Les prochains épisodes de la nouvelle saison d'Accusé sont centrés sur deux nouveaux personnages : Cécile et Léo, respectivement interprétés par Emilie Dequenne et Grégory Fitoussi. La première incarne une jeune femme prise au piège alors qu'elle essaie de couvrir sa soeur, et le suivant Léo, stérile, qui réalise l'infidélité de son épouse quand elle lui annonce sa grossesse. De quel crime sont-ils l'un et l'autre accusés ? C’est ce que nous découvrons lors d’une plongée dans les semaines qui précédent le verdict. Pour comprendre les dilemmes moraux auxquels l’accusé s’est confronté.
Pourquoi avez-vous accepté ce projet ?
Emilie Dequenne : J’ai lu le scénario qu’on me proposait, je l’ai trouvé très intéressant. Ce n’était pas du tout conventionnel. Il ne s’agissait pas d’une série judiciaire bidon avec les filons habituels. Cela allait bien au-delà de ça. C’est très tendu, il explore la relation entre deux sœurs qui est assez complexe voir tordue, ça me plait bien. Julien Despaux [le réalisateur des épisodes d’Arnaud, Cécile et Léo], a un point de vue intéressant. Ce qui m’a le plus touché dans ce personnage, c’est de parler de ces relations toxiques. L’amour peut devenir toxique. Et j’aime bien le fait de soulever ce problème-là, parce que c’est très facile d’étouffer, d’envahir, de détruire quelqu’un sous le prétexte qu’on aime. J’aime l’idée qu’on souligne ça. Cela donne l’impression que la plus petite va très mal mais finalement, elle gère peut être mieux que celle qui prétend aller bien. La façon dont Julien Despaux a mis cela en scène, je crois que ça rajoute du doute et du suspense. Le sentiment est encore plus fort quand on regarde la série.
Grégory Fitoussi : J’ai vu les épisodes de la première saison, j’ai trouvé qu’il y avait un vrai style visuel et des histoires fortes. On a eu des décors sublimissime. On a tourné dans la région Chartreuse, dans la montagne, pas toujours facile d’accès. Il y a certains plans où il fallait crapahuter pendant plus d’une heure pour avoir ces vues incroyables. Ce n’était pas simple mais c’était payant. Il y a un vrai point de vue, un espèce de vertige dans lequel est le personnage. Une certaine solitude. Cette façon de filmer provoque ça chez le spectateur. Il y a vraiment quelque chose qui fonctionne. C’est vrai que c’est assez agréable de lire une histoire et de se faire avoir, tombé dans le piège. C’est assez surprenant. Casser les codes de la télé même au point de vue de la mise en scène, c’est un style visuel assez étonnant pour la télé. Au bout de 3 minutes, on connait déjà l’enjeu.
Comme le dit le slogan de la série : Et si c’était vous ?
Emilie Dequenne : On peut tous et toutes s’identifier aux personnages. La façon dont ils vont tomber, comment leurs vies va basculer. On s’identifie très facilement à ces gens qui tombent dans les mailles de la justice. Forcément, c’est un truc qui résonne. Par amour ou autres raisons, je pourrais prendre une mauvaise décision et me mettre en danger.
Grégory Fitoussi : C’est exactement la question que je me pose à chaque fois que je lis un scénario. C’est presque la base du travail d’acteur. C’est forcément la question qu’on se pose quand on joue un rôle. Donc la réponse est dans l’épisode. Même si vous jouez un personnage, vous traduisez les émotions qui vous font écho. C’est d’apporter ce que nous sommes, notre passé, notre vécu. Si ça avait été moi, j’aurai peut-être réagi de la même façon ou peut-être pas. On ne peut jamais trop savoir. C’est vrai que c’est assez agréable de lire une histoire et de tomber dans le piège.
Dans cette série, l’émotion est permanente. Certaines scènes étaient-elles difficile à tourner ?
Grégory Fitoussi : Très honnêtement, il n’y avait pas de scène facile à tourner. Et c’est ce qui m’a plu dans ce rôle. Toutes les émotions sont sur le fil. J’ai beaucoup parlé avec le réalisateur parce que je craignais de tomber dans le cliché très rapidement. Et le moindre regard peut être de trop. Toutes les scènes devaient être fines et bien amenées. Chacune d'elle a un vrai enjeu, c’est cela qui est passionnant. Ce qui m’a plu aussi, c’est le challenge physique. Dès que Julien Despaux m’a dit "tu vas être à 15 mètres, suspendu au-dessus du sol", je me suis dit "Cool". Pour une séquences, j'ai passé deux jours à faire des exercices avec des pompiers. J’ai du coup un respect encore plus grand pour ces combattants du feu.