L'équipe d'Allociné a rencontré Jérémy Banster à Paris cet automne. A l'occasion de cet entretien, il nous a parlé de la quotidienne de France 2 produite par Toma de Matteis (Telfrance), de son arrivée sur la série et du personnage de Julien Bastide. Il est également revenu sur les enjeux de cette nouvelle quotidienne qui fait face à Plus Belle la vie et Demain nous appartient, ainsi que sur les contraintes du rythme de tournage du soap télévisé. Découvrez ses propos dans la vidéo ci-dessus.
Un interprète polyvalent
En parallèle de son travail de comédien, Jérémy Banster est également passé par l'écriture et la réalisation. Son premier long-métrage, La Vie Pure, tourné en Amazonie en 2004, n'a pas été de tout repos : "Un premier long reste un premier long toute une vie ! Par rapport à la production et à l'écriture, mes parents étaient tous deux techniciens, j'ai donc grandi sur les plateaux. Je n'ai pas été surpris par ma première expérience de long, mais j'ai été très heureux du partage avec l'équipe, et c'est pour ça que je fais ce métier. Lorsqu'on tournait en Amazonie, je voulais ramener plus qu'un film. On est revenus avec une histoire humaine car on a partagé une expérience très forte; les techniciens et les comédiens avec qui j'ai fait La Vie Pure et qui m'ont fait confiance seront tous des amis à vie. On est des frères et soeurs de sang désormais ! Quand on a vécu l'Amazonie, une grippe H1N1, des tempêtes, des décors qui s'envolent, des carbets qui décollent, je suis revenu avec le paludisme... Ce n'était pas de tout repos ! Mais je n'ai pas choisi de faire un film d'appartement. Je me suis dit que si faire un premier long-métrage était compliqué, autant en faire un qui en vaille vraiment la peine ! En tant que cinéphile, j'ai été bercé par des films comme La Forêt d'émeraude, Aguirre, la colère de Dieu, Fitzcarraldo... Ce sont ces films d'aventure et de dimension humaine jusqu'au-boutiste qui m'ont fait aimer le cinéma, et ils reviennent dans l'air du temps : The Revenant, The Lost City of Z... C'était donc une expérience très dure pour un premier long, mais quel bonheur !"
Je n'ai pas choisi de faire un film d'appartement. Je me suis dit que si faire un premier long-métrage était compliqué, autant en faire un qui en vaille vraiment la peine !
" On exerce un métier de passeur, qu'on soit interprète, auteur, producteur ou réalisateur. C'est ce qui fait que j'ai envie de me lever le matin : faire passer des émotions, notamment dans des grandes séries populaires proches des gens, mais avec la même sincérité et la même véracité, et où on aborde des thèmes qui me sont très chers comme la filiation, l'adoption... C'est aussi pourquoi j'ai dit oui à ce projet et à Toma [Toma de Matteis, producteur d'Un Si Grand Soleil] sur le rôle de Julien Bastide, parce que le thème de la transmission y était très important. La Vie Pure était aussi une histoire de filiation père-fils, et mon prochain film sera une histoire d'héritage, donc je reste fidèle à mes thèmes et à mes valeurs ! "
Un métier de "passeurs"
Entre deux séquences sur le tournage d'Un Si Grand Soleil, le comédien travaille actuellement sur le développement de son prochain long-métrage, un récit historique situé en 2020, adapté de l'autobiographie de son aïeul : " Raconter des histoires fera toujours partie de moi; c'est ce pour quoi j'aime ce métier aussi, partager. Je peux le faire en tant que comédien comme sur la série, où c'est un vrai plaisir d'être dans un projet de cette envergure-là, mais j'aime aussi raconter mes propres histoires. J'écris actuellement un film tiré de l'histoire vraie d'un roman intitulé "Louis Buton : un Vendéen résistant et déporté", qui est en fait l'histoire de mon arrière grand-père. Je vais porter à l'écran une partie de son histoire, en racontant les camps de concentration aujourd'hui, en 2020, à une jeunesse qui quelques fois semble se demander si les camps ont existé, si ces choses n'ont pas été un peu rêvées... Ce sont des choses qui me font froid dans le dos et je me dis que c'est peut-être le bon moment pour en parler, et transmettre des valeurs. Il n'y a rien de mieux que le cinéma pour le faire, et je suis ravi de pouvoir le faire à travers l'histoire de mon arrière grand-père qui va être un bon moyen de parler de cette époque, tout en ouvrant le débat car ce sera aussi romancé à travers une belle histoire d'amour entre une jeune autrichienne et un jeune français qui, en fouillant le passé, vont trouver des choses dans leur héritage qu'ils n'avaient pas soupçonnées."
Véritable hyperactif et touche-à-tout, le réalisateur et comédien contribue aux projets qui lui tiennent à coeur. Avec ses associés Olivier Compère et Fabien Montagner au sein de sa société de production Cantina Studio , il produit actuellement le premier long-métrage de Fabien Montagner, L'Ami, un film de genre fantastique et horrifique qui sera tourné courant 2019 dans les Ardennes françaises. Un film très éloigné de son univers, mais dont le scénario est "sublime" et qu'il a très envie de voir se concrétiser. Il travaille également sur un projet documentaire consacré au traitement des déchets en Corse, île sur laquelle il a grandi, et a plus récemment tenu un rôle dans le prochain film du réalisateur Hassan Benjelloun, intitulé Pour la Cause, tourné entre Casablanca et Barcelone.
