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    Ce soir à la télé Monsieur Max et la rumeur : "La noirceur de ce téléfilm n’est pas une surprise" selon Patrick Sébastien
    Clément Cusseau
    Clément Cusseau
    -Rédacteur
    Après des études en école de cinéma, il intègre la rédaction d’AlloCiné en 2011. Il est actuellement spécialisé dans les contenus streaming et l’actualité des plateformes SVOD.

    France 2 diffusera ce soir le téléfilm "Monsieur Max et la rumeur", écrit et interprété par Patrick Sébastien, d'après sa propre pièce. L'occasion pour nous de lui poser quelques questions sur son grand retour à la comédie.

    Jouée en 2012 au café-théâtre de Rocamadour (Midi-Pyrénées), Monsieur Max et la rumeur devient un téléfilm écrit et interprété par Patrick Sébastien qui signe son grand retour à la comédie. Pour autant, il s'agit d'une histoire de fait divers sombres, celle d'un boucher de village qui se voit très vite soupçonné de meurtre lorsque sa femme disparaît.

    Allociné : Monsieur Max et la rumeur est adapté de votre pièce de théâtre jouée en 2012 à Rocamadour : vouliez-vous toucher un public plus large, qui n’avait pu assister aux représentations de la pièce ? Et avez-vous modifié l’histoire en l’adaptant ?

    Patrick Sébastien : Nous avons fait l’adaptation pour la télé d’une petite pièce jouée dans un café-théâtre avec quatre personnages et une toute petite scène. Il fallait donc rajouter des choses, des personnages et on a également davantage développé la psychologie de Max. Dans la pièce forcément, on ne voyait pas le village dans sa globalité. L’adaptation s’est faite par mes soins et celle de Christophe Duthuron et le réalisateur Jacques Malaterre y a mis sa patte, donc cela a été un travail collectif.

    Votre rôle, Max le boucher, est un personnage sombre et complexe. Comment vous êtes-vous préparé pour le rôle ?

    Je n'ai pas suivi de préparation particulière. Il se trouve qu’il y a une différence entre les comédiens et les acteurs. Les comédiens ont une technique de jeu et il y a les acteurs dont je fais partie visiblement, ce qui était déjà un peu le cas lorsque je faisais mes imitations de Gabin, de Depardieu… Je n’ai pas subi de préparation particulière, simplement comme il s’agit d’un téléfilm et que nous avions très peu de temps, on a tourné en vingt jours ce qui est très très court, Jacques Malaterre a appliqué sa méthode qui est de beaucoup répéter. Avant le tournage, nous nous sommes vus avec Danielle Lebrun et toute l’équipe des comédiens à Paris pour répéter. C’est une préparation qui nous a fait beaucoup de bien au final.

    Cela faisait plusieurs années que vous n’aviez plus joué pour le cinéma ou la télévision : comment s’est orchestré ce retour ?

    Je suis un saltimbanque, c’est-à-dire que je n’ai pas de plan de carrière, je ne me considère ni comme acteur, ni comme écrivain, animateur ou encore un chanteur, et si ça se trouve je ne rejouerai plus, je fais les choses comme je les sens. Je suis un artiste dans le sens où j’ai des hauts et des bas, des trucs biens et des trucs moins biens, je tente pleins de choses, ce qui me tient vivant c’est la diversité. En ce moment je me prépare à présenter Le Plus grand cabaret du monde puis j’irai faire un gala de mes chansons, à cela s'ajoute la diffusion de mon téléfilm et également la sortie de mon bouquin (ndlr : Même que ça s’peut pas, édité chez XO le 6 novembre). A la base, j’ai une formation de lettres donc c’est ce que j’aime faire, et je passe d’un domaine à un autre, sans me prendre ni pour un acteur, ni pour un chanteur… je suis juste un saltimbanque, voilà. C’est pour ça que je ne sais pas si je vais rejouer. On a une idée avec Jacques Malaterre, on veut faire un film tous les deux parce qu’on s’est trouvés. D'ailleurs, je suis en général quelqu’un qui délègue très peu, sur mes émissions je contrôle tout et rien ne se décide sans moi. Pourtant, j’ai dit à Jacques au début du tournage que je ne voulais voir aucun rush et que je ne verrais le film qu’une fois terminé. J’avais totalement confiance en lui.

    Le téléfilm est très noir : avez-vous cherché à surprendre le public en procédant à un contre-emploi ?

    Parmi les gens qui me suivent, il y a ceux qui sont dans la caricature et ceux qui me suivent depuis longtemps et savent très bien que par exemple dans Le Plus grand cabaret du monde, il y a des numéros qui pourraient tout aussi bien passer sur Arte. Et dans mes livres, le propos est plutôt sérieux. Il se trouve que j’ai un hobby qui consiste à écrire des nouvelles, des nouvelles très sérieuses sous l’influence notamment de Hitchcock et Agatha Christie. Mon film préféré, c’est Old Boy ! C’est pas du tout ce qu’on pourrait attendre. Les trois films que j’aime le plus sont Old Boy, Les Virtuoses et Dans ses yeux, trois oeuvres qui sont tous un peu de la même famille finalement. Quand j’ai vu pour la première fois la fin de Old Boy, j’ai applaudi car c’est un truc que j’aurais adoré inventer tellementj’adore écrire. A part les gens qui s’arrêtent à la caricature, j’ai un tas de fidèles qui me suivent dans tout ce que je fais. Là on va partir en tournée avec une pièce de théâtre que j’ai écrite sous l’influence de Marcel Pagnol. Les gens sourient, rien et à la fin ils pleurent. La noirceur de ce téléfilm n’est pas une surprise pour ceux qui me connaissent. Mais ce n’est pas pour autant qualitatif, pour moi c’est même plus difficile d’écrire les Sardines ou Le petit bonhomme en mousse que le scénario d'un téléfilm. Le populaire qui est en apparence facile et qui va faire le tour de toutes les fêtes, les mariages est beaucoup plus difficile à faire qu’un scénario sérieux. Au final, je suis assez content du film car je ne pense pas qu’on puisse deviner la fin.

    Prend-on autant de plaisir à jouer les drames que les comédies ?

    Pour moi, c’est ça la vie. Là j’ai 60 piges et dans mon nouveau bouquin je reviens sur mes 40 ans de carrière. Quand je suis arrivé à Paris je ne connaissais personne et tout ce chemin traversé est formidable. Et si je m’arrête de faire ça, je meurs. J’ai en besoin parce que c’est ça ma vie. Elle est faite de drames, la mort de mon fils dans un accident notamment, et en même temps j’ai connu des bonheurs formidables. Mon activité artistique est à l’image de ma vie. Un coup elle est triste, noire et un coup elle est rose. C’est la vie (rires). Je suis resté très proche de mes racines et le café-théâtre où a été joué Max et la rumeur fait à peine 100 places, c’est à Rocamadour, on l'a pas fait pour l'argent mais pour le plaisir de créer et le fait que cela devienne un téléfilm, c’est formidable. Au final, c’est le chemin qui est rigolo et pas l’aboutissement.

    Quelle est la part autobiographique présente dans votre scénario ?

    Il y a toujours de l’autobiographie dans une œuvre. Déjà le fait que ça se passe dans un petit village et j’en connais très bien des comme celui-ci et comme Max, j’ai été victime de rumeurs à de multiples reprises, notamment avec internet. Cet été par exemple, on m’a fait passer pour mort et apparemment ce n’est pas le cas (rires) ! Egalement, il y a deux ans, et cela persiste, on a dit que je me suis converti à l’islam, ce qui est complètement faux. Au final ce n’est pas très grave mais j’ai pu constater le pouvoir d’une rumeur sur l’opinion. Egalement, j’ai bien connu des relations de couple tendues. Je ne parle de ce que je connais, je ne vais pas aborder les esquimaux du Pôle Nord car je n’y connais rien. Ce qui m’intéresse, c’est ce qui se passe dans l’âme des gens, je suis un humaniste. Pour moi, un être humain en vaut un autre. Le scénario sur lequel on travaille avec Jacques Malaterre est dans la même veine, c’est très humain. Je ne suis pas très fan des films d’action avec 3000 effets spéciaux, je préfère les drames psychologiques.

    Avez-vous d’autres projets à venir pour le cinéma ou la télévision ? Il avait été notamment question d’adapter votre roman « La Cellule de Zarkane »…

    J’aurais bien voulu que quelqu’un l’adapte ! Peut-être que ça se fera un jour… Il y a aussi un polar que j’ai écrit qui s’appelle Inéluctable qui ferait un bon scénario. En ce moment j’ai une idée en tête que j’aimerais développer avec Jacques, notre amitié est vraiment bizarre car nous ne venons pas du même univers mais nous sommes désormais comme des frères, et on aimerait le faire pour le cinéma afin d‘avoir plus de moyens et de temps. Si mon travail d’acteur et celui de Jacques à la réalisation sont assez convaincants, j’aimerais qu’un producteur nous fasse confiance. C’est aussi un peu le but du téléfilm.

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