu'il aurait aimé rejoindre, Evan Chandler est au courant des liens qu'entretiennent son fils et son ex femme avec l'icône de la Pop.
Après avoir appris que Sony et Jackson avaient conclu une entente de plusieurs millions de dollars pour d'éventuelles productions cinématographiques, Evan Chandler aurait demandé au chanteur de financer des scénarios de films qu'il avait écrit, ce qu'il aurait refusé. Plus tard, Chandler affirma que son fils Jordan, sous l'effet d'un puissant sédatif qu'il lui aurait administré dans son cabinet dentaire, lui aurait avoué que Michael Jackson se serait livré à des pratiques sexuelles avec lui... Le 4 août 1993, accompagné de Jordan, Evan Chandler rencontre Michael Jackson, qui est épaulé à ce moment là par Anthony Pellicano, le sulfureux détective privé des stars. Produisant une lettre écrite par un psychologue du nom de Mathis Abrams, dans laquelle le médecin évoque "des doutes raisonnables d'abus sexuels" sur l'adolescent qu'il a consulté, Evan Chandler aurait exigé un accord financier conséquent en échange de son silence, ou bien il portait l'affaire devant les tribunaux, et les effets seraient dévastateurs pour le chanteur. Jackson refuse.
Le 17 août 1993, le sol se dérobe sous les pieds de l'artiste. Michael Jackson est accusé d'abus sexuels sur mineur; en l'occurence sur Jordan Chandler. Le père porte plainte au civil le 14 septembre 1993. Selon la plainte, le chanteur aurait notamment pratiqué sur l'enfant une fellation, avant de le masturber. Une enquête judiciaire est alors ouverte. Des fouilles sont organisées au ranch de Neverland, tandis qu'enfants, amis et membres de la famille Jackson démentent que Michael soit pédophile. Au cours de plusieurs semaines d'enquête durant lesquelles les avocats du chanteur font peser le doute sur la crédibilité de l'enfant qui, disent-ils, aurait été manipulé par son père, ils prétendent également que toutes ces accusations ne sont qu'une tentative d'extorsion de fonds. Pour sa part, la mère de l'enfant affirme qu'elle n'a rien à reprocher au comportement de l'artiste.
Si Michael Jackson nie catégoriquement les accusations portées contre lui, celles-ci sont d'autant plus dévastatrices pour lui que le chanteur est alors en pleine tournée musicale du Dangerous World Tour. Stressé par l'épreuve, toujours sous anti-douleurs puissants, sa santé se déteriore au point qu'il doit annuler plusieurs spectacles à la fin de sa tournée pour faire une cure de désintoxication pendant quelques semaines. En novembre, il est contraint de stopper prématurément sa tournée, d'autant que sa réputation se dégrade encore davantage à la suite de propos dévastateurs de sa soeur Latoya Jackson, alors en froid avec le reste de la famille, qui déclare sur la chaîne MTV : "Je dois vous dire que c’est vraiment très dur pour moi. Michael est mon frère, je l’aime beaucoup, mais je ne peux pas et ne veux pas être une collaboratrice silencieuse de ses crimes contre de jeunes enfants innocents. Si je garde le silence, ça signifie que je nourris sa culpabilité et l’humiliation que ces enfants ressentent et je pense que c’est injuste. (…) Ces enfants vont être marqués pour le restant de leurs jours et je ne veux pas voir d’autres jeunes enfants innocents, affectés de la sorte"...
Le 20 décembre 1993, Michael Jackson est arrêté par la police et fouillé. On lui enlève ses vêtements et ses parties génitales sont photographiées, afin de voir si elles correspondent au témoignage du jeune garçon. Quelques heures après cette séance humiliante pour le chanteur, son Publicist, Lee Solters, et son avocat, Howard Weitzman, convainquent Michael Jackson de l'intérêt de se défendre en dehors des tribunaux; à commencer par tourner et diffuser une vidéo dans laquelle il ferait une déclaration. Le 22 décembre 1993, le chanteur apparaît dans une vidéo d'un peu plus de 4 min, tournée depuis son ranch de Neverland. Des images qui seront d'ailleurs diffusées sur toutes les chaînes américaines, et même en mondovision. Jackson y apparaît livide, flottant dans sa chemise rouge. "C'était un cauchemar. Un horrible cauchemar. Mais si c'est ce que je dois endurer pour prouver mon innocence, alors ainsi soit-il. [...] Ca été l'épreuve la plus humiliante de toute ma vie. Personne ne devrait avoir à subir une telle épreuve. Si je suis coupable de quoi que ce soit, c’est d’avoir donné tout ce que j’avais à donner pour aider des enfants du monde entier" lance-t-il à la face du monde.
Ci-dessous, la fameuse déclaration de Jackson...
L'initiative ne manque pas d'être taclée par l'avocat d'Evan Chandler, Larry R. Feldman, qui déclare alors, ironique, au Los Angeles Times : "Ils [NDR : les avocats de Jackson] disent qu'ils n'ont pas envie d'étaler cette affaire dans la Presse, mais ils tiennent pourtant la plus grosse conférence de presse du monde, sauf que les questions ne sont pas autorisées !" De son côté, l'avocat de Jackson, Howard Weitzman, explique surtout que les médias ont été exclus "pour éviter une atmosphère de cirque".
Le 25 janvier 1994, la famille Chandler et le clan Jackson signent un accord à l'amiable dont le montant est astronomique : 22 millions $ pour faire retirer la plainte, et dont 5 millions reviennent aux avocats de la famille Chandler. Cette transaction met fin à la plainte au civil. Le 22 septembre 1994, après avoir interrogé de nombreux témoins, la justice constate l'absence de preuves et le manque de témoignages pouvant corroborer les accusations (Jordan Chandler n'ayant pas témoigné) et clôt cette enquête.
2003-2005 : The People Vs Michael Jackson, l'affaire Arvizo
Si le cirque médiatique que craignaient -à juste titre- les avocats de Jackson a pu être plus ou moins contenu en 1993, il n'en sera pas vraiment de même avec la seconde affaire qui touchera le chanteur dix ans plus tard.
Tourné durant huit mois en 2002 par le journaliste britannique Martin Bashir mais diffusé le 3 février 2003 sur la chaîne de télévision britannique ITV Granada, Living With Michael Jackson est un énorme carton d'audience, avec plus de 14 millions de téléspectateurs. Dans ce documentaire, le chanteur parle de son enfance, de sa jeunesse et de sa vie privée. Au cours de l'entretien avec le journaliste, il révèle une personnalité décalée et excentrique. Il est vu en train de dépenser plus de six millions de dollars dans un magasin à Las Vegas. Alors qu'il tient la main du jeune Gavin Arvizo, un rescapé du cancer, il confie qu'il ne trouve rien de choquant au fait qu'un adulte dorme avec un enfant : "Ce n’est pas sexuel, on ne fait que dormir. Je les borde… C’est charmant, très plaisant" lâche Jackson à son interlocuteur. Au détour d’une phrase qu’il jugeait anodine, le chanteur ravive des feux mal éteints autour de sa sexualité, et surtout de sa pédophilie présumée.
Après la diffusion du reportage, Gavin Arvizo, alors âgé de 14 ans, accuse Michael Jackson d'avoir abusé de lui et de son frère cadet. La mère de l'adolescent affirme quant à elle avoir été séquestrée avec ses enfants à Neverland, la propriété du chanteur, pour l'empêcher de parler. Le 18 novembre 2003, 70 policiers perquisitionnent Neverland après plusieurs mois d'enquête. Un mandat d'arrêt est lancé contre l'artiste, qui se trouve alors à Las Vegas pour tourner un nouveau clip. Acceptant de se rendre aux forces de l'ordre, Jackson déclare être victime d'une tentative d'extorsion de fonds de la part d'une famille de maîtres-chanteurs.Il est interrogé et libéré sous caution après avoir lâché 3 millions $, avant d’être inculpé pour agression sexuelle.
Le roi de la musique pop américaine, qui risque une peine d'une vingtaine d'années de prison, est sous le coup de dix chefs d'accusation, dont sept pour des «actes obscènes». Il est accusé de comportement sexuel caractérisé sur un jeune garçon que les documents judiciaires désignent sous le nom de «John Doe» et auquel il aurait donné un produit «enivrant» dans le but d'abuser de lui. Le chanteur est absent lors de la lecture des chefs d'accusation par un tribunal de Santa Maria, en Californie. Certains journaux, comme le Santa Barbara News-press, en 2004, rapportent que des empreintes du chanteur et du garçon qui l'accuse de viol ont été trouvées sur des magazines pornographiques dans le ranch de la star, tandis que les enquêteurs ont cherché des empreintes du plaignant sur des bouteilles de vin également trouvées dans le ranch, afin de soutenir éventuellement les accusations selon lesquelles Jackson aurait forcé le garçon à boire afin de le violer...
Les avocats de Jackson fulminent contre le procureur Tom Sneddon, qu'ils accusent d'avoir déclenché une véritable vendetta contre la vedette de la musique pop malgré le manque de preuves. Sneddon, ce n'est pas n'importe qui : c'est le même qui, dix ans auparavant, avait dû classer l'affaire à la suite du retrait de la plainte des Chandler... De même, les avocats de Jackson se plaignent aussi que les investigations et les recherches continuent un an après l'arrestation et la mise en accusation de leur client, ce qui a empêché l'affaire de progresser.
Le procès People vs Jackson s'ouvre à Santa Maria deux ans après les premières investigations, et dure quatre mois, jusqu'à la fin mai 2005, sous l'oeil des caméras des chaînes TV du monde entier qui n'en perdent pas une miette. Les fans les plus inconditionnels de Jackson - les "Truthers", comme ils se désignent eux-mêmes -, convaincus de l’innocence de leur idole, se déchaînent et hurlent au complot. Michael Jackson n'est pas isolé dans sa défense. Il compte par exemple sur le soutien et témoignage de Macaulay Culkin, le jeune acteur de Maman, j’ai raté l’avion, mais également d’autres enfants, moins connus mais ayant séjourné au ranch de Neverland. Parmi eux, Wade Robson, un jeune Australien devenu chorégraphe, dont le témoignage est au coeur de Leaving Neverland. Âgé de sept ans lorsqu’il rencontre Michael Jackson, il confie avoir dormi dans la chambre de son hôte, mais dit n’avoir jamais été touché. Durant des années, Robson s'affichera comme un soutien sans faille du chanteur. Pas même un commentaire négatif à son encontre lorsque Michael Jackson est retrouvé mort en 2009.
Le 13 juin 2005, le jury du tribunal rend son verdict, après 32 heures de délibération. Il innocente Jackson des dix chefs d'inculpation pour lesquels il était jugé, qui comportaient notamment ceux d'attouchements sexuels sur mineur, tentative de séquestration, et le fait d'avoir servi de l'alcool à un mineur pour abuser de lui.
2013-2014 : les plaintes de Wade Robson et James Safechuck
Alors qu'il fait des répétitions pour ce qui doit constituer son ultime tournée, baptisée This is it, le roi de la Pop est retrouvé mort le 25 juin 2009, à l'âge de 50 ans, plongeant dans la stupeur et le désespoir ses millions de fans à travers le monde. Mais, même décédé, le chanteur continue de rapporter des ponts d'or. Entre les contrats d'édition, shows et comédies musicales hommages, la marque Michael Jackson rapporte encore selon le Washington Post la bagatelle de 2 milliards de dollars. Si la star est décédée depuis dix ans et que sa mémoire musicale posthume a pu être préservée, les deux retentissantes affaires judiciaires ont jeté une certaine opprobre sur l'artiste, même s'il est sorti lavé des accusations portées contre lui.
En avril 2013, Wade Robson, qui avait témoigné, avec sa mère et sa sœur, en faveur de Michael Jackson, lors du procès People v. Jackson, annoncait qu'il portait plainte contre Michael Jackson devant un tribunal de Los Angeles pour "agressions sexuelles" lorsqu'il était jeune. Invité sur la chaîne CNN en mai 2013, l'intéressé réitère ses accusations; accusant notamment le chanteur d'avoir abusé de lui "à l'âge de 7 ans jusqu'à 14 ans". Il n'a pas de mots assez dur concernant Jackson, qui était selon lui "un pédophile et un tyran sexuel auprès des enfants". "Il m'a agressé sexuellement de l'âge de 7 ans jusqu'à 14 ans. (…) Il a pratiqué des actes sexuels sur moi et me forçait à (en) pratiquer sur lui", précisait le chorégraphe, alors âgé de 30 ans. Lui qui est devenu père en 2011 disait avoir subi deux "terribles dépressions" pendant les premiers dix-huit mois de la vie de son enfant, et que le déclic lui est venu de là. "Pour la première fois, j'ai réalisé que mes sentiments complètement inexplorés et engourdis envers Michael m'avaient causé des problèmes" ajoutait-il.
Dans un communiqué, son avocat, Henry Gradstein, soulignait que "Michael Jackson était un monstre et chaque personne normale dans son cœur le sait". Face aux accusations de mensonge, Wade Robson a répondu qu'il ne s'agissait "pas d'un cas de mémoire refoulée": "Je n'ai pas oublié un seul instant ce que Michael m'a fait. Mais j'étais psychologiquement et émotionnellement complètement dans l'incapacité de comprendre qu'il s'agissait d'agressions sexuelles". À ce moment-là, [Michael Jackson] m'appelait tous les jours (…) et c'était de la manipulation complète et du lavage de cerveau", a-t-il ajouté.
Du côté du chanteur, le son de cloche est évidemment tout autre, accusant Wade Robson de vouloir profiter de la situation pour demander une rémunération. L'avocat des intérêts du clan Jackson, Howard Weitzman, rappelait que le plaignant "veut maintenant faire croire qu'il a commis un parjure au moins deux fois et a menti à tout le monde au sujet de M. Jackson depuis le début des années 1990, tout ça pour pouvoir aujourd'hui porter plainte et demander de l'argent. Sa plainte est scandaleuse et triste".
Il n'empêche. Robson convainc dans sa démarche une autre personne que l'on n'avait pas entendu jusqu'alors, et dont le témoignage est aussi au coeur du documentaire Leaving Neverland : James Safechuck.
Ce dernier a rencontré Michael Jackson alors qu'il avait 10 ans, lors d'une publicité pour la marque Pepsi. Le jeune homme suit alors la star dans sa tournée avec sa mère, Stephanie. Comme il le raconte dans le documentaire de Dan Reed, lors de la tournée, James dort toutes les nuits dans une chambre d'hôtel avec Michael Jackson. Interrogé par la police quelques années plus tard, James Safechuck assure ne pas être victime d'abus. Un an après le dépôt de plainte de Wade Robson, James Safechuck portera plainte à son tour. Mais les deux victimes supposées voient leurs plaintes rejetées, parce que les faits reprochés sont prescrits.
2019, le choc Leaving Neverland... Et un épilogue en devenir ?
Dix ans après la mort de Michael Jackson, les questions soulevées par les nouveaux témoignages de Wade Robson et James Safechuck dans Leaving Neverland sont toujours sans réponse. Le documentaire de Dan Reed, qui a provoqué un vif émoi aux Etats-Unis depuis sa diffusion en janvier dernier lors du Festival du film de Sundance, suscite logiquement l'ire des fans du King de la Pop, qui s'unissent d'une même voix avec le Michael Jackson Estate, qui gère l'héritage du chanteur. Pour ce dernier, ce documentaire constitue "un lynchage public", un "assassinat médiatique de Michael Jackson, qu’il a déjà dû endurer de son vivant, et maintenant dans la mort". Contestant les allégations du documentaire, ils ont d'ailleurs porté plainte contre la chaîne HBO, et lui réclame 100 millions de dollars de dommages et intérêts.
C'est, in fine, aussi dix ans après la mort du chanteur, que l'épilogue de cette sordide saga judiciaire pourrait s'écrire. Michael Jackson sera de nouveau cité au tribunal dans un nouveau procès pour pédophilie, prévu cet été à Los Angeles. "Le jugement est attendu pour la fin de l'été, au plus tard cet automne", a précisé Vince Finaldi, l'avocat de Wade Robson et James Safechuck, joint par le journal Le Figaro. Car si leurs plaintes de 2013 ont été rejetées en raison de la prescription des faits reprochés, le contexte de 2019 est tout autre, entre le mouvement #MeToo et les mulitples scandales liés aux affaires de pédophilie qui n'en finissent pas d'ébranler les fondations de l'Eglise Catholique. La guerre qui s'annonce dans les prétoires entre les accusateurs de Michael Jackson et les gardiens de la mémoire (et des intérêts...) du chanteur disparu sera, à coup sûr, sans merci...
Ci-dessous, la bande-annonce du documentaire "Leaving Neverland", diffusé sur M6...