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    Champs-Elysées Film Festival 2018 : rencontre avec Arnaud Valois, membre du jury
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 13 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Révélé dans "120 battements par minute", Arnaud Valois est actuellement membre du jury courts métrages du Champs-Elysées Film Festival, qui se tient du 12 au 19 juin. Pour AlloCiné, il nous parle du cinéma qu'il aime et de ses projets.

    Bestimage

    AlloCiné : Quel est ton premier souvenir de spectateur ?

    Arnaud Valois, comédien : Le petit dinosaure, Petit-pied, un dessin animé que je regardais, regardais... Je regardais la cassette en boucle. Et sinon, je pense que c'était Willow. J'allais au cinéma et on regardait beaucoup le film du dimanche soir sur TF1.

    J'avais des parents qui aimaient beaucoup le cinéma, plutôt français. J'ai baigné de mes 10 à 18 ans dans un cinéma très français et j'ai découvert le cinéma américain, plutôt cinéma indépendant, en étant jeune adulte.

    Où aimes-tu aller au cinéma ?

    Je trouve l'UGC Ciné Cité des Halles assez hallucinant, cette fourmillière du cinéma, coeur de la ville, coeur du cinéma. J'aime bien ce cinéma. Et puis, il y a des petites salles aussi, donc tu peux aller voir des films un peu exigeants, qui restent assez longtemps. 

    Quel est le film qui t'a fait le plus rire ?

    Les Visiteurs de Jean-Marie Poiré. Je l'avais vu au cinéma, et j'ai dû le voir 50 fois en VHS.

    Celui qui t'a fait le plus peur ?

    Tous les Saw, la torture, tout ça, atroce !

    Quel est ton cinéaste de chevet ? Peut être un avec qui tu aimerais travailler d'ailleurs, si tu veux lancer un message !

    Sur ce genre de question, c'est toujours un peu le dernier truc qu'on a vu, et j'ai vu ici en avant-première pour l'ouverture du Champs-Elysées Film Festival John Cameron Mitchell. J'adorerais travailler avec lui. Si John Cameron tu nous écoutes, viens me chercher, je parle anglais ! (sourire)

    Et passer derrière la caméra, ça te tente ?

    J'y songe, oui. J'ai une idée de court métrage, assez personnel, sur le thème de l'identité, de ce qu'on est, de ce qui nous définit. J'ai commencé quand j'étais sur le tournage de Mon bébé de Lisa Azuelos. J'imagine qu'elle a dû m'inspirer et j'ai commencé à écrire des choses. Je ne sais pas tout à fait quand j'aurai le temps de le faire, mais j'aimerais bien. Ce n'est pas un long. Ce serait quelque chose d'assez court, une petite parenthèse. 

    Bestimage

    En tant que membre du jury du Champs-Elysées Film Festival, comment abordes-tu ce rôle ?

    J'y vais vraiment comme un spectateur, de façon très naïve. J'essaye toujours d'être très positif en rentrant dans la salle. Ne pas trop lire de choses dessus, assez vierge et positif.

    Tu es plutôt cinéma français ou cinéma américain ?

    J'aime vraiment les deux. C'est très différent. J'aime beaucoup l'approche du cinéma indépendant américain qui est très revendicative, je trouve. Notre cinéma indépendant français est un peu plus intérieur. Pour eux, il s'agit plus de crier des injustices, démonter le modèle américain, ou montrer une autre face. Ils se construisent en réaction aux films de studios. Donc pas de prédilection, beaucoup de curiosité.  

    Après 120 battements par minute, tu as dû recevoir une déferlante de projets ? Peux-tu me parler de cette période qui a suivi le film ?

    Le film a existé à partir de Cannes l'année dernière. Il y a eu un grand intérêt, mais pas forcément de scénarios à ce moment là. C'est vraiment quand le film est sorti fin août que ça a commencé vraiment à arriver.

    C'était assez étrange pour moi parce que j'avais arrêté ce métier et je ne m'attendais pas à cet effet. J'avais conscience d'avoir tourné avec mes camarades un film assez extraordinaire mais je ne pensais qu'il y aurait ce degré universel et populaire même qu'il a eu en France, et cet intérêt global. Du coup, quand j'ai terminé le tournage, je suis reparti travailler dans mon cabinet, je donnais des massages, la sophrologie... J'ai dû arrêter pour la promotion et la promotion a duré 9 mois. Je recevais des scénarios, mais je pense que je n'étais pas complètement prêt. J'étais complètement dans la promotion. On a fait le tour du monde, en gros, jusqu'aux César en mars. On a vraiment terminé avec Londres fin mars.

    Jusqu'à la fin d'année 2017, je lisais des choses mais je n'arrivais pas à me dire : 'bon, je rempile'. Ce n'est pas que la qualité n'était pas forcément là, mais j'étais trop dans mon aventure et je me suis dit, je vis 120 battements jusqu'au bout. Pendant les vacances de Noël, j'ai rencontré Lisa Azuelos. Elle avait vu 120 battements, elle voulait me rencontrer. On a pris un café car on avait un ami en commun qui a organisé cette rencontre. Je ne savais pas qu'elle préparait un film. On a d'abord parlé pendant trois heures de tout et de rien. Deux semaines après, elle m'a rappelé en me disant qu'elle préparait un film qui tourne vraiment autour du personnage d'Héloise joué par Sandrine Kiberlain, et il y a 2-3 rôles d'hommes importants dans sa vie, des participations. 'Est-ce que ça t'intéresserait ?' Elle m'a envoyé le scénario que j'ai adoré. En tant que spectateur, j'avais très envie de tourner avec Sandrine Kiberlain. C'était un rêve. Je lui ai dit oui tout de suite.

    On a commencé le tournage juste après les César. Et à partir de ce moment, ça s'est réenchainé. Après, j'ai eu ce film, Paradise Hills, en langue anglaise, tourné en Espagne, avec une équipe espagnole et un casting américain. C'était hallucinant comme façon de procéder et de travailler. Ce sont des journées de 12 heures, ultra-prenantes. J'ai tourné beaucoup sur fond vert. C'était une première et c'est quelque chose que j'ai plutôt bien aimé. Etrangement, il y a une espèce d'intimité car on est dans un studio, avec aucun bruit extérieur. Il y a quelque chose de très concentré.

    J'ai eu trois semaines de pause ensuite, et là je suis au Champs Elysées Film Festival. Je trouve ça toujours super intéressant parce qu'on ne choisit pas les films qu'on voit, donc on peut découvrir des univers vers lesquels on n'irait pas naturellement, qui ne sont pas forcément de notre goût et qui nous permettent de découvrir des trucs assez incroyables. J'aime beaucoup cette expérience.

    As-tu de nouveaux tournages qui arrivent ?

    Je commence à tourner le 26 juin dans Si demain, le nouveau film de Fabienne Godet, avec Julie Moulier et Lucie Debay. On va tourner jusqu'à fin juillet. C'est un road-movie, enquête, dans le Sud de la France, Espagne et Portugal. Il y a pire ! Je dois commencer un autre film mi-septembre et en enchaîner d'autres dont je ne peux pas encore parler.

    120 battements par minute : un an après Cannes, que deviennent les comédiens du film ? 

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