Comment tourner un film sur la pédophilie au sein de l'Eglise sans que cela s'ébruite et s'exposer à d'éventuelles pressions ? Pour son nouveau long métrage, Grâce à Dieu, François Ozon est parvenu à garder le mystère le plus longtemps possible sur son sujet.
L'équipe a avancé masquée. Le film a été tourné sous un titre lambda ("Alexandre") pour faire diversion et ne pas attirer l'attention en gardant cette phrase identifiable de Monseigneur Barbarin, "Grâce à Dieu". L'équipe a bel et bien posé ses caméras à Lyon, mais uniquement pour des scènes en extérieur, et pendant 4 jours seulement. Les scènes d'Eglise ont toutes été tournées à l'étranger, en l'occurrence en Belgique et au Luxembourg.
A notre micro, le comédien Melvil Poupaud et le réalisateur François Ozon nous en disent plus sur leur méthode pour préserver le secret autour de ce film entouré d'un parfum de scandale, et dont la diffusion a failli être interdite.
François Ozon : "Grâce à Dieu n'attaque pas la présomption d'innocence"L'histoire : Alexandre vit à Lyon avec sa femme et ses enfants. Un jour, il découvre par hasard que le prêtre qui a abusé de lui aux scouts officie toujours auprès d’enfants. Il se lance alors dans un combat, très vite rejoint par François et Emmanuel, également victimes du prêtre, pour « libérer leur parole » sur ce qu’ils ont subi. Mais les répercussions et conséquences de ces aveux ne laisseront personne indemne.
Grâce à Dieu sortira sur les écrans, demain, mercredi 20 février 2019.
De Jusqu'à la garde à Grâce à Dieu, deux rôles puissants pour Denis Ménochet
Propos recueillis à Paris le 7 février 2019