Vainqueur de l'Ours d'argent du meilleur scénario au dernier festival de Berlin, United States of Love se déroule en Pologne en 1990. Il s'agit de la première année de liberté post-communisme, mais aussi de l'incertitude pour l'avenir. Dans ce contexte, quatre femmes de différents âges décident qu'il est temps pour elles de satisfaire leurs désirs...
AlloCiné a pu interviewer (au téléphone, car il travaillait en Pologne à son nouveau film) le réalisateur de United States of Love, Tomasz Wasilewski.
AlloCiné : United States of Love suit l’itinéraire de quatre femmes et leurs crises personnelles. Nous découvrons que suite à la fin du communisme, la notion de liberté ne présente pas beaucoup de solutions concrètes à ces femmes. Est-ce un paradoxe que vous avez personnellement vécu ?
Tomasz Wasilewski : Oui, d’une certaine façon. Le communisme était terminé, nous avions la liberté, mais ce n’était pas [si simple]. Surtout dans les petites villes, ce que l’on montre dans le film. Les gens ne savaient pas quoi faire de cette liberté. Cela semble fou, mais ils n’avaient pas les outils pour l’apprécier (…). Les choses changeaient beaucoup, et c’était une époque où il fallait que nous récupérions nos vies.
Sophie Dulac Distribution
Votre film, et le destin de ces 4 femmes est-il inspiré d’une histoire vraie ?
Oui, dans le sens où les gens du film sont des gens dont je me souviens depuis mon enfance. Les endroits sont réels, comme l’école ou la piscine (…), ou inspirés par la réalité, mais l’histoire est imaginée. J’avais autour de 9 ans quand le communisme était sur la fin, et j’ai le souvenir des femmes. J’ai été inspiré par les femmes. Beaucoup d’hommes étaient absents, et il restait les femmes. Je me souviens de cette époque à travers leurs yeux, elles étaient ma réalité, j’ai grandi avec elles durant cette époque et voilà pourquoi elles sont le sujet du film.
Votre directeur photo Oleg Mutu est renommé pour son travail sur des films de la Nouvelle Vague roumaine, et vous avez créé avec lui une image décolorée pour "United States of Love". Comment vous êtes-vous rencontrés et comment s’est déroulée votre collaboration ?
J’avais était épaté par son travail, notamment sur le film de Cristi Puiu La Mort de Dante Lazarescu, et je rêvais de travailler avec lui un jour… Et mon rêve s’est réalisé ! (…) Je voulais travailler avec Oli car je ne voulais pas un film historique sur le communisme, mais je voulais avoir la sensation du communisme, et ce qui est formidable, c’est que je me suis rendu compte qu’avec Oleg, que nous recherchions la même chose ! Il avait vécu le communisme en Roumanie (…), et nous voulions retrouver les couleurs de cette époque. Nous n’avons rien fait en post-production, nous avons tourné ainsi, et nous savions que le public l’apprécierait.
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