AlloCiné : Tout d’abord, bravo pour votre interprétation du Spider-Man noir dans "New Generation" !
Nicolas Cage : Merci, cela a été une expérience assez surprenante. J’ai tout de suite accepté dès que Sony m'a proposé de faire partie de cette aventure animée époustouflante. J’avais rencontré les réalisateurs et leur vision m’a bluffé. Je ne pouvais que leur faire confiance. C’est vraiment un festin visuel. Pour moi c’était l’occasion de créer un personnage unique à travers une voix inspirée des acteurs de la grande époque des polars noirs américains, comme Humphrey Bogart. Ces acteurs avaient une certaine fluidité dans la manière dont ils prononcaient leurs dialogues. C’est ce que j’ai essayé de recréer avec ma vision de Spider-Man noir.
Cette année vous nous avez également surpris avec "Mandy"...
Je suis convaincu du talent du réalisateur Panos Cosmatos depuis son premier film, Beyond the black rainbow. C’était un film effrayant et dérangeant de par son approche visuelle brutale. J’ai même eu du mal à dormir pendant quelques semaines après l’avoir vu. Et tout réalisateur qui provoque ce type d’expérience mérite que l’on s’attache à son approche. Je n’ai pas hésité une seconde lorsque Panos m’a invité à jouer dans Mandy. En fait c’est l’acteur et producteur Elijah Wood via sa société SpectreVision, qui avait eu l’idée de proposer mon nom à Panos. Nous sommes amis avec Elijah depuis notre collaboration sur Le Casse. J’ai dû néanmoins convaincre Panos de me laisser jouer Red Miller. Il me voyait plutôt dans le rôle de Jeremiah Sand car il pensait que j’était le Klaus Kinski californien ! Heureusement, Panos a eu par la suite un rêve où il m’a vu comme Red et il s’est ainsi laissé convaincre. Ce qui est incroyable, c’est que je m’étais cassé la jambe juste avant le tournage. Il m’a fallu très vite me remettre en parfait état pour pouvoir jouer dans Mandy. En fait, toutes les scènes d’action ont accéléré mon rétablissement car une telle intensité a aidé mes muscles à se développer plus rapidement.
Est-ce que c’est dur de survivre à Hollywood qui semble miser plus sur les gros blockbusters que sur les projets plus risqués comme "Mandy" ?
Je pense qu’il y a de la place pour les deux types de films, mais évidemment on ne parle pas des mêmes budgets. Quand un studio investit des centaines de millions de dollars dans un gros film d’action ou d’aventures, il ne peut pas se permettre d’avoir des personnages "décalés" comme ceux de Mandy. Ils vont donc choisir des héros moins complexes et plus accessibles pour le large public auxquels sont destinées ces productions gigantesques. J’ai choisi d’expérimenter avec des rôles plus "osés" comme celui de Red dans Mandy ou celui de mon prochain film, Between Worlds de Maria Pulera. J’y joue un routier, Joe, qui tombe sur une femme qui a besoin d’être étranglée pour pouvoir rentrer en contact avec sa fille qui est en train de mourir ! Evidemment, un tel sujet ne peut se financer comme un blockbuster. Cependant, le film mérite d’exister et d’être vu par une audience ciblée. Et puis je voulais faire partie d’un film où j’étais l’un des rares hommes sur le tournage : cela m’a donné une énergie renouvelée d’être entouré par autant de femmes comme Franka Potente et Penelope Mitchell et mis en scène par une réalisatrice de talent !
En tant qu’acteur, il faut toujours se renouveler et explorer toutes les plateformes de distribution possibles !
Mais évidemment, si on me propose de refaire un film badass grand public comme Volte/Face, je n’hésiterais pas une seconde. J’aime me faire plaisir en prenant des risques et en alternant les genres dans lesquels je joue. C’est ce qui continue de me motiver et j’y trouve mon inspiration, ma créativité. Je pense que prendre le risque de faire aussi des films Direct-To-Video m’a permis d’avoir accès à un éventail plus large de projets, comme avec Vengeance sorti sur Netflix. Je vais même, sans doute, maintenant penser à faire de la télé, des séries. En tant qu’acteur, il faut toujours se renouveler et explorer toutes les plateformes de distribution possibles ! C’est le seul moyen de survivre. De plus il faut se rendre à l’évidence qu’un plus grand nombre de spectateurs regarde leur divertissement dans le confort de leur demeure. Pour pas mal de personnes, c’est également un coût trop important de se rendre en salle pour voir un film, surtout si vous avez une famille nombreuse.
Après tous ces films à votre registre, tous ces rôles aussi différents, y-a t’il encore certains rêves de monter tel ou tel film ?
Absolument ! Mon premier amour, avant même que j’aime mes parents, tout petit bébé, fut pour l’océan ! J’ai grandi à Los Angeles et donc forcément l’élément EAU a été crucial dans mon enfance. J’étais amoureux de toutes ces couleurs scintillantes sur les flots, toutes ces odeurs marines, cette faune végétale et animale. L’océan est pour moi un pur enchantement, une pure merveille. En vieillissant, j’ai découvert Jules Verne et son légendaire 20,000 lieues sous les Mers. Et donc, c’est le rôle du Capitaine Némo, plus que tout autre rôle, que j’aimerais avoir la chance d’interpréter un jour. Je me vois à bord du Nautilus, fumant des cigarettes d’algues de mer, explorant avec mon équipage les trésors cachés des profondeurs…Ce ne serait même pas un travail d’acteur, ce serait juste être moi : Moi, le Capitaine Némo !
Après toutes ces années, il me semble que je suis plus connu et respecté en Chine que dans mon pays, les Etats-Unis.Que pensez-vous du marché grandissant en Chine ?
Que pensez-vous de la croissance du marché chinois ?
Le marché Chinois est en train d’exploser au niveau de son box-office ! Et c’est un marché qui est ouvert aux acteurs comme moi. D’ailleurs, j’ai la chance d’avoir déjà entamé une excellente relation avec le cinéma chinois en tournant il y a quelques années Croisades aux côtés de Hayden Christensen. Les Chinois investissent de plus en plus dans mes films, qu’ils soient tournés ou non en Chine. Je suis vraiment reconnaissant aux divers businessmen chinois qui me font confiance depuis longtemps. D’ailleurs, après toutes ces années, il me semble que je suis plus connu et respecté en Chine que dans mon pays, les Etats-Unis. C’est assez incroyable…
Qu’est-ce qui compte le plus vous aujourd’hui ?
De ne jamais oublier ce que j’appelle "le plaisir du Super 8" ! Quand j’avais 7 ans, mon père nous avait offert à mon frère et à moi une caméra Super 8. Et nous n’arrêtions pas de filmer des courts métrages à la chaîne. Ensuite, nous faisions des projections à notre famille. C’est cet amour tout simple de faire du cinéma, de créer une histoire, qui nous enchantait plus que tout. Ce n’était pas en pensant à une carrière future, à un Oscar ou à des tonnes d’argent sur le compte en banque. C’était vraiment par plaisir et amour du cinéma. Aujourd’hui je veux toujours avoir en moi ce plaisir de faire du cinéma pour l’amour tout simple que j’ai de donner vie à telle histoire, travailler avec tel réalisateur et passer un bon moment "en famille". C’est cela qui compte le plus au monde pour moi : continuer à aimer la grande famille du cinéma. Et continuer de sourire tout simplement à la vie, la vie magique que me procure la chance d’être acteur.
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