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    Detroit : le film coup de poing de Kathryn Bigelow en 5 anecdotes

    Après Démineurs et Zero Dark Thirty, Kathryn Bigelow s’attaque à un nouveau sujet brulant et raconte avec Detroit l’une des pages les plus sombres de l’histoire américaine. AlloCiné vous fait découvrir 5 anecdotes sur ce film coup de poing.

    De quoi ça parle ?

    Été 1967. Les États-Unis connaissent une vague d’émeutes sans précédent. La guerre du Vietnam, vécue comme une intervention néocoloniale, et la ségrégation raciale nourrissent la contestation. À Detroit, alors que le climat est insurrectionnel depuis deux jours, des coups de feu sont entendus en pleine nuit à proximité d’une base de la Garde nationale. Les forces de l’ordre encerclent l’Algiers Motel d’où semblent provenir les détonations. Bafouant toute procédure, les policiers soumettent une poignée de clients de l’hôtel à un interrogatoire sadique pour extorquer leurs aveux. Le bilan sera très lourd : trois hommes, non armés, seront abattus à bout portant, et plusieurs autres blessés…

    L'une des émeutes les plus importantes des Etats-Unis

    Les émeutes qui ont eu lieu à Detroit le 23 juillet 1967 sont l'une des plus importantes des Etats-Unis, derrière celles des Draft Riots de New York (1863) et celles de Los Angeles (1992). S'étant déroulées sur cinq jours, elles ont causé la mort de 43 personnes et en ont blessé 467 autres.

    Mars Films

    Retrouvailles

    Detroit marque la troisième collaboration entre la cinéaste Kathryn Bigelow et le scénariste Mark Boal, après Zero Dark Thirty (2012) et Démineurs (2009).

    Un personnage fictif

    Contre toute attente, le personnage campé par Will Poulter – policier violent aux méthodes douteuses – n’a jamais existé. A l’inverse de ses deux collègues Flynn (Ben O'Toole) et Demens (Jack Reynor) qui eux, ont bien été acquittés du meurtre de trois jeunes afro-américains à l’hôtel Algiers. Un rôle difficile à porter pour l’acteur, qui se confie : "J’étais incapable de m’identifier à lui d’une manière ou d’une autre. Nous n’avons rien en commun. Il fallait donc comprendre la forme d’esprit négative et la désinformation qui caractérisent ce comportement raciste. Je ne connaissais presque rien de l’histoire des États-Unis, et encore moins de l’histoire des Afro-Américains, et j’ai donc dû faire des recherches. Pour autant, c’était difficile de tenter de décrypter le processus intellectuel qui a abouti à déshumaniser les Noirs Américains, et pour être tout à fait honnête, de comprendre le rôle que les Blancs ont tenu pour mettre en œuvre un tel système".

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    Le style Bigelow

    Kathryn Bigelow a tourné Detroit de la même manière qu'elle avait tourné Démineurs. Elle utilise 3 ou 4 caméras en même temps en tournant constamment autour des acteurs en mouvement. La cinéaste préfère également éclairer tout le plateau pour que les comédiens puissent évoluer où bon leur semble et être flexibles. Elle ne s'embarrasse pas de fioritures en arrêtant l'action pour tourner des gros plans et des plans larges. Cette technique lui permet de boucler une scène en 2 ou 3 prises.

    Un processus de casting éprouvant

    Pour trouver ses acteurs, Kathryn Bigelow a opté pour l’originalité et l’improvisation : "J’ai imaginé des situations, inspirées du scénario, et j’ai été ravie de constater à quel point les acteurs étaient vifs et inventifs. Ils étaient très à l’aise dans des situations constamment fluctuantes. C’est comme ça que j’ai choisi mes comédiens : tous ceux que j’ai retenus, sans exception, ont fait preuve d’une densité et d’une richesse émotionnelle extraordinaires pour leur âge." Ce qui n’a pas manqué de désarçonner certains d'entre eux, dont Algee Smith, interprète de Larry Reed, chanteur du groupe Dramatics…

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