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    Beaune 2018 : Hélène Fillières partage sa vision du polar
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    La comédienne Hélène Fillières, jurée au festival du film policier de Beaune, a discuté avec AlloCiné de ce genre qu'elle connaît bien après avoir incarné une chef mafieuse corse durant 5 saisons de "Mafiosa".

    Agence / Bestimage

    Jurée au festival international du film policier de Beaune, la réalisatrice et comédienne Hélène Fillières (Mafiosa) s'est confiée à AlloCIné sur sa vision du polar.

    AlloCiné : Quel regard portez-vous sur le genre policier ? C'est un genre que l'on produit en nombre en France et de façon régulière depuis des années.

    Hélène Fillières : Je trouve qu'en effet ce n'est pas le même spectacle qu'avec les autres films de genre. Il faut abandonner toute forme de réalisme ou de rationalité et se laisser emporter par la narration et les partis pris du scénario, encore plus que pour d'autres fictions. Selon le film c'est un puzzle, une énigme ou une empathie immédiate pour le héros... Il y a tellement de façon de faire du polar.

    Le fait qu'il y ait comme vous le dites différentes façons de raconter un polar, n'est-ce pas ce qui en fait un genre toujours d'actualité aujourd'hui ?

    Oui, mais c'est un genre difficile à faire, on peut facilement se rater. Je pense que les gens aiment s'évader du réel, donc le polar se rapproche de la science-fiction : on accepte cette absolue impossibilité des événements et on y croit. Comme en littérature, car on se laisse très vite emporter dans le suspense avec le polar écrit, c'est ce qui est génial.

    Est-ce que vous vous souvenez de votre premier souvenir de film policier ?

    Je ne sais pas si c'est polar vraiment, ni si c'est le premier mais ce qui m'a marqué d'abord je dirais que c'est Hitchcock. Enfin si c'est polar il y a du suspense, de l'enquête, du soupçon. C'est le maître en la matière et on peut difficilement l'égaler. Il y a aussi Melville que j'aime énormément, qui est l'héritier parfait d'Hitchcock.

    D.R.

    Quels sont les ingrédients d'un bon polar, pour vous ?

    Je dirais que c'est l'empathie avec le héros. Qu'ils soit le meurtrier, la victime, le policier ou le criminel, je crois que c'est ça qui fait qu'on a peur pour lui ou qu'on le suit à chaque instant, à chaque souffle. (...) Et après, il y a la mise en scène. Un scénario simple comme chez Melville peut être sublimé par une mise en scène inouïe qui sert le genre parfaitement.

    Un film qui vous a donné l'envie d'être gangster ?

    Le Parrain.

    Un film qui vous a donné envie d'être policier ?

    Heat.

    Ah vous êtes donc plus Pacino que De Niro dans "Heat" ?

    Oui c'est vrai que De Niro me bouleverse à fond mais c'est ce que j'aime dans Heat, on sent que le film est lui-même attiré par le gangster, il y a cette ambivalence. D'ailleurs moi qui ait fait Mafiosa, mes plus grands fans sont soit des voyous soit des flics ! (rires)

    En parlant de Mafiosa, après avoir incarné émotionnellement un personnage de chef mafieuse, est-ce qu'on voit les truands de la même manière ?

    Oh avant même de jouer dans Mafiosa, mon coeur balançait déjà plus fort pour les truands ! Pour l'esprit de cavale, pour cet irrationalité, cette déconnexion du réel et cette forme de prise de risques ! Pas tous les truands évidemment, mais je suis moins du côté de la loi que du côté des voyous. Mais c'est sûr que Mafiosa n'a fait qu'amplifier cette extrême curiosité pour la vie que mène les voyous.

    "Une histoire d'amour", premier film d'Hélène Fillières :

     

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