AlloCiné : Votre personnage, Peter Stone, né dans Chicago Justice, est passé du spin-off de la franchise Chicago à New York Unité Spéciale en cours de saison 19. Est-ce que ça a été une transition évidente pour vous ?
Philip Winchester : Oui, mon personnage est passé de Chicago Justice à New York Unité Spéciale, c’est vrai, et ce pour une raison assez simple : Chicago Justice a été annulée (rires). J’étais chez moi, dans le Montana, et Dick Wolf m’a appelé pour me demander ce que je pensais de New York Unité Spéciale et de l’idée de rejoindre la série. Je lui ai répondu "Vous êtes Dick Wolf, qu’est-ce que vous pensez que je vais répondre ? Évidemment que j’ai envie de le faire". J’ai donc rejoint la série au cours de l’épisode 13 de la saison 19, et j’ai eu la chance d’avoir des scènes avec Raul Esparza et Sam Waterston dans cet épisode. C’était une entrée formidable au sein d’une série qui fait partie de l’histoire de la télévision. Je me suis senti très privilégié.
D’après vous, pourquoi Chicago Justice n’a pas fonctionné ?
Vous savez, c’est marrant, mais je ne pense pas que Chicago Justice ait été un échec. Il y a probablement eu des discussions en coulisses dont je ne suis pas au courant. Mais je trouve que la série était vraiment réussie, que nous racontions des histoires fortes et passionnantes, et que l’écriture et les guests étaient plus qu’à la hauteur. Après, voilà, c’est la vie des séries, parfois les choses se passent bien et parfois une série est annulée sans trop qu’on sache pourquoi.
Que savez-vous de la trajectoire qui attend votre personnage en saison 20 ?
Je ne sais pas trop, mais je peux vous dire qu’à la fin de la saison 19 [qui se termine ce soir sur TF1, ndlr], il arrive quelque chose à Peter qui l’affecte vraiment sur le plan personnel. J’ai donc la sensation que l’on va s’intéresser davantage à lui en tant qu’homme en saison 20, on va creuser sous la surface je pense. Voir l’homme brisé, et pas seulement le substitut du procureur droit dans ses bottes que l’on voit au tribunal.
New York Unité Spéciale vous donne l’occasion de travailler avec Mariska Hargitay. Que pouvez-vous nous dire sur elle en tant que partenaire à l’écran ?
C’est génial de travailler avec Mariska Hargitay. C’est un rêve. C’est elle la star de la série, elle la porte sur ses épaules, et elle crée cette atmosphère sur le plateau où on a la sensation que l’on peut prendre des risques et se tromper parfois. Ce qui n’arrive jamais en télévision car tout va très vite, on a peu de temps pour tourner et essayer des choses. Mariska est un leader formidable. Quand vous travaillez avec quelqu’un comme elle, qui aime vraiment la série dont elle est la star et qui tient à ce que le résultat final soit le plus réussi possible, ça se voit à l’écran et ça se propage au sein de l’équipe. Ce n’est pas un hasard si New York Unité Spéciale dure depuis vingt ans.
Le public aime toujours autant la série. D’après vous, qu’est-ce qui fait son succès à travers le monde ?
Je crois que New York Unité Spéciale est encore là vingt ans après parce qu’elle sait être pertinente et dans l’air du temps. Avec le mouvement #MeToo et ce qui se passe actuellement dans le monde, qui donne enfin davantage de pouvoir aux femmes et permet aux victimes d’agressions sexuelles d’oser parler, New York Unité Spéciale parvient très justement à parler à toutes ces femmes. Elles se retrouvent dans la série, qui leur offre une plateforme pour dire au monde entier "Hey, écoutez-moi, ce que j’ai à dire est important, je suis importante, et les choses qui me sont arrivées ne me définissent pas et ne vont pas me briser". Cette force, qui unit les gens, est vraie, elle est là, et je trouve que la série parvient à se faire le miroir de tout ceci.
Et évidemment, le savoir-faire de Dick Wolf n’est pas non plus étranger au succès de New York Unité Spéciale…
Bien sûr. Il est le Parrain de la télévision (rires). Il sait ce que les gens ont envie de regarder, il sait comment ils ont envie de consommer leurs séries. Et il a une façon assez imparable de voir les choses : "N’essayez pas de réparer ou de modifier ce qui n’est pas cassé". Il a très peu touché à la formule de New York Unité Spéciale et la longévité de la série lui donne raison.
Vous pensez que la série peut encore durer longtemps ?
Oui, aussi longtemps que Mariska Hargitay en sera la star (rires). Donc peut-être encore 20 ans !
En 2017 vous avez repris le rôle de Michael Stonebridge dans deux épisodes de la saison 6 de Strike Back. Qu’est-ce que ça vous a fait de retourner momentanément dans cet univers ?
C’était génial. Je dis toujours à Sulli [Sullivan Stapleton, son partenaire des premières saisons de Strike Back, ndlr] que cette série est une sorte de licorne, que rien de tel ne pourra jamais plus voir le jour à la télévision. Strike Back nous donne la chance de tourner au quatre coins du monde, de jouer aux gros durs, et d’en faire des tonnes (rires). C’était une expérience incroyable. La série me manque, bien sûr. Je suis nostalgique de la camaraderie qu’il y avait au sein de l’équipe et de toutes ces séquences d’action qui étaient géniales à tourner. Mais en même, je suis aujourd’hui père de famille et j’aime la stabilité et les challenges que m’offre New York Unité Spéciale avec toutes ces histoires que nous racontons et qui touchent vraiment le public.
Pour vous ces deux épisodes marquaient vraiment la dernière apparition de Stonebridge dans Strike Back ou est-ce que vous restez ouvert à l’idée d’un ultime rappel le jour où la série prendra vraiment fin ?
Il ne faut jamais dire jamais. Si quelque chose se produit dans New York Unité Spéciale et que Peter Stone, mon personnage, s’absente quelques temps, alors pourquoi pas si Strike Back est toujours à l’antenne à ce moment-là. J’y retournerais avec plaisir, bien sûr. Mais il faudrait que ce soit avec Sullivan. Je n’envisage pas Strike Back sans Scott et Stonebridge. Il faudrait donc qu’on y retourne tous les deux ensemble.
Vous êtes resté très proche de Sullivan Stapleton depuis la fin de Strike Back ?
Oui, nous nous voyons au moins une fois par semaine. Il joue dans Blindspot désormais, qui se tourne à New York, tout comme New York Unité Spéciale. Je le considère vraiment comme mon frère. Notre amitié est très forte.
Les deux derniers épisodes de la saison 19 inédite de New York Unité Spéciale sont diffusés ce soir à partir de 22h45 sur TF1.