Le Jour où la Terre s'arrêta de Robert Wise
Avec Michael Rennie, Patricia Neal, Hugh Marlowe
De quoi ça parle ?
Une soucoupe volante atterrit sur Terre. Alors qu'on les croyait hostiles, les extraterrestres sont en fait porteurs d'un message de paix pour l'humanité.
Un alien bienveillant
Le Jour où la Terre s'arrêta est l'un des premiers films de la vague de SF qui s'abat sur les écrans américains dans les années 50. Tiré de la nouvelle Farewell to the Master d'Harry Bates, le film sort en 1951, à l'instar de La Chose d'un autre monde d'Howard Hawks, à une époque où les communistes ne sont pas les bienvenus sur le sol américain. Cette traque de l'ennemi est telle qu'elle imprègne le cinéma. Ainsi, beaucoup de films SF de cette époque représentent les extraterrestres comme des envahisseurs belliqueux issus de la planète Rouge. Le long métrage de Robert Wise fait figure d'exception puisque l'extraterrestre Klaatu débarque sur Terre pour nous mettre en garde contre l'arme atomique récemment découverte. Sous une apparence humaine, le charismatique Klaatu est accompagné de l'imposant robot Gort.
La réplique culte
"Klaatu barada nikto !" Telle est la phrase prononcée par l'extraterrestre Klaatu (Michael Rennie) et plus tard par l'humaine Helen Benson (Patricia Neal), avec qui l'alien sympathise. Si elle n'a pas d'interprétation ou de traduction officielle, cette réplique permet de désactiver le robot Gort alors qu'il s'apprête à riposter aux attaques des humains. En effet, si Klaatu délivre un message pacifique et est issu d'une planète où les guerres n'existent pas, c'est grâce aux robots tels que Gort programmés pour réprimer toute forme de violence. Un pouvoir dissuasif qui s'exerce de façon irrévocable et automatique sur la planète de Klaatu. Ainsi, la formule "Klaatu barada nikto" est le seul moyen de stopper Gort et ne fonctionne que dans le cadre d'une mission spéciale.
On doit cette phrase au scénariste Edmund H. North, qui a également développé une langue pseudo-extraterrestre pour le film. L'homme n'avait certainement pas conscience d'avoir créé ce qui allait devenir une réplique culte. Fan du film, George Lucas baptise trois des aliens aperçus sur la péniche de Jabba dans Star Wars: Episode VI - Le Retour du Jedi Klaatu, Barada et Nikto. Une phrase réutilisée dans Evil Dead III : l'armée des ténèbres où elle permet à Ash d'annuler la malédiction du Necronomicon.
Parmi les nombreuses autres références à cette réplique (notamment dans les films Toys, Planète 51, Scary Movie 5 et les jeux vidéos League of Legends, Minecraft, Borderlands 2), on peut également citer Tron. Au détour d'un plan au début du film, on découvre que la phrase est affichée dans le bureau d'Alan. Enfin, 57 ans plus tard, "Klaatu barada nikto" est prononcée dans le remake de Scott Derrickson dans lequel Keanu Reeves incarne l'extraterrestre Klaatu. La boucle est bouclée.
La bande-annonce du Jour où la Terre s'arrêta version 2008 :