Catwoman de Pitof avec Halle Berry, Benjamin Bratt, Sharon Stone
L’histoire : Patience Philips est une artiste douée, mais maladivement timide, qui se contente d'un modeste emploi de dessinatrice publicitaire au sein du conglomérat Hedare Beauty que dirigent le tyrannique George Hedare et sa femme, le légendaire top model Laurel. Cette société se prépare à lancer "LE" cosmétique miracle censé procurer aux femmes un visage et un corps à jamais immaculés. Patience découvre que le produit ne possède aucune de ces vertus, mais est froidement tuée par ses patrons avant d'avoir pu dénoncer l'imposture. Tout n'est pas perdu, cependant, car celle-ci ressuscite sous l'emprise d'une force mystérieuse. Elle se réincarne, magnifiée, en une femme féline, sensuelle, d'une agilité et d'une force surhumaines : Catwoman... Libérée de ses complexes, celle-ci commence par régler quelques comptes et s'offrir certains plaisirs trop longtemps négligés...
Trois ans après avoir réalisé Vidocq, le réalisateur français Pitof s’envole pour les Etats-Unis afin de mettre en scène Catwoman. Un projet de spin-off à Batman produit par Warner avec Halle Berry dans le rôle-titre. Pour interpréter au mieux le rôle de la femme chat, déjà incarnée en 1992 par Michelle Pfeiffer dans Batman, le défi, la comédienne a passé beaucoup de temps avec la chorégraphe Anne Fletcher afin de travailler sa gestuelle, ses poses et d’apprendre à « penser chat ». Il s’agissait alors pour Halle Berry, qui avait remporté 2 ans plus tôt l’Oscar de la meilleure actrice pour A l’ombre de la haine, de son tout premier rôle vedette. Enthousiaste à l'idée de se glisser dans le costume de l'héroïne féline, la comédienne précise « Catwoman est le fantasme suprême, la femme que nous voudrions toutes être, et celle que chaque homme rêve de séduire. Cette Catwoman est une femme du 21ème siècle, qui reflète notre culture.».
Mais dès la présentation de la première bande-annonce les critiques commencèrent à fuser sur le ridicule des dialogues et des situations. La vidéo avait même dû être remontée afin qu’il y ait le moins de discussions possible… Sorti le 19 juillet 2004 sur les écrans américains (le 8 septembre en France) le film, d’un budget de 100 millions de dollars, fait un bide dès le premier week-end d’exploitation aux Etats-Unis, enregistrant seulement 16 millions de dollars. Au final, Catwoman est un échec retentissant puisqu’il ne totalise que 82 millions de dollars au box-office international (et seulement 40 millions sur le sol américain).
Cet échec, autant critique que public, se traduisit par 4 prix aux Razzie Awards (Cérémonie qui "récompense" les pires films) : pire film, pire actrice, pire réalisateur et pire scénario. Faisant d’Halle Berry la 6ème personne de l’histoire à être détentrice d’un Oscar et d’un Razzie. Grande gagnante de la « Framboise d’or », la comédienne est venue en personne récupérer son prix et s’est fendue d’un discours aussi drôle que critique sur le film de Pitof et sur l’industrie du cinéma.
Le voici.
"Merci beaucoup ! Jamais dans ma vie je n’aurais pensé me retrouver là. Ce n’est pas comme si j’avais aspiré à être ici. Mais merci ! J’ai tellement de monde à remercier…
Premièrement je veux remercier Warner Bros. Merci de m’avoir mise dans un film de merde. C’est exactement ce dont j’avais besoin dans ma carrière. J’étais au sommet et Catwoman m’a fait redescendre tout en bas. C’est tellement plus simple d’être en bas !
Je veux remercier mon manager. Il m’apprécie beaucoup, mais j’ai un conseil à lui donner « La prochaine fois qu’on me propose un rôle – si j’ai cette chance – peut-être devrais-tu lire le scénario avant de regarder le nombre de zéros derrière le 1 sur le contrat ».
Je remercie également mon agent, mon avocat et les scénaristes du film. Les 20. Merci d'avoir pensé que c'était une bonne idée... Même si de toute évidence ça ne l’était pas, mais j'apprécie l'intention.
Je veux remercier les autres acteurs. Pour donner une aussi mauvaise performance, il fallait que mes partenaires soient tout aussi mauvais. Merci à vous tous.
Je remercie Pitof, ce gars français. C'était une joie de venir travailler tous les jours, même si je ne comprenais rien à ce qu'il disait, et je suis sûr que ça se voit dans ma performance.
Je remercie également ma coach de jeu. Elle vient d’ailleurs d'écrire un livre, vous devriez courir l'acheter... Il peut aussi vous changer la vie.
Plus sérieusement je voulais vraiment être parmi vous ce soir – enfin c’est plus une façon de parler – parce que quand j'étais petite, ma mère me disait que si on n'acceptait pas les critiques, on ne méritait pas les éloges. J'ai commencé ma carrière dans les concours de beauté - sûrement l'une des raisons pour lesquelles je me retrouve ici ce soir... J'ai gagné les premiers concours, jusqu'à Miss USA. Je me suis retrouvée à côté d’une texane blonde aux yeux bleus, et je savais que j'allais perdre. Elle a gagné, et j'ai repensé à ce que me disait ma mère... Je n’avais qu’une envie : lui mettre une baffe !
Et donc, comme vous pouvez l’imaginer, ce soir j’ai envie de foutre une putain de baffe à ces gens qui m'ont remis le Razzie. Mais je ne le ferai pas. Je resterai là, je prendrai les critiques comme une leçon, et j'espère que je ne verrai plus jamais ces gens."
#FunFacts avec Halle Berry