AlloCiné : Quel a été le point de départ de cette nouvelle aventure digitale pour Ralph et Vanellope ?
Phil Johnston : Nous étions chez moi, en train de discuter de certaines idées. C’est une longue histoire, mais j’ai dû faire une recherche sur Internet à cause d’un truc stupide qu’avait fait mon épouse.
Rich Moore : Elle pensait avoir été arnaquée, avoir été la victime d’une mauvaise blague.
Phil Johnston : Et c’était le cas ! (rires) Mais c’est à partir de là que nous nous sommes posé la question : "Et si Ralph, d’une manière ou d’une autre, arrivait sur Internet, en passant par le wifi ou autre chose ?" Ça s’est littéralement passé comme ça. A partir de ce moment, ça a toujours été l’idée générale du film.
Rich Moore : Ça s’est passé dans ton bureau, au-dessus du garage. Et on s’est dit que toutes les bonnes idées naissaient dans un garage. Walt Disney a débuté son studio dans son garage… On est un peu comme Bill Gates, Steve Jobs, tous ces gens… (rires)
Sauf erreur, il s'agit de la toute première fois dans l'histoire des studios Disney qu'une suite sort au cinéma aussi peu de temps après l’original...
Rich Moore : C’est vrai. Notre studio existe depuis 95 ans, ceci est notre 57ème film. Et durant ces 95 ans, il y a seulement eu deux suites avant celle-ci : Fantasia 2000, qui est sorti très longtemps après le premier, et Bernard et Bianca au pays des kangourous, qui avait aussi pas mal d’écart avec l’original, puisque ce dernier était sorti dans les années 70.
Phil Johnston : Et ils n’ont pas été faits par les réalisateurs d’origine.
Rich Moore : Oui, ce sont différents groupes de réalisateurs qui ont fait les suites de Fantasia, bien entendu, mais aussi de Bernard et Bianca. Donc c’est la première fois que les réalisateurs d’un film original décident d’en faire une suite. On est un peu des pionniers. (rires)
Phil Johnston : On en revient à l’histoire du garage. (rires)
L’ampleur de l’univers digital dans Ralph 2.0 se rapproche un peu d’un film comme Zootopie. Vous avez aussi un peu fait pour Internet ce que Pixar avait fait pour l’esprit humain dans Vice Versa…
Phil Johnston : Pour nous, on était plus proches de Zootopie, au niveau des thèmes mais aussi par rapport à l’immensité de l’univers. Nous avions 5000 artistes qui travaillaient sur le film, et nous les avons tous réquisitionnés jusqu’au dernier pour donner vie à ce monde, parce qu’il s’agit du plus gros film que Disney ait jamais fait, que l’on parle du nombre de personnages, du nombre de lieux, de bâtiments, etc. Donc c’était un défi gigantesque pour nos chefs décorateurs, qui ont dû organiser non seulement la logique de l’univers mais aussi le langage de tous ces bâtiments, la manière qu’ils ont d’exister, de flotter…
Rich Moore : Je pense que le film va surprendre le public. Ils s’attendent à voir une comédie sur le thème de l’amitié. Ils ne soupçonnent peut-être pas qu’il y a énormément de talents artistiques qui sont intervenus dans la fabrication de ce film, indépendamment du fait qu’il s’agit avant tout d’une comédie.
Concernant la séquence des princesses, était-ce un défi d’animer en CGI les plus anciennes d’entre elles ? Avez-vous travaillé avec les interprètes et les artistes originaux ?
Rich Moore : Oui, oui et oui. Ma réponse ne va pas être très palpitante, mais notre plus gros défi a été de faire en sorte que toutes les princesses donnent l’impression d’exister dans un seul et même monde. Parce que si vous les retirez de leurs films originaux et que vous les mettez côte à côte, certaines sont très grandes, d’autres sont un peu plus petites. Leurs proportions dépendent de l’esthétique que l’on trouve dans leurs films respectifs. Ils nous a donc fallu les ajuster les unes aux autres, les animer dans un style qui ressemble un peu plus à celui de Ralph. Donc ça fait un peu plus "cartoon". A l'origine, certaines étaient animées à la main, donc nous avons dû traduire cela en CGI. Et nous avons eu beaucoup de chance parce qu’au studio, nous avons un animateur nommé Mark Henn, qui a supervisé l’animation de 4 ou 5 de ces anciennes princesses au cours des années 90 et 2000. Mark était présent à chacune de nos réunions, pour nous aider, nous et nos animateurs. Beaucoup d’entre eux sont d’ailleurs devenus animateurs en étant inspirés par les personnages de Mark. Il était là pour s’assurer que ces princesses restent fidèles à elles-mêmes, visuellement parlant. En ce qui concerne les voix, nous avons refait appel à toutes les actrices qui sont encore parmi nous. Bien sûr, ce n’est plus le cas pour Blanche-Neige ou Cendrillon. C’était incroyable de travailler avec toutes ces personnes. C’était comme une réunion de famille, le fait de rappeler tous ces gens et de leur faire retrouver leurs personnages...
(Re)découvrez la bande-annonce de "Ralph 2.0", en salles aujourd'hui...