C'est quoi Skam ?
Une série pour ados... norvégienne ! Non, ne fuyez pas. Elle existe depuis trois saisons déjà, une 4e est en chantier, elle croule déjà sous les prix dans son pays, et elle est en passe de devenir un phénomène auprès du public jeune du monde entier. Les images, les GIFS et les Tumblr dédiés au programme envahissent la toile. C'est le moment de s'y intéresser ! Même si vous n'êtes plus jeune...
Elle raconte les petits et grands conflits qui ponctuent le quotidien d'une bande de lycéens d'Oslo à l'heure des réseaux sociaux. Elle se veut et elle est hyper réaliste, dans la veine de Skins, avec des personnages évoluant dans un monde un peu moins sombre et désespéré mais qui se révélent tout aussi touchants et attachants. Loin de Gossip Girl ou de Pretty Little Liars, ou encore des polars noirs qui font la renommée des fictions scandinaves, elle met en scène une génération avec sincérité et simplicité, sans tomber dans le trash ou la caricature, et n'hésite pas à aborder des sujets graves tout en douceur, en explorant l'intime. Il est aisé de s'y reconnaître. L'ado que l'on est, ou celui que l'on a été. Il en découle même une certaine mélancolie...
Chaque saison est centrée sur un personnage différent de la bande. Ainsi, la saison 1 s'intéresse à Eva, une jeune fille introvertie, solitaire, en quête d'identité; la deuxième à Noora, une belle blonde intelligente et passionnée; et la troisième à Isak, un jeune garçon qui apprend à accepter son homosexualité. A l'heure actuelle, le secret règne sur l'identité du quatrième personnage à obtenir "sa" saison.
Et "Skam" ça veut dire quoi ?
"Skam" en norvégien, ça veut tout simplement dire "Honte" ("Shame").
Série ou websérie ?
Un peu les deux, c'est une série hybride et c'est bien là sa principale originalité ! Si un épisode -dont les durées varient de 15 à 45 minutes- est bien diffusé de façon hebdomadaire sur la chaîne publique NRK P3, principalement destinée aux jeunes adultes, il est en fait la somme des scènes dévoilées en amont en ligne et en temps réel tout au long de la semaine qui précéde. Par exemple, lorsque les héros participent à une soirée bien arrosée un vendredi soir, la scène correspondante débarque en ligne le vendredi soir, sans que le public ait été prévénu au préalable. Un système qui permet de favoriser l'immersion et de renforcer le réalisme et l'identification.
La chaîne va plus loin en utilisant à fond les réseaux sociaux, là où le public de la série passe le plus clair de son temps, grâce à de faux comptes Facebook, Twitter, Instagram ou Snapchat des personnages, alimentés quasiment quotidiennement. On peut ainsi accéder en bonus à leurs SMS et leurs différentes conversations via des captures d'écran. Au point de finir par mélanger la fiction et la réalité...
De fait, la série se différencie de tout ce qui a pu être fait précédemment par sa capacité à intégrer les réseaux sociaux et le pouvoir plus global d'internet sur le récit puisque les personnages y sont sans cesse confrontés, devenant parfois même une source de frustrations voire de douleurs. La créatrice Julie Andem avait fait le tour de la Norvège pour interviewer des adolescents afin d'être au plus proche de leur réalité et avait pu constater à quel point ceux-ci faisaient désormais partie de leurs vies, pour le meilleur comme pour le pire.
Et ça ressemble à quoi ?
Comment la voir ?
A l'heure actuelle, aucune chaîne française n'en a fait l'acquisition malheureusement. Il faudra peut-être se tourner vers une plateforme comme Netflix ou Amazon pour espérer la voir chez nous un jour. Pendant ce temps, les américains travaillent activement sur une version maison avec Simon Fuller, l'homme derrière de nombreux phénomènes comme Nouvelle Star, le groupe SClub7 ou encore les Spice Girls !
En attendant, si la chaîne norvégienne se refuse à proposer une version sous-titrée en anglais pour l'international, en partie à cause des droits musicaux trop coûteux -on y entend des tas d'artistes populaires chez les jeunes comme Lana Del Rey, Selena Gomez ou MGMT, des plus pop aux plus branchés- des sous-titres non-officiels pullulent...