La Belle et le Clochard (1955)
De quoi ça parle ?
Lady, une jeune chienne cocker, vit chez ses maîtres Mr et Mrs Darling, en Nouvelle-Angleterre. Sa paisible existence bascule quand un bébé vient à naître, et quand la garde de la maison est confiée à Tante Sarah en l’absence des Darling. Devant les mauvais traitements de la vieille femme, Lady prend la fuite et fait alors la rencontre du Clochard, un chien errant.
Un mot sur le film
Un restaurant italien au clair de lune. Un dîner aux chandelles. Un plat de spaghetti et… deux chiens. Cette idée aurait pu porter à la moquerie avant la sortie en salles de La Belle et le Clochard. Elle est aujourd’hui à l’origine d’une des scènes les plus romantiques de toute l’histoire de l’animation, et la cerise sur le gâteau du 15ème classique des studios Disney.
C’est au milieu des années 1930, alors même que Blanche-Neige et les sept nains en est encore à ses balbutiements, que Walt Disney et son équipe commencent à envisager le projet d’un long métrage d’animation centré sur deux personnages canins. L’impulsion est donnée par l’animateur Joe Grant, qui propose à Disney des croquis de sa propre chienne. Comme de coutume dans les studios aux grandes oreilles, le projet est repoussé à plusieurs reprises, jusqu’au franc succès de Cendrillon et à la découverte d’une nouvelle de Ward Greene (Happy Dan, the Whistling Dog), qui remettent sur la table l’idée de départ.
La machine est alors lancée pour La Belle et le Clochard, qui devient le premier classique Disney à ne pas s’inspirer d’un conte déjà préexistant, les créateurs du film utilisant plusieurs sources différentes pour donner vie à leur toute première "histoire originale".
La production du film se voit perturbée par l’arrivée de la technologie Cinémascope, que Walt Disney désire intégrer au long métrage, malgré les réticences de plusieurs animateurs. De nombreux plans de La Belle et le Clochard doivent donc être remaniés pour s’adapter au nouveau format, et si la charge de travail de l’équipe s’en voit considérablement augmentée, le résultat est tout simplement révolutionnaire.
Quand le film apparaît finalement sur les écrans, il subit d’une part les foudres de la critique, et de l’autre les louanges du public. C’est bien connu, les spectateurs ont toujours le dernier mot, et La Belle et le Clochard ne tarde donc pas à rejoindre le panthéon des chefs-d’œuvre animés : une place méritée et qui ne sera jamais plus remise en question.
Le saviez-vous ?
- Comme pour Bambi, les animateurs se sont inspirés de vrais animaux pour donner vie aux personnages du film. Le chien qui a servi de modèle à Clochard a été recueilli à la fourrière par le scénariste Ed Penner, qui s’est aperçu plus tard qu’il s’agissait d’une femelle.
- La scène d’introduction du film s’inspire d’un souvenir personnel de Walt Disney. Ayant raté un rendez-vous avec sa femme, il lui avait en effet offert un petit cocker dans une boîte à chapeau pour se faire pardonner.
- La fameuse scène des spaghetti a bien failli être abandonnée. C’est l’animateur Frank Thomas qui a choisi de la réaliser malgré tout, y travaillant seul de son côté.
- C’est la célèbre chanteuse Peggy Lee qui prête sa voix à Peg, la chienne de la fourrière, dans la version originale du film. Elle a par la suite poursuivi Disney en justice pour toucher de l’argent sur les ventes des cassettes vidéo, qui n’étaient initialement pas comprises dans son contrat.
- Si et Am, les deux chats siamois, devaient initialement se prénommer Nip et Tuck. Ces noms furent par la suite fusionnés pour créer le titre de la célèbre série télévisée.
- Le personnage du Castor a été recyclé par les studios pour inventer celui de la Taupe dans Les Aventures de Winnie l'ourson.
- Une séquence de cauchemar, semblable à celle de La marche des éléphants dans Dumbo, était censée apparaître dans le film lorsque Lady attend l’arrivée du bébé. La scène fut finalement supprimée.
(Re)découvrez un extrait de "La Belle et le Clochard"...