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    Beaune 2018 : The Guilty, huis clos haletant et passionnant, emballe le festival
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    Découvrez "The Guilty", présenté hier vendredi au festival du film policier de Beaune, un huis clos dans un centre d'appel d'urgence de la police danoise qui a fait monter d'un cran (voire de deux) la tension des festivaliers.

    Nikolaj Møller

    Septième film présenté en compétition au 10ème Festival international du film policier de Beaune, The Guilty (Den skyldige) est le premier long métrage de Gustav Moller et il a fait grande impression auprès des festivaliers.

    L'histoire est celle de l'agent Asger (Jakob Cedergren, vu dans Submarino) qui est opérateur au 112, le numéro d'urgence de Copenhague. On comprend très vite qu'il n'a pas toujours été à ce poste et qu'il fut agent de police de terrain. Soudain, le téléphone sonne et Asger se retrouve au fil avec une femme qui a été enlevée. Sa soirée va prendre une tournure qu'il n'aurait jamais imaginée.

    Commence alors un film entièrement situé dans le centre d'appel. Mais The Guilty se démarque de The Call, basé sur le même principe avec une Halle Berry gérant un kidnapping à distance, car il dresse avant tout le portrait d'un homme et évite toute invraisemblance. Il se démarque aussi de l'excellent Locke avec Tom Hardy en ce que tout est axé sur le suspense et l'attente du prochain coup de téléphone.

    Un huis clos captivant

    Comme on le découvre rapidement, l'agent Asger a des faiblesses, c'est un héros impulsif, qui va devoir trouver la bonne façon de gérer au mieux une affaire délicate. Multipliant les interlocuteurs, Asger va gérer de nombreux échanges tandis que la caméra va suivre son regard, ses mains, son oreillette, etc.

    Et si la caméra reste focalisée sur l'agent Asger, c'est parce que ce n'est que par lui que le spectateur vit pleinement cette enquête à rebondissements. Les révélations qui suivront au cours du film, notamment sur ce personnage mais aussi sur d'autres, termineront de garder la tension à son comble et mettent à jour la complexité d'écriture qu'a dû constituer ce thriller en apparence modeste.

    Un remarquable travail sur le son

    L'une des forces du film vient du fait qu'il fait réellement appel au pouvoir de l'imagination. Du fait du huis clos centré sur l'opérateur du 112, tout ce que nous savons de l'histoire criminelle en cours nous est donnée par téléphone et donc, uniquement par le son, qui ici est remarquable. Le spectateur reste donc impliqué dans l'histoire, sans cesse en train de se représenter ce qui se passe à mesure que de nouveaux éléments surviennent. Le film nous replace donc face au pouvoir de la suggestion : l'image nous montrant des éléments extérieurs à l'intrigue proprement dite.

    Pour sa première mise en scène, Gustav Moller opte donc pour une efficacité redoutable qui pourrait lui ouvrir les portes de Hollywood. Il ne serait d'ailleurs pas étonnant que le cinéma américain ne s'empare de cette aventure pour en faire un remake où le 112 serait remplacé par le 911. En attendant, on retrouvera sans nul doute The Guilty au palmarès du festival de Beaune dévoilé ce samedi. Le film est distribué par ARP mais n'a pas encore de date de sortie.

    La seule bande-annonce disponible à l'heure de ces lignes est en danois non sous-titrée :

     

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