24 jours Vs Tout, tout de suite
La genèse des projets
En 2006, la France apprend avec horreur les terribles ressorts qui ont mené à la mort d'Ilan Halimi, jeune juif de 23 ans, enlevé, séquestré et torturé par ceux qu'on appelle alors le Gang des Barbares. Cette affaire effrayante et tragique, qui a terriblement choqué l'opinion, a donné lieu à de très nombreux articles, débats, reportages, documentaires mais également à des livres, notamment 24 jours, la vérité sur la mort d'Ilan Halimi, co-signé par la mère du jeune homme et Emilie Frèche, mais aussi Tout, tout de suite, de Morgan Sportès. Deux livres qui ont été adaptés pour le cinéma : le premier par Alexandre Arcady, le second par l'un de ses acteurs fétiches, Richard Berry.
Touché par l'ouvrage de Ruth Halimi, dès sa publication en 2009, Alexandre Arcady la rencontre très rapidement. Selon Le Parisien, le réalisateur aurait même, à la demande de Mme Halimi, attendu la fin du procès aux assises des membres du gang avant de trouver un accord et d'annoncer le projet en 2011. C'est pratiquement à cette même période que Richard Berry annonce son projet de parler, lui aussi, de l'affaire, en adaptant un autre livre, celui de Morgan Sportès, sorti en 2011. A ce moment, un troisième projet est d'ailleurs évoqué : Les Ignorants. Mais, ce qui aurait dû être la première réalisation de Thomas Langmann ne voit finalement pas le jour.
Lorsque nous avions rencontré Alexandre Arcady pour la sortie de son film, il y a deux ans, il nous avait fait savoir que son projet avait été difficile à financer. A découvrir, ci-dessous.
Le fait que deux films sur le même sujet soient lancé au même moment a-t-il été frein pour monter le film de Richard Berry ? Nous lui avons posé la question.
"Pas du tout parce que nous avions déjà commencé avant, explique Richard Berry. D'autre part, notre scénario avait eu la chance d'être financé déjà par France 3, Canal+, par la Belgique, par le Luxembourg en coproduction. En revanche, ce qui a freiné, c'est qu'on a préféré prendre du recul parce qu'on n'est pas du tout dans une compétition. L'autre film évoque plutôt une relation sentimentaliste à l'affaire, plus communautariste. Moi j'ai abordé les choses d'une façon complètement différente. Je ne juge pas, je montre comme le dit Hannah Arendt. Je me sers des faits, j'évoque les faits, je les montre et le spectateur se fabrique avec les faits sa propre idée de ce qu'il s'est passé et de ces gens-là."
Ci-dessous, Richard Berry revient plus longuement sur la création de son film...