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    Le Chateau de verre : "L'amour qui traverse une famille est unique" pour Brie Larson et l'équipe
    Emmanuel Itier
    Emmanuel Itier
    -Correspondant
    Basé à Los Angeles, Emmanuel Itier accompagne AlloCiné sur les sorties américaines, en assurant interviews/junkets et couverture d’événements US.

    Adapté du roman de Jeannette Walls, sur sa propre enfance, "Le Chateau de verre" permet à Brie Larson de retrouver Destin Daniel Cretton après "States of Grace". Et de donner la réplique à Woody Harrelson, à l'écran comme en interview.

    Trois ans après le succès de States of Grace, Destin Daniel Cretton et Brie Larson se retrouvent entre les murs de l'ambitieux Chateau de verre. Soit l'adaptation du roman autobiographique de Jeannette Walls, dans laquelle le réalisateur s'offre un gros casting (Woody Harrelson et Naomi Watts notamment) et aborde à nouveau l'un de ses thèmes de prédilection : l'éducation.

    Quelle a été la principale difficulté au moment d'adapter ce livre ?

    Destin Daniel Cretton : J'ai adoré le livre à plusieurs niveaux et j'ai aussi réalisé qu'il serait très compliqué à adapter car il est très riche, ce qui me laissait très peu d'espace dans le scénario. C'est pourquoi nous avons fini par nous focaliser sur la relation entre Jeannette et son père, pour aligner le reste sur cette histoire d'amour. Une fois que nous avions ceci, ce qui devait être dans le film nous a paru très clair.

    Jeannette Walls a-t-elle eu une influence sur le développement du film ?

    Destin Daniel Cretton : Oui. C'est une narratrice incroyable, qui n'est pas uniquement douée pour parler de l'histoire de sa vie mais comprend aussi les histoires en général. Nous avons donc pu bénéficier d'une ressource inestimable car elle pouvait nous donner des détails qui n'étaient pas dans le livre. Et c'est ainsi que certaines scènes ne sont pas issues du livre mais d'autres histoires qu'elle nous a racontées, à propos de sa vie à New York ou dans d'autres endroits.

    On ne peut pas choisir une partie de la vie que l'on a : il faut tout embrasser

    Comment vous êtes-vous identifiés à cet univers ?

    Woody Harrelson : Je me suis reconnu dans l'amour de Rex pour ses enfants et la façon dont il refuse qu'ils soient endoctrinés par la société et les modèles d'éducation traditionnels. Il y a beaucoup de choses à recommander chez lui, mais il avait également quelques vices de personnalité qui ressortaient lorsqu'il buvait.

    Brie Larson : (rires) C'est une belle façon de le dire ! De mon côté j'aime les histoires sur la résistance humaine et le fait de surmonter les obstacles. Et le fait que ce soit une histoire vraie m'a responsabilisée : Jeannette est une personne incroyable, encore en vie et sur laquelle vous pouvez chercher des informations sur Google, que vous pouvez écouter parler sur YouTube. Elle est incroyable et a fait beaucoup de choses dans sa vie. Et j'aime son message sur la façon de se connecter avec sa noirceur et une partie de votre vie, de votre passé, dont vous pourriez avoir honte.

    Il y aussi le pouvoir de la réflexion, car le film montre quelqu'un qui se souvient de sa vie et la façon dont nous nous focalisons sur certains de ses aspects tout en laissant les autres de côté. Le film parle de la manière dont elle se souvient et se réveille, autorisant ses émotions à refaire surface après avoir vécu dans un monde dépourvu du chaos de sa propre famille, mais aussi d'amour. On ne peut pas choisir une partie de la vie que l'on a : il faut tout embrasser.

    Que représente le terme de "famille" pour vous ?

    Destin Daniel Cretton : J'ai grandi à Hawaï où la famille, que l'on appelle "ohana", représente une grande part de la culture locale. Nous appelons des étrangers "tonton" et "tata", car la famille ça n'est pas seulement les gens qui vivent avec vous dans la maison. L'idée de faire un film sur une famille m'a paru magnifique, encore plus s'agissant de la famille Walls, car vivre au sein d'une famille est difficile, mais l'amour qui la traverse est unique, tant il passe par des hauts et des bas complètement dingues. C'est une forme d'amour très compliquée car vous ne pouvez pas choisir qui votre père, votre mère ou votre soeur sont. Vous êtes coincés avec eux et devez apprendre à les aimer. Voir Jeannette le faire m'a beaucoup inspiré.

    Propos recueillis par Emmanuel Itier à Los Angeles le 30 juillet 2017

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