Le comédien Victor Lanoux est décédé ce jeudi 4 mai à l'âge de 80 ans. Il était célèbre pour ses films avec le réalisateur Yves Boisset, ses débuts avec Pierre Richard et le personnage de Louis la Brocante qu'il incarna 13 ans à la télévision.
Jeunesse ouvrière
Elevé dans la Creuse, Victor Lanoux arrive à Paris à onze ans et ne parle alors que le patois. Avant de connaître la comédie, ce jeune homme a dû passer par de nombreuses étapes : les travaux des champs, l'usine et le parachutisme pendant la guerre d'Algérie. A 22 ans, il travaille comme machiniste sur le plateau de Notre-Dame-de-Paris de Jean Delannoy, c'est de là que lui vient le goût de la comédie. Il s'inscrit donc au cours de Solange Picard.
Le cabaret avec Pierre Richard
En 1959, il apparaît dans le film Coquillage à l'oreille de Bompiani, non pas pour une tirade mais pour un simple rire. C'est deux ans plus tard qu'il fait la connaissance de Pierre Richard, avec qui il crée un duo de cabaret. Vient ensuite son (vrai) premier film La Vieille dame indigne de René Allio, en 1964, grâce auquel il sera embauché par Georges Wilson au Théâtre National de Paris. Il y jouera entre 1964 et 1969 Hamlet, La Résistible Ascension d'Arturo Ui , La Folle de Chaillot , etc. Ensuite il part travailler avec Roger Planchon au Théâtre de la Cité de Villeurbanne. Un an après, il se lance dans l'écriture et la mise en scène de deux oeuvres : Le Tourniquet et Le Péril bleu en 1973 et 1974.
Rencontre avec Yves Boisset
En 1975, sa rencontre avec Yves Boisset est décisive, il tourne avec lui deux films : Dupont Lajoie, où il utilise son physique de Français costaud et bourru pour incarner un personnage franchement antipathique, puis Folle à tuer, c'est son grand retour au cinéma ! Le grand public le découvre la même année dans Cousin, cousine de Tacchella, il dévoile ici l'étendue de sa séduction et de sa sensibilité. Puis, un an après il joue dans Un éléphant, ça trompe énormément d'Yves Robert avec qui il retravaillera en 1977 pour Nous irons tous au paradis puis en 1991 Le Bal des casse-pieds. Victor Lanoux décide de se consacrer davantage au cinéma, devenant co-producteur de ses films : Servante et Maitresse (1976), Les Chiens (1978), Un si joli village (1979). En 1978, il crée également Les Films de la Drouette et produit entièrement le premier film de Peter Kassovitz : Au bout du bout du banc. Il enchaîne les succès, notamment Y a-t-il un Français dans la salle ? de Jean-Pierre Mocky en 1982 où il est remarqué pour son rôle de politicien.
Une seconde carrière avec Louis La Brocante
Victor Lanoux excelle dans les rôles de salaud : flics tordus, gangsters vicieux et trafiquants divers, on lui attribue même un jeu proche de celui de Jean Gabin, hargne comprise, quand il le faut. S'il donne le meilleur de son talent en incarnant des personnages durs et retors, son jeu naturel et sa diction spontanée le rendent aussi attachant. Hormis Reines d'un jour de Marion Vernoux en 2001, Lanoux tient le rôle principal de la série Louis la Brocante de 1999 à 2012. Il joue ici un Français moyen, rôle qu'il incarne souvent, et qu'il tiendra durant les 13 saisons de la série France 3.
Après plusieurs téléfilms tournés en 2014, il s'éteint dans sa ville de Royan, à l'âge de 80 ans.
Hormis "Louis La Brocante", Lanoux était l'éternel "Bouli" de "Nous irons tous au paradis" :