En salles depuis mercredi dernier, le film espagnol Champions se centre sur un entraîneur-adjoint de l'équipe d'Espagne de basket qui se voit contraint, suite à une série de déconvenues, de devoir coacher une équipe de déficients mentaux. Un long métrage faisant écho au célèbre scandale des JO paralympiques de Sydney survenu en 2000 et qui sera le sujet du film français Les Beaux esprits prévu pour novembre prochain.
Samantha Lopez Speranza
"CHAMPIONS" : UN FILM FAISANT ÉCHO AU SCANDALE
A l'origine, c'est en grande partie cette affaire ayant ébranlé le milieu du sport qui a donné envie à Javier Fesser de réaliser Champions. En 2000 à Sydney, l'Espagne avait réussi les meilleurs Jeux paralympiques de son histoire en remportant 107 médailles et terminant troisième du tableau derrière l'Australie et la Grande-Bretagne. Mais il s'est avéré que l'équipe espagnole de basket de déficients mentaux comportait en fait seulement deux joueurs handicapés sur douze... L'imposture a été révélée un mois après, lorsque le joueur Carlos Ribagorda a avoué ne souffrir d'aucun handicap tout comme de nombreux athlètes (une quinzaine) qui n'avaient même pas passé de tests au préalable.
Cette tricherie a eu de lourdes conséquences sur le sport adapté : outre le fait que l'Espagne a dû restituer les médailles d'or de son équipe de basket, le comité olympique a purement et simplement exclu les athlètes handicapés mentaux des Jeux d’Athènes (2004) et de Pékin (2008). Cette mise à l'écart a duré jusqu'aux Jeux de Londres en 2012. Fernando Martin Vicente, qui était président de la Fédération espagnole de sports pour les déficients mentaux au moment des faits, a été condamné en 2013 à verser une amende de 5 400 euros et à rembourser 150 000 euros de subventions publiques. Les joueurs poursuivis n'ont finalement pas été sanctionnés par le tribunal.
Samantha Lopez Speranza
"LES BEAUX ESPRITS" : UN FILM CENTRÉ SUR LE SCANDALE
Si Champions parle d'une équipe de basket composée de joueurs handicapés, il ne s'agit en aucun cas d'une reconstitution de l'affaire. Pour preuve, le long métrage de Javier Fesser est un feel good movie dont le casting est composé presque exclusivement d'acteurs réellement handicapés (alors que l'équipe qui avait triché comprenait majoritairement des joueurs non handicapés qui ont fait semblant de l'être).
La tricherie aux Jeux de 2000 sera, en revanche, le sujet d'un film français, Les Beaux esprits, dont la sortie en salles est prévue pour le 7 novembre prochain. En voici le pitch : "L'histoire vraie de l'imposture sportive la plus invraisemblable du XXIème siècle : afin de ne pas perdre la subvention de sa fédération, un entraîneur constitue une équipe de basketball de faux déficients mentaux pour participer aux jeux paralympiques de Sydney en 2000". Le long métrage est réalisé par Vianney Lebasque (Les Petits princes) et emmené par Ahmed Sylla (qui jouait le personnage principal de L'Ascension, un autre film centré sur un événement sportif hors-normes), Jean-Pierre Darroussin et Camélia Jordana.
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