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    Wind River : "les Amérindiens et la réserve, personne n'en parle !" selon Elizabeth Olsen
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    Elizabeth Olsen, Jeremy Renner et le réalisateur/scénariste Taylor Sheridan se confient sur le tournage de "Wind River", qui sort ce mercredi dans les salles.

    Pour sa seconde mise en scène, le réalisateur Taylor Sheridan a réuni un duo qui se connaît bien : Jeremy Renner et Elizabeth Olsen. Réunis dans les films Avengers, les deux comédiens et leur metteur en scène se sont confiés à propos de Wind River. Présenté à Cannes en section Un certain regard en mai dernier, ce polar teinté de western a remporté un Prix de la mise en scène.

    Le film raconte la vie de Cory Lambert, pisteur dans la réserve indienne de Wind River, perdue dans l’immensité sauvage du Wyoming. Lorsqu’il découvre le corps d’une femme en pleine nature, le FBI envoie une jeune recrue élucider ce meurtre. Fortement lié à la communauté amérindienne, il va l’aider à mener l’enquête dans ce milieu hostile, ravagé par la violence et l’isolement, où la loi des hommes s’estompe face à celle impitoyable de la nature…

    AlloCiné : Diriez-vous que les Amérindiens sont exclus de la société américaine ?

    Elizabeth Olsen : Bien sûr. C'est une communauté dont personne ne parle. Nous n'en entendons jamais parlé. Du moins, pas de la façon dont j'ai été élevée. On nous parle de la colonisation, mais c'est tout. Je me souviens avoir été au lycée avec une fille dont les parents vivaient dans une réserve (...), mais nous n'en parlons pas. Je crois que c'est en train de changer [à cause des événements de Standing Rock] (...) et cela résonne un peu plus auprès des gens, leur donne envie d'en savoir plus.

    Jeremy Renner : Je pense que les Amérindiens devraient être acceptés, respectés et honorés et commémorés en Amérique. Ils doivent être reconnus.

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    Elizabeth Olsen : [Les livres d'Histoire auraient dû en parler.] Si un crime est commis par un Blanc dans une réserve, ils ne peuvent être poursuivis hors de cette réserve. C'est étrange, et je n'en avais jamais entendu parler. Mais c'est une des raisons pour lesquelles il y a autant de crimes dans ces territoires...

    Taylor, entre Comancheria, Sicario et maintenant Wind River, on peut dire que vous aimez le western ?

    Taylor Sheridan : Sans aucun doute ! J'ai été bercé par les films de John Ford et de Sergio Leone, ceux de Clint Eastwood lorsqu'il a commencé à en réaliser. Et j'ai aussi grandi à la campagne, dans un ranch, donc ce sont des choses que je connais bien. (...)

    Les succès [de Comancheria et Sicario] m'ont donné l'opportunité de tourner mon propre film. Lorsqu'on est producteur, on fait confiance au réalisateur et on espère qu'il va dépenser votre argent à bon escient. En vue de se rembourser. Mon but premier n'est pas l'argent, je suis là pour raconter des histoires qui m'importent, mais je ne peux pas le faire si je ne rembourse pas l'argent que l'on me prête.

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    Vous tournez dans une véritable réserve indienne, était-ce important pour vous ?

    Jeremy Renner : C'est toujours agréable d'avoir le véritable paysage, cela renforce l'histoire. (...) Le comportement qu'on adopte dans des endroits comme l'Alaska ou les environnements vraiment extrêmes et la vie qu'on y mène... Tout devient crédible.

    Taylor Sheridan : C'est étrange, mais [tourner en décor réel] aide les acteurs. Tout est vrai : vous avez vraiment froid, vous êtes vraiment mal à l'aise, vous faites vraiment 24 kilomètres en une heure en moto-neige ! Vous vous sentez impliqués ! Personne ne peut jouer le froid ! (rires)

    La réserve indienne, c'est un camp pour prisonniers de guerre, rien de plus. Le gouvernement et l'armée a forcé ces gens à réduire leurs mouvements, à ne plus assurer leur survie et à ne pas ouvrir de commerces. Le fait que cela existe encore est atroce. Cette oppression arrive partout dans le monde, sous différentes formes. En tant qu'artistes, c'est notre travail d'en parler.

     

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