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    Gus Van Sant : "L'événement le plus important dans la vie de John Callahan était sa guérison de l'alcoolisme"

    Avec "Don't Worry, He Won't Get Far On Foot", Gus Van Sant s'intéresse à la vie du caricaturiste tétraplégique John Callahan alors qu'il tente de se sortir de l'alcoolisme et signe un film optimiste et solaire. Rencontre en toute simplicité.

    AlloCiné : Au départ, ce film était un projet que vous aviez avec Robin Williams et c'était lui qui devait interpréter John Callahan. Pourquoi est-ce que cela a pris si longtemps pour que le film voie le jour ?

    Gus Van Sant : Le projet était vraiment entre les mains de Robin. J'imagine qu'on aurait pu trouver une manière d'écrire le scénario afin que les studios s'intéressent davantage au film. Peut-être que c'est l'idée-même d'un film sur un caricaturiste en fauteuil roulant avec un problème d'alcoolisme qui n'avait pas vraiment le potentiel pour emballer les studios. Et devaient certainement vouloir que Robin se contente d'interpréter des rôles comiques. Très peu de temps après la mort de Robin, j'ai été contacté par Sony, qui avait acheté les droits du livre. Ils faisaient le tour de leurs projets et ils m'ont demandé ce qu'ils devaient en faire, si j'étais intéressé par son adaptation. C'est à ce moment-là que j'ai demandé à Joaquin si c'était un rôle qui pourrait l'intéresser, car je ne voulais pas faire le film sans lui. J'avais évidemment très envie de le faire, mais j'ai décidé d'écrire un scénario qui n'avait rien à voir avec le livre, pour voir si Sony serait intéressé cette fois-ci. Ce n'était pas le cas. Certainement pour les mêmes raisons que des années auparavant, ils n'étaient toujours pas séduits. Finalement, c'est Amazon qui nous a ouvert les bras. J'ai la sensation que le projet a toujours été un peu radioactif ! (Rires)

    Pourquoi avoir choisi de vous focaliser sur une partie du livre, qui est le combat de John Callahan contre l'alcoolisme ?

    Je crois que sa guérison de l'alcoolisme était vraiment l'événement le plus important dans sa vie. S'il était en fauteuil roulant, c'était à cause de l'alcoolisme et sa guérison est la raison pour laquelle il est devenu dessinateur. Ca l'a libéré, c'était un véritable retour à la vie. C'est le point central. J'ai toujours voulu faire en sorte que mes biopics soient assez circonscrits, car il est vraiment très difficile de raconter toute la vie de quelqu'un. On manque de temps, c'est impossible. 

    Scott Patrick / Iconoclast

    Quel est votre dessin préféré de John Callahan ?

    Je ne crois pas qu'il y en ait un que je préfère. Il y en a tellement que j'adore ! En préparant le film, j'ai mis la main sur des dessins qu'ils avait réalisés et donnés aux gens, donc de temps à autres je tombais sur des cartoons que je n'avais jamais vus auparavant et ils devenaient alors vraiment particuliers pour moi. Je ne peux pas vous donner un exemple précis, mais ce sont ceux-là mes préférés.

    Il y a tout juste un mois, Will Hunting fêtait les vingt ans de sa sortie en France, quel est votre meilleur souvenir de tournage ?

    Peut-être la fin du tournage, car on était tellement heureux de montrer Will Hunting au public. C'est vraiment très difficile pour moi de choisir un souvenir en particulier, une scène d'un film. Parfois, une scène très drôle est extrêmement difficile à tourner ou une scène tragique très simple, dans mon esprit c'est un tout. Finalement, on travaille au jour le jour et on essaie à chaque fois de faire du mieux qu'on peut. C'est comme ça pour tous mes films, en fait, c'est vraiment impossible pour moi de choisir un moment et de l'isoler de tous les autres.

    Quel est votre tout premier souvenir de spectateur ?

    Je crois que mon premier souvenir, même si j'ai certainement dû avoir des expériences antérieures avec le cinéma, c'est La Conquête de l'Ouest. L'écran était gigantesque, c'était projeté en Cinerama [un procédé de projection cinématographique sur un écran extra large et courbe à l'aide de trois appareils de projection] ! C'était ma tante qui m'avait emmené voir le film et il y a cette scène où le village vient de subir une attaque : on voit tous ces cadavres qui jonchent le sol, et un chien, claudiquant dans la rue. Ce chien l'a rendue tellement triste qu'elle a quitté la salle !

    La bande-annonce de Don't Worry, He Won't Get Far On Foot, en salle aujourd'hui :

     

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