Hier, troisième jour du festival, le public a découvert trois nouveaux films de la compétition, Await Further Instructions, Lifechanger et The Unthinkable. Si le premier semble avoir conquis le public, c'est nous que les deux suivants ont emballé.
Await Further Instructions
Repas de Noël classique chez les Milgram, avec son lot de tensions à peine larvées. Des bruits métalliques se font entendre. La famille se rend compte qu’elle est bloquée à l’intérieur de la maison familiale, les portes et fenêtres obstruées par une mystérieuse matière noire. Sur l’écran de télévision, un message sibyllin : "Attendez vos instructions".
Le Noël tourne court pour cette famille aux membres tous plus caricaturaux les uns que les autres. Si le film - qui revisite de manière peu subtile l'expérience de Milgram - à mi-chemin entre slasher, drame familial gratiné et science-fiction, peut se targuer d'être divertissant, on n'avait pas vu des personnages avec des réactions aussi peu crédibles depuis très longtemps. De plus, le jeu des acteurs laisse souvent à désirer et les intentions du réalisateur restent nébuleuses jusqu'au bout.
Lifechanger
Drew doit changer d’organisme au bout de quelques jours ou mourir dans d’atroces souffrances. Il doit trouver un candidat potentiel et occuper son corps, s’appropriant son apparence, mais aussi ses souvenirs, ses espoirs et ses rêves. Il devient cette personne mais doit la tuer en échange. Il n'en a pas toujours été ainsi. Il fut un temps où Drew pouvait séjourner des années dans le même corps. Cette situation lui a d'ailleurs permis de rencontrer Julia, devenue chère à son cœur. Son désir impétueux de nouer des liens plus intimes avec elle va faire des ravages et remettre en cause sa raison d’être.
Ainsi que l'a souligné le cinéaste Justin McConnell avant le début de la séance, Lifechanger est un film très personnel. Et cela se voit. C'est bien écrit, bien filmé, bien joué et la sincérité de la démarche amène le projet au-delà du simple exercice de style anecdotique, dans une sphère qui touche à l'errance, au questionnement existentiel et nous arrache quelques larmes. Et on regrette que le charismatique Jack Foley n'ait pas davantage de rôles à sa hauteur.
The Unthinkable
Alors que la Suède subit une mystérieuse attaque supposée terroriste, Alex est contraint de retourner dans son village natal. Il y retrouve Anna, son amour de jeunesse, ainsi que Björn, son père avec lequel il n’a pas parlé depuis des années. Ensemble, ils devront renouer les liens brisés afin de survivre dans un pays plongé dans le chaos…
Septième film en compétition pour le Grand Prix, The Unthinkable, qui sortira le 3 avril prochain en vidéo chez Wild Side, est un objet à la fois étonnant et plastiquement remarquable. Voici 3 bonnes raisons de le voir :
- Parce que, chose rare, il est l'oeuvre d'un collectif suédois qui se nomme Crazy Pictures, composé de cinq personnes qui ont réalisé le projet de A à Z : du scénario au montage son, en passant par l'interprétation et la musique.
- Pour ce qu'il raconte de la Suède d'aujourd'hui, de la société avec toutes ses névroses et de la jeunesse actuelle avec ses égarements.
- Pour la singularité de la manière dont il met en scène la paranoïa et le chaos, s'imposant immédiatement comme un film catastrophe différent et original.
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