AlloCiné : Comment avez-vous eu l'idée de Quién te cantará ?
Carlos Vermut : Au début, je préparais un film de fantômes. L'idée initiale était celle d'une femme possédée par l'esprit d'une autre femme morte, et qui commence à changer de personnalité. Peu à peu, l'histoire a changé jusqu'à ce que l'élément musical soit introduit et devienne un film sur l'identité associée à la musique.
La figure du double est un sujet central. En quoi cela vous fascine ?
Je suis intéressé par la copie dans un monde où tout évolue si rapidement et où tout est né de la transformation d’autre chose. Si tout est une copie de quelque chose, où est l'authentique ? L’authentique est peut-être l’origine des choses, mais aussi l’élément qui modifie ce qui est copié et le transforme en quelque chose de nouveau.
Thème connexe, la relation mère / fille est au cœur de votre film...
Ce rapport est toujours douloureux, parfois violent. Je pense qu'il y a quelque chose de plus tendre et fragile derrière leurs histoires. Si elles sont violentes ou douloureuses, c'est à cause de leur incapacité à communiquer les unes avec les autres.
Comme dans "La Nina de fuego", l'atmosphère oscille entre envoûtement et oppression. Comment faites-vous pour créer ce genre de climat ?
C'est un mélange d'éléments de scénario, d'éléments de direction d'acteurs et de montage.
La force du film tient à la qualité de ses actrices. Il y a un phénomène étrange, l'une s'allume quand l'autre s'éteint. Comment travaillez-vous avec elles ?
Nous travaillons beaucoup sur le plan physique. Elles ont dansé ensemble et répété ensemble pendant un long moment. Elles se sont imités et ont appris à vivre ensemble et à se compléter. Au cours des répétitions, elles ont appris à être les deux visages du même personnage.