SPOILERS - Attention, l'article ci-dessous dévoile de potentiels spoilers. Si vous ne souhaitez pas en connaitre la teneur, merci de ne pas lire ce qui suit...
La violente attaque navale de Euron Greyjoy dans l’épisode 2 et la double bataille entre Castral Rock et Hautjardin dans l’épisode 3 nous avaient déjà offert un excellent aperçu des ressources contenues dans cette avant-dernière saison de Game of Thrones. Le doute n’est désormais plus permis : en 2017, l’hiver est enfin arrivé, et avec lui la guerre. Mais si certains spectateurs avaient encore l’audace d’en douter, l’épisode 4 de cette saison décidément épique, diffusé cette semaine, se sera chargé de faire partir leurs derniers doutes en fumée.
Pas de fumée sans feu. Daenerys Targaryen nous l’avait déjà prouvé à plusieurs reprises. Mais jamais aussi clairement que dans l’incroyable séquence finale des "Butins de la Guerre" (titre de ce quatrième épisode). "Pour vous donner une idée, dans la saison 6, qui était notre plus grosse saison jusqu’ici, nous avions 11 plans d’Emilia Clarke à dos de dragon. Dans la séquence du Convoi, il y en a plus de 80," explique ainsi Joe Bauer, superviseur des effets spéciaux dans la vidéo making of dévoilée par HBO dans la foulée de l'épisode.
Ci dessous : le making-of VOST des Butins de la Guerre
Cette séquence du Convoi, au cours de laquelle la Reine des Dragons vient faire payer à l’armée Lannister son dernier affront en déchainant sur elle ses cavaliers Dothraki et l’un de ses dragons, a exigé des mois de travail intensif, et des efforts remarquables de la part de chaque département qui a œuvré à sa réalisation.
Jaime Lannister et Bronn, accompagnés d’un bon millier de soldats équipés de lances et de boucliers, sont ainsi attaqués par surprise au beau milieu d’une plaine, et doivent essuyer l’assaut foudroyant d’une véritable marée dothraki, araks au poing, suivie par Daenerys elle-même, sur le dos de Drogon, le plus puissant de ses trois dragons.
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Une scène à l’ambition titanesque, donc, et que l’équipe de la série a souhaité rendre plus spectaculaire encore qu’elle n’en a l’air sur le papier. Le résultat : des travellings épiques, un incroyable plan-séquence, des cascadeurs en flammes ou debout sur le dos d’un cheval, des explosions à n’en plus finir, et des plans tantôt aériens et fulgurants, tantôt proches du corps, au beau milieu du carnage…
"Nous avons utilisé 3 véhicules différents (…)," explique Rob McLachlan, directeur de la photographie. "Nous avions un pick-up au moteur gonflé avec de très bonnes suspensions pour toutes les charges des Dothraki. Nous avions un autre véhicule électrique appelé un 'shadow tracker' équipé d’une grue. Et enfin nous avions un buggy amélioré avec une plate-forme stabilisée qui permettait d’encaisser tous les rebonds et nous permettait d’obtenir de bons plans fluides et stables le long de ce convoi particulièrement cahoteux."
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Pour les plans aériens, censés offrir au spectateur le point de vue de Daenerys et de son dragon, des procédés encore plus sophistiqués ont été utilisés. "Pour ce genre de plan, nous nous sommes appuyés sur deux sortes de caméras," raconte Eric Carney, superviseur des effets spéciaux. "La première s’appelle la Spider-Cam, il s’agit d’une caméra suspendue à un câble et lancée entre deux grues. On peut faire bouger la caméra très rapidement d’un bout à l’autre. Elle peut aller jusqu’à 110 km/h."
"Nous avons aussi fait appel à une compagnie appelée Fly Cam spécialisée dans les drones améliorés, comme de petits hélicoptères," ajoute Matt Shakman, le réalisateur de l’épisode. "Ils sont capables d’aller très vite et de nous fournir des images bien plus fiables qu’avec un drone traditionnel."
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Quant aux plans de Daenerys chevauchant son dragon en plein ciel, ils ont été tournés à Belfast, sur un plateau avec fond vert devant lequel a été installée une plate-forme mobile reprenant la forme de Drogon et programmée pour suivre l’animation du dragon. Une expérience des plus étranges pour son interprète, la jeune Emilia Clarke :
"Il faut se tenir sur cette espèce de wagon de montagnes russes, sur lequel on est attaché. Puis il faut savoir se comporter comme si on le contrôlait, alors qu’il se passe tellement de choses autour. Il faut vraiment se saisir de la moindre once d’imagination que vous avez et l’utiliser. Il faut vous imaginer vous tenir sur le dos d’un reptile qui crache du feu à votre commandement. C’est énorme," explique-t-elle.
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Voilà pour ce qui est de Daenerys et de Drogon. Mais restait encore à confectionner les terribles flammes crachées par le dragon sur les troupes Lannister, réduisant en quelques secondes l’armée de Cersei en un épouvantable agglomérat de braises et de cendres. En plus du travail méticuleux des accessoiristes, qui ont dû teindre systématiquement chaque objet du décor selon son état de carbonisation, et régulièrement saupoudrer le plateau de poussière grise, ce sont les superviseurs des effets spéciaux qui ont été chargés de créer les redoutables colonnes de feu :
"A la fin, nous avions un mélange de combustibles et des explosifs, pour produire comme un bombardement de mitraillette, mais à côté les uns des autres. A chaque fois que l’un d’eux explosait, il amorçait le suivant et ainsi de suite. On obtenait ainsi une ligne de feu homogène tout le long du circuit," explique Ben Broadbridge.
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Mais Drogon ne s’est pas contenté d’enflammer les chariots de vivres de l’armée Lannister, et pour les besoins de cette séquence décidément pleine de défis, il a donc aussi fallu faire brûler… des soldats :
"C’est la séquence qui comporte le plus de cascadeurs en feu de l’histoire de la télévision," raconte le producteur exécutif Duncan Muggoch. "Nous avons fait brûler 20 hommes dans un seul plan."
"J’ai vu se lever quelques sourcils quand j’ai suggéré ce chiffre," ajoute Rowley Irlam, superviseur des effets spéciaux. "Ce n’était pas seulement pour battre un record, même si c’est ce que nous avons fait. C’était surtout parce que nous devions montrer l’étendue de ce qui était en train de se passer. Donc c’était un vrai défi. (…) Nous avons utilisé des bombes TAMAR. Ce sont comme des Campingaz qu’on installe à l’intérieur d’une cage en métal pour que les éclats de shrapnel ne blessent personne. Dedans, on place une charge inflammable qui fait exploser la capsule et qui crée une boule de feu de 4 mètres et demi."
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Si elles promettent un résultat spectaculaire à l’écran, ces techniques comportent néanmoins de nombreux risques, comme on peut l’imaginer, et exigent une prudence infaillible, ainsi que le rappelle le superviseur des effets spéciaux Sam Conway : "C’était assez angoissant pour de nombreuses raisons différentes. Quand vous avez une telle quantité de personnes rassemblées et qu’elles sont toutes en feu, la chaleur se rassemble au centre, donc j’étais très préoccupé par les types qui se trouvaient au milieu. Il fallait faire en sorte d’évacuer tous ceux qui étaient en périphérie aussi vite que possible."
Quant aux cascadeurs eux-mêmes, ceux qui se retrouvent pour ainsi dire dans le feu de l’action, équipés comme il se doit mais soumis à des risques importants, pas question pour eux de se laisser gagner par la panique : "Quand on est en feu, cela déclenche une grande montée d’adrénaline, et il très important de contrôler sa respiration pour rester calme. Nous sommes dans une série qui ne se repose pas sur ses lauriers, donc on essaie de se surpasser chaque année, même si on se complique la vie de plus en plus," raconte Doug Robson, l’un des malheureux gardes Lannister.
En attendant la prochaine bataille de Westeros, (re)découvrez la bande-annonce de l’épisode 5, diffusé sur HBO dimanche prochain, et sur OCS City en US+ 24...
