"Il est impossible pour nous de prendre part à un évènement appelé "Celebration" sans penser au terrible attentat qui s’est produit non loin d’ici. Nos pensées et nos prières vont aux habitants de Nice et de France."
C’est en ces termes que l’actrice britannique Gwendoline Christie (Star Wars – Le Réveil de la Force, Game of Thrones) a ouvert avec une émotion palpable le panel Rogue One, très attendu par les fans de Star Wars à travers le monde ce vendredi après-midi. Pas de répliques cultes ou de sabres-lasers pour accueillir le nouveau film de la saga, donc, mais une silencieuse minute de circonstance en hommage aux victimes du terrible attentat qui a frappé la ville de Nice quelques heures auparavant. Le silence finit par se briser sur une Marseillaise, entonnée au fond du Celebration Stage, et applaudie par des milliers de fans bouleversés. Même s’ils sont tous venus prendre part à un voyage qui les emmènera vers une galaxie lointaine, pas question pour eux d’oublier la tragique réalité de ce monde bien réel.
A la suite de la légendaire productrice Kathleen Kennedy, c’est au tour de Gareth Edwards, réalisateur de Star Wars – Rogue One et connu pour avoir déjà signé Monsters et Godzilla, de faire son entrée sur scène. Un cinéaste investi et constamment sur le terrain, selon le témoignage de la productrice : il fallait bien ça pour donner vie à la toute première "Star Wars Story", c’est-à-dire à un film unitaire qui ne fait partie d’aucune trilogie Star Wars, mais qui se donne pour mission de les compléter en s’attardant sur des évènements annexes aux épisodes que l’on connait. Pour l’occasion, c’est la mission rebelle visant à dérober les plans de l’Etoile Noire que s’apprête à nous faire découvrir Rogue One.
Lucasfilm Ltd.
Après un bref témoignage de son expérience Star Wars en tant que réalisateur dont il ne semble toujours pas remis ("A chaque fois que vous pensez avoir vécu le jour le plus dingue de votre vie, le lendemain fait encore plus fort !"), Gareth Edwards accueille sur scène le casting du film au grand complet. Felicity Jones, Diego Luna, Alan Tudyk, Forest Whitaker, Mads Mikkelsen, et bien sûr Ben Mendelsohn (le nouveau grand méchant qui fait son entrée en costume et entouré par une escorte de stormtroopers)… Ils sont tous là pour dévoiler au public la toute première affiche de Rogue One (ci-dessus), ainsi qu’un clip revenant sur le tournage du film, dans la lignée de celui qui avait été présenté avant la sortie du Réveil de la Force.
Après la confirmation du retour du Dark Vador (auquel le grand James Earl Jones a de nouveau prêté sa voix pour l'occasion) le panel Rogue One se clôt sur un nouveau trailer du film, uniquement réservé aux yeux des quelques privilégiés qui se trouvent dans la salle, et sur lequel plane l’ombre du seigneur sith dans la toute dernière image.
C’est au fin fond de l’ExCel London Exhibition Centre, où se tient cette année la Star Wars Celebration, qu’il faut aller fouiller pour une dose supplémentaire de Rogue One. En tant que prochain film de la franchise, le spin-off est clairement à l’honneur cette année. C’est ainsi que les allées de stands en tous genres tenus par les fans et les boutiques officielles Star Wars sont parfois surplombées par un TIE-Fighter de l’Empire grandeur nature, ou par un imposant AT-AT.
Le film sortira en salles le 14 décembre prochain. 5 mois avant, la Star Wars Celebration est donc l’occasion ou jamais d’organiser les présentations entre les héros de Rogue One et leur futur public. Pour ce faire, une exposition de tous les costumes du film permet aux fans de découvrir, après les personnages en chair et en os, leurs vêtements et leurs armures. On y croise notamment de nouveaux modèles de stormtroopers (des shoretroopers, très exactement, prévus pour se battre sur les plages) ainsi que l’impressionnant uniforme à cape blanche d’Orso Krennic (Ben Mendelsohn), déjà un grand méchant Star Wars.
Mais que serait la Star Wars Celebration sans ses fans ? Eux qui parcourent les allées vêtus de costumes parfois plus convaincants que ceux des films, eux qui se sont totalement appropriés l’histoire finalement si simple racontée par George Lucas il y a 40 ans pour en faire leur univers à eux, complexe, diversifié et pratiquement infini… Eux qui se promènent en fourrure de wookie, qui dépensent sans hésiter des sommes folles pour un jouet de collection (2500 livres pour une statuette de Luke Skywalker !!), qui façonnent de toutes pièces de vraies unités R2 pour en avoir une à la maison…
Eux qui ont eu le grand honneur d’être accueillis à la Star Wars Celebration par Mark Hamill en personne.
Il n’avait pas prononcé un seul mot dans Le Réveil de la Force en décembre dernier, il s’est largement rattrapé en passant une heure entière à discuter avec son public, avec ses fans pour lesquels il a une affection profonde et authentique, et qu’il décrit dès le début de son intervention comme "4000 de [s]es plus proches amis" avant de gentiment se moquer d’eux et des questions qu’il s’attend à les voir poser : "C’est tellement ironique ! Vous avez dépensé tout cet argent et je n’ai pas le droit de vous dire un seul mot sur l’épisode VIII !"
Eh oui ! Comme tous les autres acteurs de Star Wars, Mark Hamill est tenu au secret. Une manière, selon lui, "de faire en sorte qu’il y en ait le plus possible sur l’écran de cinéma, et le moins possible sur Internet." Mais exception faite de l’épisode VIII, l’interprète de Luke Skywalker se livre avec franchise et humour sur tous les sujets possibles que lui proposent ses fans.
La scène de la première trilogie Star Wars qu’il a préférée tourner (celle où il se balançait au bout d’un câble avec la princesse Leia), ses souvenirs de lycée ("Je n’étais pas le clown de la classe, j’étais le side-kick. Je trainais avec les clowns, j’étais un bon public"), sa découverte du personnage de Luke et sa surprise lorsqu’il s’est rendu compte qu’il était le personnage principal (lui et pas Han Solo, "qui était beaucoup plus cool !"), son interprétation du Joker dans la série animée Batman (couronnée par une impressionnante imitation en direct) et enfin son rôle dans Le Réveil de la Force, "littéralement un cliffhanger, un homme suspendu (hang) sur une falaise (cliff)".
C’est en leur rappelant avec sincérité que pour lui, "ils sont davantage des membres de la famille que des fans" que Mark Hamill prend congé de ses spectateurs. Parce que oui, Star Wars, c’est avant tout une histoire de (grande) famille…
Plus tard, c’est au tour d’Anthony Daniels, alias C-3PO, d’entrer sur scène (costume doré et ruban rouge autour du bras, pour rappeler que son personnage l’a perdu) aux côtés d’un Warwick Davis qui tient son rôle de Mr Loyal à la perfection.
Les deux acteurs, qui semblent avoir gardé la même connivence qu’ils devaient déjà partager sur le tournage du Retour du Jedi (Davis y incarnait l’ewok Wicket), s’envoient vanne sur vanne. Mais plutôt que de se livrer au traditionnel exercice des questions-réponses avec le public, Anthony Daniels préfère faire le show en invitant ses fans sur scène pour leur donner un petit cours de "droïderie". Comment marcher comme un droïde, parler comme un droïde, se comporter comme un droïde…
Après s’être improvisé réalisateur et avoir reproduit sur scène (à l’aide du public dans les rôles de Luke Skywalker, d’Oncle Owen et de quelques Jawas) une célèbre scène de l’épisode IV, l’interprète de C-3PO termine son intervention en révélant au public… comment son personnage s’est retrouvé avec un bras rouge dans Le Réveil de la Force. La solution se trouve entre les pages d’un certain comic, dans lequel le droïde se retrouve perdu avec quelques-uns de ses congénères sur une planète hostile. Après plusieurs péripéties, il se retrouve seul, et récupère le bras de son dernier compagnon pour ne jamais oublier leur sacrifice à tous.
C’est donc après avoir ajouté une histoire supplémentaire au firmament de la galaxie Star Wars qu’Anthony Daniels prend congé de ses fans. Pourtant, la Celebration est loin d'être terminée, et nous réserve encore bien des surprises, y-compris le très attendu panel centré sur la suite de la saga au cinéma, dont nous vous tiendrons au courant dans un futur article…
En attendant, (re)découvrez le premier trailer de Rogue One...
