DE QUOI ÇA PARLE ?
Le quotidien de l’unité d’élite de la police de Los Angeles, entre interventions et enquêtes.
Tous les mardis soirs sur TF1
A QUOI ÇA RESSEMBLE ?
C'EST AVEC QUI ?
Les orphelins de Derek Morgan d’Esprrits Criminels seront heureux de retrouver Shemar Moore. Il incarne Daniel « Hondo » Harrelson, le personnage principal de la série. A ses côtés figurent Jay Harrington (Better Off Ted) comme bras droit, Lina Esco (Kingdom; LOL USA), David Lim (Quantico) et le fidèle à Shawn Ryan (The Shield) qui produit la série, Kenny Johnson.
ÇA VAUT LE COUP D’OEIL ?
Avec tous les projets de reboots et remakes, celui-ci ne fait pas parti des plus illustres candidats. Peu de gens se souviennent de la série originale (Section 4 en vf) diffusée dans les années 70, une époque où regarder des séries n’étaient pas le loisir préféré des français. Peut-être est-il plus aisé de se souvenir de l’adaptation au cinéma avec Samuel L. Jackson, Colin Farrell et Michelle Rodriguez qui n’aura pourtant pas marqué l’histoire du septième art ? Quand on y jette un coup d’oeil, la distribution de la série ressemble à une version moins prestigieuse, comme ces albums de reprises que l’on trouvait l’été sur les marchés. Quand on ne peut pas s’offrir des stars, on trouve des contrefaçons (qui ne sont pas loin d’égaler les prestations des originaux dans le film en question, cela dit).
Il faut attendre le deuxième épisode pour découvrir le générique qui donne finalement le ton de la série : du saxophone et une action découpée en vignettes. Tout fleure bon une nostalgie très premier degré. Un côté à l’ancienne qui en fait une oeuvre tout à fait singulière et complètement en dehors du temps. Après une évolution générale où les personnages ont parfois gagné en épaisseur dans des structures toujours plus complexes et ambitieuses, le retour à une série d’action à faible valeur ajoutée donne l’impression d’être reparti trente ans en arrière.
Un parfum des glorieuses eighties (l’époque de l’Agence tout risque, Supercopter, Tonnerre Mécanique Riptide, Chips, etc….) se dégage du produit bien manufacturé, emballé par Justin Lin (Fast & Furious 6, les pilotes de Scorpion et du remake de Magnum) avec son appétit légendaire pour les course-poursuites, mais dont l’ambition reste au niveau du bitume. L’unique intérêt repose sur l’attention particulière portée sur les corps, les mouvements coordonnés de l’unité. Des séquences d’action cliniques dans leurs cadres, leur découpage, avec une gestuelle authentique (on imagine déjà les séances d’entraînement des acteurs) et une façon de placer la caméra au coeur de l’action pour immerger le spectateur (un peu à l’image de SEAL Team). Au-delà de ces caractéristiques, la série accumule les stéréotypes, produit des enquêtes paresseuses et offre des personnages unidimensionnels. Bien sûr, cette dépersonnalisation pourrait célébrer le côté machine des membres d’une telle unité mais les mini arcs narratifs personnels développés au cours de la saison sont une maigre tentative de souligner leur existence au-delà de leurs actions.
Au centre de la scène, sous les projecteurs, on retrouve Shemar Moore qui veut accaparer l’attention en campant un personnage charismatique et multi-tâche à la Horatio Caine (Les Experts Miami), sans en avoir les épaules. Leader, assistant social avec une conscience accrue des problèmes sociétaux, fin enquêteur, terminator sur le terrain, rien ne semble percer la carapace de Hondo. Posé ainsi sur un piédestal, S.W.A.T est très (trop) souvent un Shemar Moore Show. Les adorateurs de l’acteur seront aux anges ; les allergiques risquent de choper de l’urticaire.
S.W.A.T est une série à l’ancienne, qui détonnerait si l’ambiance générale n’était pas au recyclage. Mais dans un monde où l’on refait Hawaii Five O, Magnum ou Macgyver, elle a peut-être sa place, pourvu que l’on ne soit pas trop exigeant sur la qualité générale et que l’on souhaite parfois se laisser du temps de cerveau disponible pour des séries à usage unique.