En salles depuis ce mercredi 20 septembre, American Assassin, réalisé par Michael Cuesta, met en scène Dylan O'Brien (Le Labyrinthe, Teen Wolf) dans la peau de Mitch Rapp, une jeune recrue d'une équipe d'élite de la CIA, habité par un désir de vengeance suite à la perte d'un être cher, qui se lance à la poursuite de Ghost, un individu aussi dangereux qu'insaisissable, pour l'empêcher de délencher une guerre nucléaire. Un thriller dans la veine de la saga Jason Bourne, de Shooter, et autres James Bond version Daniel Craig, mais qui se base en réalité sur un roman issu d'une saga littéraire ayant connu un gros succès aux États-Unis, bien que méconnue en France. Car Mitch Rapp, le héros d'American Assassin, est déjà, au jour d'aujourd'hui, le héros de pas moins de 16 romans...
American Assassin, le roman "origine" d'une saga à succès
En 1999, le romancier américain Vince Flynn, qui a également travaillé en tant que consultant sur la cinquième saison de 24 heures chrono, publie Transfer of Power, un thriller politique mettant en scène Mitch Rapp, un agent d'élite de la CIA chargé de déjouer les attaques terroristes qui visent les États-Unis. Un personnage présenté comme un guerrier clandestin, empli d'une grande colère, et qui est prêt à employer, si nécessaire, la violence la plus extrême pour parvenir à ses fins. Bref, Mitch Rapp est l'opposé des héros propres sur eux, obéissant à leur hiérarchie, que l'on retrouve dans nombre d'histoires policières et autres thrillers. Et c'est probablement ce qui a plu au public américain puisque Transfer of Power est rapidement devenu le premier volet de la "saga Mitch Rapp", qui compte à ce jour 16 romans et qui s'est écoulée à près de 20 millions d'exemplaires rien qu'aux États-Unis.
À la demande pressante des fans de ses romans, Vince Flynn décide d'écrire, en 2010, l'origin story de Mitch Rapp qu'il intitule American Assassin. Un retour en arrière, qui s'intéresse au passé tragique du héros et explique comment un étudiant solitaire, meurtri par la perte de son grand amour, va peu à peu devenir une machine à tuer et le pire cauchemar des terroristes. Alors qu'une adaptation sur grand écran du roman Consent to Kill (sorti en 2005) est dans un premier temps envisagée, le choix des producteurs Lorenzo di Bonaventura et Nick Wechsler se porte finalement sur American Assassin. "American Assassin constitue le prequel de la saga, c'est donc le livre idéal pour faire connaître l'histoire de Mitch aux fans des livres mais aussi aux spectateurs qui ne les ont pas lus", explique Lorenzo di Bonaventura. "En commençant par l'histoire de Mitch jeune homme d'une vingtaine d'années, au lieu du vétéran ingénieux qu'il finit par devenir, on découvre comment il a acquis une telle réputation".
Pourtant, la mise en chantier de cette adaptation d'American Assassin va être longue et compliquée. Attaché au projet en tant que réalisateur, Antoine Fuqua (Training Day, La Rage au ventre) finit par se désister pour mettre en scène La Chute de la Maison Blanche. À cause d'un emploi du temps surchargé, Chris Hemsworth, envisagé pour le rôle principal, se voit contraint de refuser, et Bruce Willis se montre intéressé par le personnage de Stan Hurley (finalement revenu à Michael Keaton), sans que les négociations ne mènent vraiment nulle part. Le 19 juin 2013, Vince Flynn, le papa de la saga, décède d'un cancer, à l'âge de 47 ans, ce qui pousse di Bonaventura et Wechsler a mettre momentanément en pause leur projet de film. Mais pas indéfiniment, puisque les deux producteurs ont promis à Flynn, avant sa mort, qu'ils porteraient son oeuvre à l'écran coûte que coûte.
Début 2016, le projet, relancé, finit par séduire le réalisateur Michael Cuesta (Secret d'état) et des modifications sont faites au scénario, notamment en ce qui concerne le début de l'intrigue. En effet, alors que dans le roman, la petite amie de Mitch meurt dans l'attentat du vol Pan Am 103, réellement survenu le 21 décembre 1988, les scénaristes du film décident de transposer l'histoire de nos jours, afin de coller au monde actuel, en pleine mutation. De même, le personnage de Ghost, le méchant du long métrage, est créé de toute pièce pour refléter davantage le terrorisme mondial d'aujourd'hui. Il ne manque alors plus qu'à cet American Assassin sa star, et c'est finalement en mai 2016, alors qu'il se remet encore du grave accident dont il a été victime sur le tournage du Labyrinthe 3, que Dylan O'Brien accepte d'incarner Mitch Rapp. Le tournage débute en septembre de la même année entre Londres, Rome, Malte, et la Thaïlande, et O'Brien, à peine libéré de ses obligations sur Teen Wolf et sur la saga Le Labyrinthe, s'engage dans une potentielle nouvelle franchise.
Vers de nouvelles aventures de Mitch Rapp au cinéma ?
Depuis la mort de Vince Flynn en 2013, les parutions de romans relatant les aventures de Mitch Rapp n'ont pas pour autant cessé. En effet, c'est le romancier Kyle Mills qui a repris le flambeau et a écrit les tomes 14 à 16 de la série. Le dernier en date, Enemy of the State, est d'ailleurs paru le 5 septembre aux États-Unis. De quoi prolonger le travail de Flynn, continuer à ravir les fans du héros tourmenté qu'il a créé, et potentiellement donner de nouvelles idées d'adaptation à Hollywood ? Oui et non car, si la fin d'American Assassin laisse à penser, sans en dire trop, que ce n'est que le début de l'histoire de Mitch Rapp au cinéma, il y a fort à parier que les producteurs d'American Assassin n'auront pas envie de se passer de Dylan O'Brien et feront donc le choix d'adapter ensuite Kill Shot, écrit par Flynn en 2012 juste après American Assassin, et le seul autre tome de la série à mettre en scène un Mitch jeune (Kyle Mills étant lui retourné à des romans plus "classiques").
Reste maintenant à savoir si Dylan O'Brien acceptera de reprendre son rôle dans d'éventuelles suites (à moins qu'une clause existe déjà dans son contrat). Et surtout si American Assassin rencontrera suffisamment le succès dans les salles pour qu'un nouveau volet soit mis en chantier. Mais on fait confiance aux fans purs et durs des romans (qui comptent dans leurs rangs Bill Clinton et George W. Bush, accros revendiqués) pour se ruer dans les salles obscures.
La bande-annonce d'American Assassin, qui vient de sortir au cinéma :