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    Alien Covenant : on a retrouvé la créature sur le tournage
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    38 ans après sa naissance, le célèbre xénomorphe né devant la caméra de Ridley Scott semble toujours aussi bien portant, et prêt à re-faire du grabuge. Nous en avons même eu la preuve sur le tournage de "Alien : Covenant" en juin dernier.

    Twentieth Century Fox

    Alors que la cascadeuse répète sa future chute, entre quatre caméras, des fonds bleus hauts de dix-huit mètres et une grue pour, à la fois, filmer et la tracter, nous tentons de glaner quelques indices. Et force est de constater que l'environnement ne nous renseigne pas vraiment : les barrières et panneaux "Caution Do Not Enter" ne contiennent pas d'informations cachées puisqu'ils sont juste là pour assurer la sécurité sur le plateau, alors que les appareils de mesure utilisés sur les routes ne sont là que... pour calculer des distances. Seule l'absence de combinaison et de casque nous fait comprendre que l'air de la planète sur laquelle se déroule l'action est respirable.

    Au final, ce sont beaucoup de préparation, d'attente (surtout) et de logistique, avec une répétition des mouvements de caméras pour une prises des plus rapides. Annoncée par un klaxon du même type que ceux qui font fureur dans les stades et permettent aux techniciens de lancer les ventilateurs très bruyants, elle consiste en une inclinaison radicale de la plateforme, pour permettre à la cascadeuse d'effectuer un joli mouvement de bascule amplifié par les câbles qui la tractent violemment et laissent en suspension au-dessus du sol alors que deux coups de klaxon font office de "Coupez !"... et qu'on la remonte sur le décor, avec le piolet avec lequel elle tente de s'accrocher, pour une nouvelle session de vol devant caméra.

    Plus saisissant que de jouer face à une balle de tennis

    Mais Katherine Waterston ne perd rien pour attendre, et se tient prête à prendre la place de sa doublure, avec une blessure au front que l'on espère née dans la loge maquillage. "Vous devriez voir la tête de l'autre gars", nous dit-elle en riant, preuve qu'elle n'est pas plus impressionnée que cela par le monstre qu'elle affronte sur grand écran. A moins qu'il ne s'agisse que d'une impression : "Parfois ils n'utilisent que la tête montée sur un bâton, car nous sommes dans un petit espace, mais ça reste vraiment effrayant à voir", nous explique-t-elle en jouant avec une fausse alliance sur son doigt.

    "J'ai beau savoir qu'il y a quelqu'un en train de tenir le bâton derrière, c'est plus saisissant que de jouer face à une balle de tennis. Et j'ai vécu deux moments particulièrement terrifiants, à commencer par celui, lors d'un plan large, où la porte derrière moi s'est ouverte pour laisser l'alien entrer. Le plan était tellement large que je ne voyais rien pour me rappeler que je tournais un film, ni caméra, ni membre de l'équipe technique. Je me suis vraiment sentie vulnérable mais c'est que j'aime, car vous vivez vraiment l'expérience. Il suffit ensuite de s'en rappeler pour les gros plans qui viennent ensuite, car vous avez déjà vécu ce que vous essayez de transmettre."

    Twentieth Century Fox

    "On nous engage bien évidemment pour notre imagination, mais c'est toujours mieux et plus agréable quand ça paraît plus réel", conclut celle qui se rend ensuite sur le plateau avec sa combinaison sur laquelle on peut lire "Building Better Worlds" ("Construire des Mondes Meilleurs", voir photo ci-dessus), devise de Weyland-Yutani, ce qui, enfin, nous donne un vrai indice sur l'histoire et sa place dans la mytholgie initiée en 1979. Une société qui ne lui est cependant d'aucun secours lorsqu'elle remplace sa doublure pour faire face... au xénomorphe. Ou disons plutôt au cascadeur en tenue de motion-capture (ce pyjama gris affublé de capteurs blancs) qui incarne la créature dans ce plan destiné à être en images de synthèse.

    Pendant que la comédienne sautille pour s'échauffer et paraît bien guillerette quand on sait quel danger l'attend, on remarque qu'un énorme ventilateur, encore plus bruyant que les précédents (pour en avoir fait l'expérience, c'est possible) a fait son apparition sur le plateau, afin de rendre encore plus compliquée cette scène de combat (ou de fuite ?) chargée d'adrénaline. Mais celle-ci tourne bien pour Katherine Waterston, qui voit son adversaire sauter sur un gros matelas. Pour éviter d'être blessé par l'héroïne du film, ou parce qu'il sait ce que la production a réservé à cette dernière, à savoir une chute de la plateforme, qui la pousse à tenter de s'accrocher.

    A ce stade, inutile de vous faire un dessin : parce que l'auteur de ces lignes dessine mal, pour commencer, puis parce que vous avez sans doute compris que la scène a été tournée dans le désordre, les plans de la chute de Daniels ayant été mis en boîte avant les précédents. C'est d'ailleurs aux côtés de sa doublure que Katherine Waterston répète ce plan serré qui la voit planter son piolet, avant de laisser la cascadeuse reprendre sa place, pendant que l'interprète du xénomorphe, toujours en costume de motion-capture, passe près de nous avec son café. Avec des conséquences heureusement moins désastreuses que pour ce membre du casting, dont nous tairons le nom mais qui répond à nos questions avec une belle brûlure au visage que l'on imagine causée par du sang d'alien.

    L'impression d'être dans un parc d'attractions

    En tout, le tournage de cette séquence prendra "six semaines, car c'est un long et lent processus, avec beaucoup de cascades et d'effets spéciaux", comme nous l'explique Neil Corbould, responsable des effets spéciaux récompensé aux Oscars pour Gladiator et Gravity, qui fait ici ses débuts dans la saga puisqu'il n'était pas au générique de Prometheus. "Ridley voulait une vraie plateforme donc nous en avons créé une avec six points de mouvement pour avoir un éventail plus large à ce niveau. Mais c’est très lourd car nous manipulons 27 tonnes là, bien qu’il s’agisse du tiers du vaisseau complet en terme de taille."

    Et comme tout est question de point de vue, Danny McBride nous décrit, lui, le tout comme "la scène la plus sympa que j’ai tournée de tout le film" : "Ils ont construit une navette que je fais voler. J’ai l’impression d’être dans un parc d’attractions, en allant en haut et en bas, avec de la fumée partout. C’est dingue", poursuit celui qui annonce être le personnage "qui jure" dans le film, en référence au rôle tenu par Bill Paxton dans Aliens le retour, et espère que sa mère "sera fière", elle qui lui avait interdit de regarder le long métrage de James Cameron quand il était petit à cause de son langage.

    D.R

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