De David Cronenberg avec James Woods, Sonja Smits, Deborah Harry
Le patron d'une petite chaîne érotique sur le câble capte par hasard un mystérieux programme-pirate dénommé Vidéodrome, qui met en scène tortures et sévices sexuels. Son visionnage provoque peu à peu des hallucinations et autres altérations physiques. La frontière entre réalité et univers télévisuel devient bien mince, et la folie guette...
1. Incompréhensible !
Tel a été le verdict du public qui a assisté à la projection-test en 1982 à Boston. La version projetée faisait alors 1 h 12, ce qui illustre la tendance naturelle de David Cronenberg à pratiquer le plus de coupes possibles en vue de faire des films denses et serrés. La version définitive du film fait 1h28.
2. Un soutien de poids
Admiratif du travail de Cronenberg, Andy Warhol a décrit Videodrome comme le Orange mécanique des années 80.
3. Gore, vous avez dit gore ?!
David Cronenberg montre encore une fois sa fascination pour l'homme atteint dans son intégrité physique (qu'on se rappelle la trompe phallique sous l'aisselle de l'héroïne de Rage, les enfants sans sexe ni estomac de Chromosome 3 et bien sûr la métamorphose insectoïde du scientifique de La Mouche). Cet intérêt quasi-morbide pour la mutation du corps humain et les effets monstrueux qui en découlent, est ici parfaitement relayé par les effets spéciaux de Rick Baker (voire entre autres, la stupéfiante scène où la cassette VHS est absorbée par le corps de James Woods, devenu magnétoscope vivant).
4. Trois fins pour un film
David Cronenberg a enregistré trois fins alternatives au film. C'est l'acteur James Wood qui a sélectionné celle qui a finalement été retenue.
5. Sur fond de polémique
David Tsubochi, qui incarne un des vendeurs de films pornographiques japonais, est devenu quelques années après la sortie du film, ministre dans le gouvernement ontarien. Son apparation dans Videodrome, aussi brève fut-elle, a suscité une vive polémique au moment de sa nomination, notamment auprès de l'opposition.