WILLIAM FRIEDKIN
William Friedkin : J'étais tout petit quand ma mère m'a emmené pour la première fois au cinéma. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, je devais avoir cinq ans. Nous sommes allés dans ce cinéma gigantesque à Chicago, qui s'appelait The Uptown Theatre, il y avait beaucoup de monde. D'un seul coup, les lumières se sont éteintes, la pièce est devenue noire et j'ai entendu le bruit des rideaux qui s'écartent, puis une image a surgi sur l'écran, c'était sûrement le carton des crédits. J'ai hurlé, j'étais terrifié ! Je ne savais pas ce que c'était, c'était ma toute première expérience car il n'y avait pas la télévision à l'époque ! J'ai crié si fort que ma mère a dû me faire sortir. Je n'y suis pas retourné avant d'avoir neuf ou dix ans, quand on allait au cinéma le samedi après-midi pour voir des cartoons.
Etait-ce L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat, qui lors de sa projection en 1895 avait effrayé les spectateurs au point qu'ils fuient la salle (si l'on en croit la rumeur) ?