AlloCiné : quelle a été l’inspiration pour X-Men : Apocalypse ?
Bryan Singer : C’est mon cinquième X-Men. Il fallait donc que je me creuse la tête pour trouver l’inspiration. Je me suis souvenu d’un livre plein d’aliens anciens, de pyramides, de mystères : Chariots of the Gods. J’ai toujours été fasciné par tous ces mythes autour des Dieux, de la Religion... Avons-nous été vraiment visité par des aliens ou est-ce que tout ceci n’est que le fruit de notre imagination ? Days of Future Past était un film sur le voyage dans le temps et les robots. Cette fois-ci, je m’attaque aux dieux et à la religion. Et ça m’inspire car je suis fasciné par ces milliards de gens qui ont une foi, une religion et qui y croient de toute leur force. C’est donc un peu ce que nous explorons dans cette nouvelle histoire. C’est également un film qui vient en conclusion des deux premiers reboots de la franchise. Quand vous verrez X-Men: Apocalypse, vous comprendez que c’est une trilogie que je termine ici.
Qu’est ce qui est différent avec ce nouvel opus, par rapport aux autres films de la saga ?
Bryan Singer : Dans les autres films, il s’agissait du conflit entre les mutants et les humains mais dans ce film, l’affrontement est entre un super mutant et nos X-Men. Le "vilain" vient dans temps antiques et ne se voit pas comme un mutant mais plutôt comme un Dieu. Il ne fait pas la distinction entre mutants et humains. Il ne voit que ceux qui sont forts et ceux qui sont faibles. Et donc soudainement, les humains et les X-Men vont devoir s’allier contre cette nouvelle force destructrice.
Comment s’est déroulée la réinvention ou plutôt la présentation de tous ces nouveaux personnages ?
Bryan Singer : Tout a commencé quand Patrick Stewart, dans l’un des précédents films, voulait connaître l’origine de son personnage. Je lui ai donc expliqué d’où il venait, et quelle était sa relation avec Magneto. Et de là est venue l’idée d’un reboot de la franchise avec les jeunes X-Men, avec X-Men : le commencement. L’idée au départ était de se pencher sur Magneto et Charles. Mais maintenant, nous pouvons présenter les autres héros de la série : nous avons mis en place des fondations solides en comprenant la dynamique et l’origine des X-Men, et maintenant je peux me permettre d’introduire plus de héros. En tout, nous avons une douzaine de nouveaux personnages. Ce qui rend le tournage et certaines scènes épiques à tourner.
Les X-Men proposent-il une réflexion sur les évènements récents, que ce soient le terrorisme, les migrants ou d'autres phénomènes ?
Bryan Singer : Absolument et même si les X-Men sont surtout un regard jeté sur les années 70 ou 80, on voit bien qu’aujourd’hui nous devons faire face au mêmes problèmes de tensions raciales, religieuses ou économiques. Sans compter les crises épidémiques ou pandémique et la crise environnementale avec le réchauffement climatique. Les X-Men sont une métaphore, un miroir de notre société. Et c’est ce que j’aime aborder avec ces films. Si c’était uniquement pour mettre en scène des combats de super-héros avec plein d’effets, cela ne m’intéresserait pas. Au contraire, donner une dimension politique à ces films m’inspire et -j’espère- éduque un peu le public.
Un autre thème au coeur des X-Men, c’est la famille...
Bryan Singer : Absolument. Moi-même qui suis fils unique avec des parents qui vivent dans le New Jersey, alors que je parcours le monde, je pense souvent à la notion de famille. Ma famille, ce sont mes amis et mes collègues de travail. Et récemment, il y a cinq mois, j’ai eu mon premier bébé. Donc je commence aussi à me sentir comme un père. Et j’explore un peu ces nouveaux sentiments, cette nouvelle dynamique dans ce film. Notamment entre Magneto et son fils mais aussi la relation "pére/fille" entre Raven et Charles. Je pense que la notion de famille a changé de nos jours et que le mariage pour tous a fait aussi exploser la petite boite "classique" et cliché de ce qu’est une famille. Une famille, c’est quand on tisse des liens indestructibles et protecteurs entre nous. Et c’est bien ce qui est au coeur des X-Men. Ils forment une famille que rien ne peut détruire.
Quand Bryan Singer partage le tournage sur les réseaux sociaux